L’IMA expose Etienne Dinet (1861-1929), peintre français dont peu de gens ont entendu parler. Représentant de la peinture orientaliste, il fait partie de ces artistes qui furent passionnés par l’Algérie et ses lumières, au point d’y passer une partie de sa vie, de se convertir à l’islam en adoptant le nom musulman de « Nasr-Eddine » et de s’être fait enterrer à Bou-Saâda aux portes du Sahara. Il apprend l’arabe, s’imprègne des légendes locales, illustre des livres publiés par des écrivains arabes.
Les toiles présentées sont féériques, pleines des couleurs majestueuses de ces paysages qui s’étendent de la Méditerranée aux sables du désert. L’artiste a manifestement été emporté par les contrastes et la lumière de ce pays colonisé par la France au point d’en magnifier la représentation dans des toiles qui semblent parfois échappées des contes des Mille et Une Nuits. Une pièce est consacrée à des nus de femmes inspirés par les quartiers de la prostitution fréquentés, notamment, par l’armée d’occupation française. Les formes érotisées de ces femmes semblent montrer une liberté et une joie de vivre sans doute irréalistes compte tenu de leur condition réelle. Qu’importe, c’est l’œil et l’imagination du peintre qui parlent ici et cela suffit pour faire rêver le visiteur.