Boualem Sansal, libéré par l’Algérie, choisit ses médias pour s’exprimer

Boualem Sansal, écrivain de langue française disposant de la double nationalité franco-algérienne, vient d’être « gracié » par le président algérien après qu’il eut été arrêté à l’aéroport d’Alger il y a un an et condamné à cinq ans de prison par le système judiciaire local pour « atteinte à l’unité nationale ». Aussitôt gracié il a été rapatrié en Allemagne, pays qui a aidé la France a récupérer son double-national, puis en France.

Revenu à Paris il a été invité par différents médias nationaux pour raconter ses mésaventures, majoritairement par ceux du « service public » (France TV, France Inter) mais aussi Le Figaro. Sur les médias de la famille Bolloré c’est l’incompréhension. Sa cause avait en effet été défendue par CNEWS, Europe 1 ou le JDD (Journal du Dimanche) mais sans doute plus pour critiquer la politique algérienne du gouvernement que pour la défense de l’écrivain dont la plupart des commentateurs n’ont probablement pas lu les œuvres. L’une des obsessions de ces médias est en effet la critique permanente des chaînes du « service public » accusées pêle-mêle de « gauchisme », de parti-pris et d’incompétence.

Probablement l’écrivain a un avis différent d’où sa décision de privilégier ces médias publics, mais aussi Le Figaro, au moins dans un premier temps. Probablement M. Sansal ira également répondre plus tard aux questions de Pascal Praud et de sa bande de commentateurs de bistrot pour les remercier de leur engagement en sa faveur. Mais pour son retour il a d’abord choisi le journalisme contre le Café du Commerce.

Charlie Hebdo (23/12/2020)

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