Un amendement au PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) 2026 a été adopté par le Sénat stipulant :
À compter du 1er janvier 2026, les soins, actes et prestations se réclamant de la psychanalyse ou reposant sur des fondements théoriques psychanalytiques ne donnent plus lieu à remboursement, ni à participation financière de l’assurance maladie.
Cet amendement adopté ne sera pas forcément retenu dans la version finale du PLFSS mais il déclenche en attendant les réactions du monde psychanalytique pour le déplorer. Ce soir un débat radiophonique sur France Culture a rassemblé des spécialistes de la spécialité dans un échange plutôt abscond pour le néophyte. Il y a été question de « langage, parole et corps », « reconnaissance du sujet », de l’Œdipe, de la castration, du « sujet de la conscience ou de l’inconscience », de « l’organicité de certains troubles », du « sujet qui ne peut pas se débrouiller pour affronter son propre manque », de « thérapies cognitivo-comportementales », de « clinique du transfert », de « sujet de la conscience ou de l’inconscience », de « ne pas prendre la sujet par le symptôme au risque de manquer le sujet et le symptôme »…
Bref, il n’est pas facile de se retrouver dans ce jargonnage et, à vrai dire, le citoyen lambda (comme l’interviewer ce soir) n’y comprend rien. C’est peut-être là un des problèmes principaux de la psychanalyse : ses pratiquants n’arrivent pas à la vulgariser. Elle est ainsi la cible rêvée pour ceux qui voudraient l’exclure des financements publics. Encore un problème de « pensée complexe »…
Des économies sont recherchées du côté de la psychanalyse mais jusqu’ici personne n’a encore remis en cause la ligne budgétaire de 400 millions d’EUR prévue pour le préfinancement des jeux olympiques Alpes Françaises 2030.
Alors, des sénateurs de rencontre manifestement opposés à la théorie psychanalytique cherchent à l’exlure du PLFSS. Ils se justifient ainsi dans leur préambule :
Cet amendement vise à garantir la cohérence scientifique et l’efficience des dépenses de l’assurance maladie.
Les soins fondés sur la psychanalyse, en particulier lorsqu’ils s’appliquent aux troubles du neuro-développement, aux troubles anxieux ou dépressifs et aux affections psychiatriques chroniques, ne disposent aujourd’hui d’aucune validation scientifique ni d’évaluation positive du service médical rendu par la Haute Autorité de santé. Plusieurs rapports publics ont souligné l’absence de preuves d’efficacité et le caractère inadapté, voire contre-productif, de ces approches, qui sont à différencier de psychothérapies.
Dans un contexte budgétaire contraint, il est légitime que la solidarité nationale concentre son effort sur les prises en charge dont l’efficacité est démontrée et évaluée. Cet amendement ne remet pas en cause la liberté de choix des patients ni la liberté de pratique des professionnels. Il se borne à mettre fin au financement public de la pratique, quels que soient les dispositifs de financement : Mon Soutien Psy, centres médico-psychologiques, etc.
En recentrant la dépense d’assurance maladie sur les soins ayant un bénéfice médical avéré, il s’agit de favoriser la diffusion de pratiques thérapeutiques recommandées par la Haute Autorité de santé, notamment les approches comportementales, éducatives et de réhabilitation psychosociale.


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