Le retour des hyènes médiatiques

Avec une jubilation sordide les médias français se jettent sur un nouvel évènement judiciaire annoncé dans le cadre de l’affaire dite de « la disparition du petit Emile », un malheureux gamin de quelques années disparu en 2023 puis retrouvé mort en 2024 aux abords d’un petit hameau des Alpes de Haute-Provence. La police n’a pas encore réussi à élucider ce mystère mais vient de placer en garde-à-vue deux grands-parents et deux oncles de l’enfant, déclenchant les « émissions spéciales » de nombre de chaînes de télévision avec force envoyés spéciaux, « experts » en criminologie et rediffusion de très nombreux reportages réalisés à l’époque dont la conclusion était « on ne sait pas expliquer ce mystère ».

Aujourd’hui les journalistes n’en savent pas plus mais palabrent sur les plateaux télévisés en racolant Mme Michu à qui ils n’ont rien à dire si ce n’est ressasser en boucle des non-informations qu’ils créent comme ils respirent. On se demande toujours si ce genre de racolage génère véritablement une hausse des audiences des chaînes qui s’y compromettent ? Et que se passerait-il si, à la place, les journalistes effectuaient le travail pour lequel ils sont rémunérés (et qui bénéficient par ailleurs d’une niche fiscale spécifique à leur profession), c’est-à-dire l’information et l’analyse ? Pas sûr qu’ils y perdraient, en revanche le niveau intellectuel moyen ne pourrait que progresser mais ça c’est du long terme et de l’hypothétique alors que les supputations sur l’assassin du « petit Emile » c’est de la réjouissance immédiate.