« Marc Riboud, 100 photographies pour 100 ans » au musée des Confluences de Lyon

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Le musée lyonnais des Confluences célèbre le centenaire de la naissance du photographe Marc Riboud (1923-2016). Issu de la grande famille bourgeoise lyonnaise des Riboud, il emprunte des chemins plus artistiques que ses frères, capitaines d’industrie. Ingénieur centralien diplômé après la seconde guerre mondiale il préfère courir le monde avec son appareil plutôt que de construire des ponts. Il imprime sur la pellicule nombre des grands évènements de la deuxième moitié du XXème siècle : les indépendances africaines, la guerre d’Algérie, celle du Vietnam, l’ouverture de la Chine au monde, etc.

La présente exposition a sélectionné 100 photos parmi des dizaines de milliers issues de ses pérégrinations. Les clichés sont en noir-et-blanc, méthode favorite de l’artiste, centrées majoritairement vers l’Asie qui intéressait tant l’artiste. Certaines sont devenues iconiques comme celle de la manifestante américaine opposant des fleurs aux baïonnettes de la garde nationale lors d’une manifestation contre la guerre du Vietnam en 1976. D’autres sont terribles comme celles des gamins errant dans les ruines de la capitale impériale de Hué après les terribles bombardements américains en 1968.

Washington DC 1967, manifestation contre la guerre du Vietnam

Il y en a aussi de bien plus paisibles, montrant les paysages embrumés d’un lever du jour dans les Montagnes Jaunes ou de Dacca dans les fumées des braseros des cuisinières de rues.

Dans une interview il parle de sa technique et du regard que doit porter l’artiste pour réussir une photo. L’appareil n’est rien et le sien était loin d’intégrer tous les automatismes inclus dans ceux d’aujourd’hui. Il devait se débrouiller avec trois boutons : la vitesse, l’ouverture et la distance, tout en précisant qu’un pianiste doit quant à lui gérer bien plus de touches…

On sent le photographe appliqué à restituer le monde tel qu’il le voit : indéchiffrable s’agissant de la nature, le plus souvent dévastateur lorsque l’homme est alentour. Un univers en noir et blanc !