Alors que la guerre entre Israël et le Hamas qui gouverne la bande de Gaza, continue de faire rage, ce dernier est toujours actif malgré la lutte à mort engagée par Tel Aviv dont l’un des objectifs de guerre est la « destruction du Hamas ». Ces derniers jours des soldats israéliens sont encore morts au combat, des roquettes étaient encore tirées depuis Gaza contre Israël le jour « anniversaire » de l’attaque du 7 octobre 2023 et, surtout, les otages israéliens sont toujours détenus dans les fameux tunnels creusés depuis des années par les forces du Hamas sous le territoire de la bande de Gaza sans que l’armée israélienne pourtant présente sur le terrain n’arrivent à les localiser et encore moins à les libérer.
Certes le Hamas est sans doute considérablement affaibli au niveau militaire mais ses dirigeants sont remplacés les uns après les autres au fur et à mesure de leur élimination par Israël et l’idéologie du Hamas semble survivre à tout ce chaos. Malgré toute sa force brute et sa technologie de pointe Israël n’arrive pas pour le moment à vaincre cette idéologie. Et d’ailleurs, encore aujourd’hui, les Etats-Unis et Israël négocient avec… le Hamas pour obtenir la libération des otages détenus par celui-ci lui reconnaissant une certaine légitimité.
Depuis le déclenchement de la guerre de Gaza au lendemain de l’attaque contre Israël des mouvements palestiniens terroristes en octobre 2023 qui a causé la mort de plus 1 200 israéliens, souvent dans des conditions effroyables, les forces armées israéliennes ont considérablement détruit les bâtiments et infrastructures de Gaza, éliminés sans doute une bonne partie des forces palestiniennes mais au prix de dizaines de milliers de morts gazaouis, de déplacements de populations civiles importants et de l’émergence d’une crise humanitaire sans précédent sur ce territoire minuscule sous blocus israélien et égyptien depuis des années.
En tentant de faire abstraction de considérations morales on peut se demander si la politique israélienne actuelle envers Gaza (et la Cisjordanie) est efficace, en d’autres termes, met-elle fin à la menace palestinienne contre Israël ? La réponse est probablement négative. Elle ne fait que repousser le problème à plus tard. L’affaiblissement du Hamas n’implique pas son élimination et même si celle-ci était effective, les idées qu’il porte pourront aisément se réincarner sous une autre forme mais ne semble pas en voie de disparaître. L’ampleur des destructions constatées à Gaza et les violences silencieuses en cours dans les colonies de Cisjordanie ne devraient pas affaiblir les revendications palestiniennes.
Les Etats-Unis proposent « d’évacuer » sans espoir de retour le peuple gazaoui (2 millions de personnes tout de même) et de transformer la bande de Gaza en « riviera méditerranéenne ». Les ministres israéliens religieux extrémistes veulent eux-aussi un « transfert définitif » des palestiniens vers un « Etat musulman » pour recoloniser Gaza. Pour le moment il y a assez peu de pays arabes qui se soient montrés volontaires pour accueillir cette population, c’est le moins que l’on puisse dire…
La France et quelques pays raisonnables continuent à promouvoir la solution des Nations-Unies prévoyant de créer un Etat palestinien à côté de celui d’Israël. La faisabilité d’une telle restructuration s’éloigne de jour en jour tant que parlent les armes.
On ne sait pas ce qu’Israël et la communauté internationale compte faire de cette bande de gaza dans les mois à venir. Il n’y reste plus grand-chose à détruire mais plus de 2 millions de personnes à nourrir. Il est des problèmes pour lesquels il faut se résoudre à ce qu’il n’y ait pas de solution, ni à court ni à moyen terme. Après tout ce conflit dure militairement depuis 1948, et religieusement depuis 4000 ans, depuis que « le peuple élu » est sorti d’Egypte pour traverser la Mer Rouge derrière les bras tendus de Moïse qui séparaient les eaux de la mer.
La loi du plus fort va continuer de prévaloir au moins pour quelques générations mais sur la durée, la force peut aussi changer de camp, un jour, c’est l’inconvénient des conflits non résolus politiquement.