« Musée de la reddition » à Reims

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Février 1944 le Gal Eisenhower est nommé commandant de toutes les forces alliées destinées à l’invasion de l’Europe occupée par l’Allemagne. Le débarquement en Normandie a débuté le 6 juin 1944, après de sérieuses batailles en Normandie les troupes alliés ont progressé vers l’Est.

Février 1945, l’état-major allié « Supreme Headquarters Allied Expeditionnary Force – SHAEF » déplace son siège d’un château à l’ouest de Reims dans un lycée de la ville pour y diriger l’assaut final contre l’Allemagne. Les lycéens continuent à se rendre à leurs cours et croisent les militaires qui sont installés dans l’une des ailes du bâtiment. La présence du général à Reims Eisenhower est gardée secrète.

30 avril 1945, Hitler se suicide avec Eva Braun dans son bunker berlinois écrasé sous les bombes soviétiques. Conformément au testament du dictateur nazi, c’est l’amiral Dönitz qui lui succède à la tête d’un Reich moribond. Il se consacre immédiatement à la négociation de la reddition allemande. Compte tenu des circonstances, la reddition fut prononcée, et acceptée, « sans conditions ». Le 7 mai Dönitz signe un accord/instruction pour la reddition de toutes les forces allemandes adressé au Gal Eisenhower.

En 1977, il est décédé en 1980 en Allemagne après avoir été condamné à 10 ans de prison par le tribunal international de Nuremberg, il attestera de la validité de cette archive. Dans les premiers jours de mai Le Gal Jodl de l’état-major suprême allemand tente de négocier une reddition séparée avec les alliés et leur propose de poursuivre la guerre avec eux contre les soviétiques, il essuie un refus et, le 7 mai à 3h du matin il signe la reddition sans condition de l’Allemagne avec un général américain (Gal Walter Bedel-Smith) et un officier soviétique (Gal Ivan Sousloparov). Autour de la table siègent également un officier britannique (Major-General Strong) qui tient lieu d’interprète et un major-général français (Gal François Sevez) comme témoin puisque cet acte était finalisé sur le sol français. Jodl est entouré de deux militaires allemands. Eisenhower, d’un grade supérieur à Jodl est resté dans son bureau où il reçoit rapidement les trois allemands après la signature avant de prononcer son célèbre discours dans la salle où fut acté la reddition.

Selon la presse anglosaxonne présent sur place, les signataires alliés demandèrent à Jodl s’il avait bien compris les termes de ka reddition. Il répondit « Yes » et ajouta en allemand :

With this signature the German people and armed forces are for better or worse delivered into the victors’ hands. In this war which lasted more than five years both have achieved and suffered more than perhaps any other people in the world.

Gal Alfred Jodl

Seule concession accordée aux Allemands, un délai de presque 48h avant de rendre public la reddition afin de permettre au plus grand nombre de soldats et civils allemands de quitter les zones occupées par les Soviétiques pour rejoindre l’Ouest. Une délégation de journalistes avait été amenée sur place par les forces pour assister à la cérémonie avec engagement de respecter cet embargo de 48h. Evidement l’information fuita et dès le lendemain l’annonce de cette reddition s’affichait en première page des journaux mondiaux.

Jodl sera condamné à mort à l’issue du procès de Nuremberg et pendu en 1946. Après son retour aux Etats-Unis Eisenhover effectua deux mandats de président de son pays de 1953 à 1961.

La salle des cartes où fut signé l’accord est ouverte au public qui peut examiner, derrière une vitre, la table et les chaises de cantine où se sont rassemblés les officiers. Au mur s’étalent les cartes immenses du champ de bataille à la date du 7 mai. L’Union soviétique s’étant plainte que la cérémonie n’ait pas assez rendu hommage aux 25 millions de morts, civils et militaires, exigea qu’une nouvelle cérémonie se déroule à Berlin. Elle eut lieu le 8 mai (9 mai pour l’Union soviétique compte tenu du décalage horaire) et fut signée par trois généraux allemands dont Keitel, en présence de Joukov, chef d’état-major de l’Arée rouge et grand vainqueur de la bataille de Berlin, Tedder, officier général britannique de la Royal Air Force représentant les forces alliées, ainsi que deux témoins, de Lattre pour la France et Spaatz pour les Etats-Unis.

Le musée rémois explique en détail les étapes de ces quelques semaines ayant mené à la reddition et le profil des personnages clé qui y participèrent, avec nombre documents d’époque et matériel photo et vidéo. Dans le musée se succèdent des groupes de jeunes encadrés par leurs professeurs d’histoire. La porte à côté, les lycéens vaquent à leurs occupations journalières. Sans doute ont-ils pris connaissance de ce qui s’est passé dans cet immeuble. Passionnant !

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