LAMBERT Stéphane, ‘Nicolas de Staël – le vertige et la foi’.

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Stéphane Lambert est un écrivain belge né en 1974 dont l’art inspira une partie de son œuvre. Il se penche ici sur Nicolas de Staël dont il décrit le caractère fougueux et le talent fulgurant. Il évoque bien sûr l’enfance d’émigré russe ballotée entre Saint-Pétersbourg, la Pologne, Bruxelles dans sa famille adoptive et puis la France où il s’installa finalement. Ses amours enflammés pour des femmes qui chacune marqueront des périodes d’inspiration du peintre et dont la dernière, Jeanne, refusant de poursuivre leur union serait à l’origine de son suicide.

« Dès lors que l’on se met à se poser la question du sens de l’existence humaine cette pensée ne vous laisse plus aucun repos et vous poursuit jusqu’à votre mort.

Ma vie sera un continuel voyage sur une mer incertaine. »

N. de Staël, écrit lors d’un voyage au Maroc

Lambert décrit un artiste lumineux mais angoissé. Il se glisse dans ce qu’il croit être ses pensées troubles qui fondent la magnificence de ses tableaux aux couleurs éclatantes. Des couleurs pêchées dans les déserts d’Afrique du nord, sur les bords de la Méditerranée à Antibes ou au cœur d’une salle de concert ou d’un stade de football.

Il explique le talent du peintre par la coexistence du vertige et de la foi tiraillant son âme entre l’absolu et le désespoir…

« La foi est la force qui anime ; appliquée dans le domaine de l’art, c’est la certitude de devoir créer. Le vertige est la perte de confiance qui fait violemment douter de la légitimité d’être vivant. »

De Staël alterne en permanence entre les extrêmes, la violence des sentiments, les sommets des amours déçus, la lumière aveuglante des couleurs, ses certitudes brisées, mais aussi l’inspiration sublime qui ne lui fit jamais défaut tout au long d’une trop courte existence à laquelle il mit fin à 41 ans, emporté par le vertige qui, un court instant de trop, domina sa foi dans l’art, pourtant solide comme le roc.

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