Pour des raisons pas forcément très claires, des dirigeants et élus français envisagent de modifier la constitution pour y inclure le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG, en d’autres termes l’avortement) et l’Eglise catholique rappelle à ceux qui l’ignoreraient encore qu’elle reste opposée au principe de l’avortement, et encore plus à son inscription dans le texte fondamental d’un Etat.
Sur le média en ligne Vatican News, Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes et responsable du groupe de travail sur la bioéthique de la Conférence des évêques de France, déclare les doutes de l’Eglise française sur le sujet :
…c’est un sujet trop sérieux, trop grave et qui mérite beaucoup de réflexion et d’humilité pour pouvoir discerner quel serait le mieux dans un cadre législatif, et d’autant plus si on choisit le cadre constitutionnel. Cela mérite une grande prudence. …
https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2023-10/france-ivg-constitution-eglise-mgr-dornellas-interview.html
…
à quoi sert la Constitution si on y met des libertés de ceci ou de cela qui sont affichées comme des droits quand il s’agit de problématiques sociétales ? Au lieu de servir la vie de la société et son débat, elle devient un instrument pour clore le débat !
Il n’est pas particulièrement étonnant de voir confirmée la position anti-avortement de l’Eglise et sa crainte de la constitutionalisation de ce droit qui risque ainsi d’être un peu plus définitif, sans l’être complètement d’ailleurs.
Il est plus intriguant de voir le président français vouloir se lancer dans une réforme constitutionnelle qui n’a que peu de chances d’aboutir sur ce sujet. Il faudrait effectivement une majorité des 2/3 du parlement sur un texte pour que celui-ci puisse être présenté au vote, soit du congrès, soit des électeurs dans le cadre d’un référendum.
Ce sujet sociétal concerne certes nombre de citoyens mais à ce stade le droit à l’IVG qui relève de la loi n’est pas remis en cause et on peut véritablement se demander si le président de la République (sans majorité absolue) et le parlement n’ont rien de mieux à faire par les temps qui courent que d’ouvrir un nouveau combat, sans doute perdu d’avance, qui va générer insultes, postures, crispations et, surtout, perte de temps considérable pour les élus qui sont payés avec les impôts des contribuables ? En termes d’efficacité de la dépense publique il serait bien préférable qu’ils s’occupent de remplumer l’armée française ou d’équilibrer les finances publiques !