« Sans filtre (Triangle of Sadness) » de Ruben Östlund

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La palme d’or du festival de Cannes 2022 du réalisateur suédois Ruben Östlund : une fable en trois actes sur le cynisme du monde capitaliste, la futilité de ses acteurs et l’inégalité régnant sur la planète entre le Nord et le Sud. Un couple (1 homme et 1 femme) de mannequins superficiels, elle est « influenceuses » c’est-à-dire vendeuse de vide et de sa bonne mine, se retrouvent passagers sur une croisière de luxe. Ils y rencontrent un vieux couple de britanniques enrichis par le business des mines anti-personnelles, un oligarque russe riche et clinquant recyclé avec succès dans le capitalisme, le capitaine du navire, alcoolique et marxiste… bref, un concentré de l’Occident arrogant, servi par une armée de serviteurs philippins.

Le bateau est pris dans une tempête (acte II), attaqué par des pirates et quelques survivants échouent sur une île en principe « déserte » (acte III) où la responsable philippine des toilettes du bateau va prendre le pouvoir car la seule sachant pêcher et faire le feu. La conclusion du film n’est pas vraiment optimiste…

Le film est drôle et grinçant, les images parfois crues, la critique de notre société et l’appel aux bons sentiments un peu faciles. Pas sûr que cette deuxième palme d’or délivrée au réalisateur suédois soit véritablement méritée, mais le film est de qualité.