PHILBY Kim, ‘Ma guerre silencieuse’.

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Sortie : 1968, Chez : Nouveau Monde (2024).

Kim Philby (1912-1988) a fait partie du célèbre « groupe des 5 de Cambridge », recrutés dans les années 1930 par les services secrets soviétiques comme agents doubles pour trahir la Couronne Britannique. Ils ont réussi à rester invisibles des services de contre-espionnage pendant des décennies. Pire, Philby exerça des fonctions importantes au sein des services secrets britanniques jusqu’à ce qu’il démissionne en 1954 devant les soupçons qui s’accumulaient contre lui. A la veille d’être finalement démasqué, il fuit en URSS où il retrouve 2 du groupe des 5 (Burgess et McLean) qui l’ont précédé. Il y poursuit sa « carrière » comme agent du KGB, l’espionnage soviétique, sans jamais manifester le moindre regret au sujet de sa trahison et avant de décéder à Moscou en 1988.

Ses mémoires ne sont pas très révélatrices de ses motivations et donnent l’impression de beaucoup d’autocensure. Il n’en dit guère plus sur la matérialité de ses trahisons ni sur les moyens utilisés pour transmettre les informations à ses agents traitants du KGB. On sut par la suite qu’il révélât des secrets importants aux Soviétiques et causa des dommages significatifs aux services occidentaux, sans parler de la vie des agents qu’il dénonça. Il parle dans ce livre de l’organisation des services secrets britanniques durant la guerre et après celle-ci, de la collaboration avec FBI et CIA lorsqu’il fut envoyé en poste à Washington en 1950. Par contre il détaille un peu plus la montée des soupçons contre lui, son rappel à Londres et les interrogatoires serrés qu’il y subit. Mais il écrit surtout par allusions sans trop préciser ce qu’il fit ni comment on le lui reprocha.

La trahison puis la fuite en URSS des 3 de Cambridge, en pleine guerre froide, provoqua à l’époque un scandale considérable en Occident. L’histoire confirma ensuite que ce groupe d’agents doubles avait agit par pure conviction communiste. On aurait aimé en savoir un peu plus par la plume de Philby mais il est quasiment muet sur ce sujet.

« Nous trahissons pour rester loyaux » leur fait dire John Le Carré dans un de ses célèbres romans d’espionnage directement inspiré de la vie de Kim Philby.