Ils ont reçu la bombe

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Comme chaque année, les commémorations japonaises de la capitulation nipponne d’août 1945, après deux bombes atomiques larguées sur l’empire du soleil levant, fait débat. Le gouvernement en place, de droite, ne présente pas de regrets comme la tradition diplomatique s’y était habitué, et rend hommage au sanctuaire des soldats morts à la guerre au rang desquels figure une quinzaine de criminels de la deuxième guerre mondiale.

En fait, des forces de l’Axe qui ont déclenché et mené la guerre de 1939/45 contre les alliés, seule l’Allemagne a réellement fait son aggiornamento devant la communauté internationale. Son peuple est d’ailleurs toujours plus ou moins traumatisé par son passé nazi que le reste de la planète de manque pas de régulièrement lui rappeler (cf. la Grèce accueillant l’an passé la chancelière allemande avec des drapeaux nazis, ou le candidat Sarkozy à la présidence française rappelant dans un discours officiel que « La France n’a jamais cédé à la tentation totalitaire. Elle n’a jamais exterminé un peuple. Elle n’a pas inventé la solution finale, elle n’a pas commis de crime contre l’humanité, ni de génocide « …). Cette culpabilité consentie par l’Allemagne post-1945 a d’ailleurs en partie expliqué la révolte de la génération suivante par l’intermédiaire, entre autres, de la Fraction Armée Rouge se révoltant contre la société capitaliste à eux léguée par leurs parents, coupables d’avoir accouché de la bête immonde du nazisme !

Les japonais restent le seul pays à avoir reçu la bombe atomique qui leur donne aussi un statut de victimes, c’est vrai, et explique sans doute aussi la difficulté à reconnaitre ses actes. Sans bombe atomique, la France a mis 50 ans à admettre que l’Etat français avait secondé la folie criminelle de l’occupant nazi (discours de Chirac de 1995 en commémoration de la rafle du Vel’d’Hiv de juillet 1942).

Pour régler élégamment ces sombres histoires de culpabilités guerrières, le mieux serait de ne pas faire de guerre…