« Le jeu de la reine » de Karim Aïnouz

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Nous sommes au XVIe siècle en Angleterre, Henri VIII (1491-1547), joué par Jude Law, est en fin de règne, physiquement très malade, progressivement gagné par la gangrène, il a déjà fait guillotiner deux de ses épouses pour trahison, exilé deux autres, la cinquième étant morte de maladie. Sa sixième épouse, Catherine Parr (1512-1548), jouée par Alicia Vikander se tire du procès en hérésie menée contre elle par le Roi et son âme damnée le cardinal Gardiner, elle survivra quelques mois à son époux. La fin du film montre son extraction de la prison pour répondre à la demande du Roi, agonisant, qui veut la voir seule sur son lit de mort pour s’assurer de sa loyauté et de son amour. Le scénario imagine qu’elle accélère sa fin, hypothèse non confirmée par les historiens.

L’atmosphère du film est sombre, se déroulant soit en extérieur sous un ciel gris envahi par le brouillard, soit dans un château uniquement éclairé à la bougie. Nous sommes en Angleterre… Tout ce petit monde se débat dans des interrogations sans fin sur la religion. Henri VIII va d’ailleurs faire passer son royaume de la croyance catholique vers son pendant protestant, évolution notamment déclenchée par le refus du pape d’annuler son premier mariage avec Anne d’Aragon qui échouait à lui donner un héritier.

Avec sans doute un peu de fantaisie par rapport à la véritable histoire ce film retrace les méandres d’une époque où les litiges politiques se réglaient à coups de décapitations et les relations entre Etats étaient basées sur des guerres sauvages et sans fin. Et au-dessus de tout, la religion dictait des dogmes qui s’imposaient à la politique. Mais c’est ainsi que se s’est constituée notre vieille Europe, même si certaines frontières sont encore disputées aujourd’hui, parfois par les armes, le continent est à peu près stabilisé. Il vaut certainement mieux vivre aujourd’hui que sous Henri VIII…