Un djihadiste français converti capturé en Syrie se met à table, balance ses anciens amis et dévoile certains des projets des fameux frères Clain, autres djihadistes français convertis qui, semble-t-il, étaient proches du sommet du groupe terroriste religieux Etat islamique. Le plan était de former les gamins, les « Lionceaux du Califat », nés sur place en Syrie ou en Irak ou amenés avec leurs parents lorsqu’ils choisirent l’exil vers ces lieux de combat djihadistes, pour les renvoyer en Europe comme kamikazes.
La contraception étant plutôt contraire aux valeurs locales et le groupe voulant multiplier ses effectifs, la natalité est plutôt encouragée. Nombre de gamins sont et ont été élevés dans cette atmosphère de tuerie permanente au nom d’un Dieu. De nombreuses vidéos ont été publiées où l’on voit des enfants d’une dizaine d’années tuer des otages à coups de pistolet. Alors pourquoi ne pas les renvoyer dans les capitales mécréantes pour qu’ils continuent le job ? On imagine de plus que si un policier européen se trouve face à un enfant terroriste il ressentira sans doute un peu plus de préventions pour le « neutraliser ».
Compte tenu des reculs militaires du groupe Etat islamique pour le moment sur le terrain de guerre, ce projet n’a pour l’instant pas encore été mis en œuvre, mais on peut compter sur la foi de ses membres pour l’exécuter dès qu’ils en auront la possibilité.
Il faudrait un jour que les responsables adultes de telle stratégie aient à rendre des comptes devant la justice des hommes. Mais là encore l’Occident se trouve face à un dilemme car ces terroristes embrigadés par Dieu préfèrent la mort, gage de paradis, et n’ont pas peur de la justice humaine. Certains d’entre eux toutefois semblent avoir une foi un peu plus hésitante : c’est le cas par exemple de cette balance, Jonathan Geoffroy, qui aurait découvert avoir été « trompé » par l’Etat islamique et qui planifie naïvement de faire trois ans de prison en France avant de retrouver sa femme au Maroc pour y monter « une boutique de lingerie », alors qu’il risque jusqu’à trente années de prison. C’est le cas aussi de cette française, Mélina Boughedir, que l’on a vu à la télévision de faire condamner à la prison à perpétuité en Iraq avec son plus jeune enfant dans les bras, les trois premiers ayant été rapatriés en France chez leurs grands-parents, leur père étant probablement toujours en train de combattre quelque part sur le front, s’il n’a pas déjà été tué. Elle risquait la peine capitale.
Les uns et les autres expliquent qu’ils ont été dupés, l’une par son mari ou l’autre par l’Etat islamique en affirmant qu’ils n’ont pas participé à des opérations militaires : difficile à croire, impossible à vérifier ! Les survivants dont l’engagement est le plus flageolant, ou le mieux masqué, voudraient rentrer en France, pour y subir une justice démocratique ou poursuivre leurs actions mortifères de l’intérieur, on ne peut pas savoir. C’est la raison pour laquelle la France semble choisir l’option les faisant juger localement en Syrie ou en Iraq en prenant ainsi quelques libertés avec les usages démocratiques. Pour les djihadistes français qui ne seraient pas condamnés à mort ni exécutés cela ne fait que repousser le problème au jour de leur sortie de prison. Les enfants nés de parents français sont quant à eux discrètement rapatriés avec l’accord des autorités qui les détiennent. Lorsqu’ils ont été capturés ils sont donc revenus, ou en train de revenir, sur le territoire de la République et personne ne sait bien comment ils évolueront.
L’expérience des enfants-soldats n’est pas complètement inédite et les guerres africaines de ces dernières décennies ont permis de faire progresser la connaissance sur ce sujet. Mais la situation de gamins à qui l’on a fait commettre des actes cruels et barbares sur leurs prochains est relativement nouvelle. Nul ne sait s’ils seront « récupérables » ! L’avenir seul le dira.