Incroyable : Michèle Alliot-Marie (MAM), 67 ans, ex-député pendant plus de 25 ans, ministre durant plus de 15 ans, chefaillonne du RPR pendant quelques années, multi-cumularde, raide comme un passe-lacet, qui a du quitter ses dernières fonctions ministérielles (affaires étrangères) après avoir proposé à l’assemblée nationale de fournir au régime familiale Ben Ali en Tunisie les moyens de répression nécessaires pour mettre les opposants locaux, tout en tripatouillant gentiment et familialement avec ledit régime, MAM donc, née il y a 67 printemps en région parisienne mais d’origine du pays basque français, sort de son placard et se fait parachuter chef de la liste électorale de droite du grand sud-ouest pour les prochaines élections européennes.
Elle explique, à 67 ans, qu’elle n’a rien demandé mais précise dans Sud-Ouest de ce jour :
« Je comptais me consacrer à l’échéance de 2017 en élaborant un projet qui réponde au rejet des Français de la politique, à leur angoisse devant l’avenir et à leur désillusion du pouvoir socialiste. Mais de nombreux élus du Grand Sud-Ouest m’ont sollicitée pour que je me présente. »
MAM-67-ans fait don de sa personne pour sauver le grand sud-ouest. On en a des larmes aux yeux et l’on croule sous la reconnaissance.
Qu’est ce qui peut pousser un parti, l’UMP en l’occurrence, à aller chercher un apparatchik de 67 ans pour diriger une liste électorale ? C’est un mystère ! Elle est sympathique cette MAM-de-67-ans, un peu raide mais sympathique, mais elle n’a jamais cassé trois pattes à un canard durant sa trop longue carrière publique. Alors utilisons sa soi-disant notoriété pour promouvoir les jeunes recrues de l’UMP locale, mais par pitié ne la faisons pas rempiler au parlement, fut-il européen, où elle ne mettra sans doute les pieds que de loin en loin.
Et en plus on apprend que : « Pour 2017 [élections présidentielles], je ne sais pas ce que je ferai. Je verrai à ce moment-là. » En 2017 elle aura 70 ans et envisage, peut-être, de poursuivre le sacrifice de sa personne en se présentant à la fonction suprême. Une telle abnégation force le respect mais que l’UMP nous en préserve. N’y-a-t-il personne dans ce parti pour lui recommander doucement de prendre sa retraite, quitte à lui décerner une breloque ou deux pour l’y aider, une présidence d’honneur par-ci, une décoration par-là.