The Stranglers – 2023/03/12 – Paris l’Olympia

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Toujours debout

Les Stranglers toujours debout, et même renouvelés ! Face à l’adversité quoi d’autre à faire que de continuer la route et la musique. C’est leur énième passage à l’Olympia et il n’est pas question de manquer la fête. Deux membres historiques sont morts ces derniers mois : Dave Greenfiels (claviers) terrassé par la Covid en 2020 (à 71 ans), Jet Black (batteur) emporté en 2022 (à 84 ans) après une longue vie ponctuée de divers excès. Avec Burnel (chant et bass) et Cornwell (chant et guitare, qui a quitté le groupe en 1990) ils étaient l’âme de ce groupe créé en 1976, devenu un sommet de la légende post-punk.

Autour de Jean-Jacques Burnel (JJ), jouent désormais Baz Warne (chant et guitare) qui a rejoint le groupe en 2000, Jim Macaulay qui était le roady batterie de Jet et qu’il a remplacé au milieu des années 2010 lorsqu’il n’a plus été en mesure de jouer sur les tournées, et, le petit nouveau, Toby Hounsham, 36 ans, excellent claviériste inspiré par Ray Manzareck (The Doors) et… Dave Greenfields depuis ses débuts. Il a enfilé le costume des Men in black, rehaussé de lunettes noires et il fait l’affaire « dans les chaussures » de son glorieux et créatif prédécesseur.

Lire aussi : https://thestranglers.co.uk/big-shoes-to-fill-toby-interview/

Dark Matters

Un nouveau disque est disponible au titre fort à-propos : Dark Matters. Dave a composé et joué ce disque avant de mourir.

Le concert démarre avec Toiler on the sea, Duchess et Sometimes, retour fringant sur le début des années 1970, interrompu seulement par JJ qui évoque le « massacre » (53-10) commis par les français cette après-midi contre leur meilleur ennemi au rugby, l’Angleterre dont est originaire ce groupe so british ! Mais qu’importe, le show continue sur une setlist classique ponctuée des dernières compositions.

« Ça dépote les géraniums », oreilles sensibles s’abstenir, nos quatre rockers s’en donnent à cœur joie. Cheveux gris, cheveux bruns, les musiciens ne comptent pas leur énergie. Mention spéciale pour Baz dont la voix grave et gouailleuse aligne les hits sans lâcher ses cordes. Il accompagne le tout de ses grimaces habituelles sous un crâne chauve et brillant. Sur Nice ‘n’ Sleazy, ses riffs à contre-temps et sa danse finale à côté de JJ, tous les deux accrochés à leur manche ils parcourent la scène synchronisés comme deux ballerines punk, un vrai délice !

Le pogo des fans fait trembler l’Olympia

Les nouvelles compostions tiennent la route et méritent manifestement d’être découvertes plus avant. Mais c’est encore sur Hanging Around, Something Better Change, Tank ou No More Heroes que le plancher et les murs de l’Olympia vibrent sous le pogo endiablé des fans heureux et déchaînés.

Sur The last men on the moon Baz abandonne sa Fender noire pour une guitare orange, on ne l’avait jamais vu se départir du noir, ni pour sa tenue, encore moins pour ses guitares. Pas sûr que l’audience ait noté une véritable différence dans le son produit.

Quelques chansons « douces » permettent au quatuor de retrouver son soffle : La Folie, Always the Sun… et il faut rappeler aux plus jeunes que malgré sa mélodie sucrée-tristoune Golden brown est une chanson sur la drogue… Tout le monde attend le bizut sur le solo clavier de Walk on by, son interprétation tend à la perfection en duo avec le solo de Baz sur cette sublime reprise de Burt Bacharach devenue un classique du groupe.

Pour le premier rappel JJ et Baz réapparaissent sur la scène assis sur des chaises de bistrot pour jouer en acoustique The Lines et And If You Should See Dave après une petite introduction dans laquelle JJ explique l’immense perte pour le groupe du décès de deux de ses membres fondateurs, et amis de si longue date. Heureusement il reste l’ami Baz pour JJ et ces deux-là continuent à faire prospérer l’âme et la musique des Stranglers.

And if you should see Dave
Say hello

I was meant to meet him here
Before the great beyond

And if you should see my friend
Say hello

Le concert se termine sur un No More Heroes joué par nos quatre guerriers sans peur et sans reproche qui se battent au service d’un rock éternel.

Jean-Jacques Burnel vient de publier sa biographie amsi ce groupe semble ne jamais devoir finir de nous réconforter, que Dieu les préserve !

Lire aussi : https://thestranglers.co.uk/jj-biography-out-now/

Setlist : Intro (Waltzinblack)/ Toiler on the Sea/ Duchess/ Sometimes/ Relentless/ Nice ‘n’ Sleazy/ This Song (Disciples of Spess cover)/ Never to Look Back/ Always the Sun/ La folie/ Peaches/ Golden Brown/ The Last Men on the Moon/ (Get a) Grip (on Yourself)/ Sweden/ White Stallion/ Walk On By (Burt Bacharach cover)/ Hanging Around/ Straighten Out/ Something Better Change/ Tank

Encore : The Lines/ And If You Should See Dave…

Encore 2 : Go Buddy Go/ No More Heroes