Donald Trump de nouveau en course pour la Maison Blanche

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Les élections primaires du parti républicain aux Etats-Unis d’Amérique ont démarré et se sont déjà soldées par un triomphe de Donald Trump dans l’état de l’Iowa où il a écrasé ses concurrents en remportant 51% des suffrages. On apprend d’ailleurs ce matin que l’un d’entre eux, Ron DeSantis, vient de jeter l’éponge et de se rallier à l’ex-président. L’Amérique reste très divisée mais côté Républicains les pro-Trump semblent à la manœuvre. En dépit des menaces de procès qui s’amoncellent contre leur mentor, malgré l’insurrection contre le capitole du 06/01/2021 qu’il a largement provoquée par ses déclarations vengeresses en refusant de reconnaître la victoire dans les urnes de Joe Biden, malgré ses théories de Café du commerce il semble avoir de bonnes chances d’être réélu président des Etats-Unis en novembre prochain, et avec lui son cortège de simplismes assénés par lui-même et un entourage à sa mesure.

Trump (77 ans) présente plutôt un bilan économique flatteur pour sa première présidence (2017-2021), au moins sur le court terme. Ses jugements à l’emporte-pièces sur l’immigration, la Corée du nord, l’Europe, ses adversaires démocrates et quasiment tous les sujets relevant de la présidence, lui ont assuré un solide soutien dans l’électorat populaire au point qu’une bande de furieux a pris d’assaut le capitole en 2021 pour tenter d’empêcher la certification de l’élection de son successeur Joe Biden. L’opération a échoué mais a tout de même fait cinq morts dont un policier. Il s’en est fallu de peu que les émeutiers empêchent la validation de l’élection du nouveau président. Les images de l’évacuation des sénateurs et des représentants par les sous-sols du bâtiment ainsi que celles des furieux saccageant et pillant des bureaux des élus qu’ils haïssent sont hallucinantes. Les insurgés voulaient « pendre Mike Pence » le vice-président chargé de la validation de l’élection et qui avait écrit qu’il n’avait pas les moyens constitutionnels de s’y opposer, se désolidarisant ainsi de son président. On n’ose imaginer ce qui se serait effectivement passé s’il était tombé aux mains de la foule hystérique ? Nombre des militants insurgés impliqués dans les violences ont depuis été lourdement condamnés par la justice américaine. Il n’est pas exclu que si leur héros revenait au pouvoir leurs peines puissent être adoucies, voire annulées.

Le camp républicain est toujours animé des mêmes convictions et, en son sein, les anti-Trump sont très minoritaires. Il semble donc probable que s’il est investi par son parti l’ex-président affronte à Joe Biden (81 ans) avec de sérieuses chances d’être réélu. C’est ainsi, le parti démocrate n’a pas su identifier un candidat plus jeune et charismatique susceptible de faire face au populisme trumpiste et d’emporter le ralliement des électeurs démocrates. Le cas des Etats-Unis n’est pas unique en Occident. Non loin de Washington on vient de voir un nouveau président libertaire élu en Argentine affichant une tronçonneuse comme symbole de sa politique économique consistant à « réduire » le rôle et les dépenses de l’Etat. En France, les politiques en quête de voix aux élections se font interviewer par Cyril Hanouna. Au Royaume-Uni, les électeurs croyant aux billevesées des brexiteurs ont voté et obtenu la sortie de leur pays de l’Union européenne. Et l’histoire n’est sans doute pas finie. Nous l’écrivions déjà dans ces colonnes il y a quatre ans c’est : Le crépuscule des bobos, l’envol des ploucs !

Donald Trump n’a pas dit son dernier mot :

Riss / Charlie Hebdo (13/01/2021)