Israéliens contre Arabes : une histoire éternelle

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Après plus de quatre mois de guerre intense menée par Israël sur la bande de Gaza en réaction aux attaques terroristes du 7 octobre du mouvement islamiste Hamas qui « gouverne » Gaza, les combats font toujours rage, démontrant par l’absurde que l’un des buts de guerre de Tel-Aviv, la « destruction du Hamas », ne pourra pas être atteint. Malgré le déluge de bombes et de munitions sophistiquées lâchées sur le territoire depuis le 7 octobre, le « cessez-le-feu temporaire » mis en œuvre quelques jours en novembre 2023, l’offensive terrestre des soldats israéliens, les mouvements de population, les tunnels inondés, bref, en dépit de tout cet arsenal moderne lâché sans retenue sur Gaza, il y a toujours des combattants palestiniens pour se colleter avec l’armée israélienne dans les rues des villes de ce vaste ghetto. On peut supposer qu’ils sont moins combattifs et organisés que le 8 octobre mais qui aurait pu croire qu’ils soient capables d’autant résister dans cette guerre « hybride » ?

Beaucoup sont sans doute morts mais il en reste manifestement d’autres, possiblement nouvellement recrutés. Israël parlait au départ d’une armée de 30 000 combattants du Hamas ; même si la moitié ont été tués, on peut prévoir sans trop de risques de se tromper que la guerre en cours aura généré de nouvelles « vocations » en nombre largement suffisant pour remplacer les morts au combat. Le Hamas parle de plus de 30 000 morts palestiniens à ce jour et deux fois plus de blessés, sans préciser ce qui relève des combattants ou des civils. On s’aperçoit que la frontière entre ces deux catégories est parfois poreuse. Certains otages israéliens libérés lors de la trêve de novembre ont expliqué qu’ils avaient été détenus dans les logements de familles palestiniennes a priori non combattantes. Il semble que les civils rendent aussi des services aux combattants, contraints ou pas.

On ignore aujourd’hui si des plans existent pour l’après-guerre mais ce qui semble assuré c’est que « l’esprit du Hamas » survivra quoi qu’il arrive, comme celui de la révolte palestinienne a survécu à tout depuis 1948, malgré les guerres, les attentats terroristes, les assassinats « ciblés », les résolutions des Nations Unies, les processus de paix d’Oslo, de Camp-David, les pressions diplomatiques diverses et variées, les changements d’interlocuteurs, de Begin à Netanyahou, d’Arafat à Haniyeh… l’échec est toujours au bout du chemin, le terrorisme et la guerre reviennent de façon récurrente bouleverser la région sans changer les objectifs irréconciliables des parties. Il n’y a hélas guère de raison d’espérer que la guerre en cours aboutira à un résultat différent.

Peut-être est-il temps de penser à essayer de mettre en œuvre la solution de deux Etats qui est prônée par la communauté internationale depuis la résolution 181 des Nations Unies votée en 1947 ? C’est la seule solution qui n’a jamais été essayée. Il est sûr qu’elle effraie Israël notamment car elle a un caractère définitif. Si un Etat palestinien était créé et que cela n’apaise pas la situation au Proche Orient, il sera difficile de revenir en arrière. On aurait alors des guerres entre deux Etats au lieu, comme actuellement, d’une guerre entre un Etat et des mouvements non étatiques. Pas sûr que cela ne fasse une grande différence pour ceux qui subissent les attentats terroristes ou reçoivent les bombes…