Le nouveau président de l’UMP met en place son organisation et distribue les chapeaux à plumes aux copains et aux coquins. Sauf quelques exceptions, la plupart de ses rivaux vont à la soupe sans trop d’états d’âme. Nathalie Kosciusco-Morizet (NKM) sera vice-présidente en « gardant sa liberté de paroles [SIC] », Wauquiez-Brutus sera secrétaire général, Galouzeau de Villepin a déjà donné son accord pour collaborer. Bref, tous les ennemis de Sarkozy marquent leur allégeance au petit chef et se retrouvent autour de la même mangeoire, sans doute aiguisant déjà leurs couteaux à l’idée du festin qui se prépare lorsque le pouvoir socialiste sera tombé.
Seul Raffarin, ex-centriste, a indiqué qu’il soutiendrait Juppé aux primaires de la droite pour les présidentielles. Au moins qui a un peu de suite dans les idées, ou peut-être plus simplement le goût de la vengeance. Il aurait moyennement apprécié de ne pas être élu à la présidence du Sénat contre un autre concurrent de droite, alors il n’est pas exclu qu’il soutienne Juppé par mesure de représailles contre Sarkozy qui ne l’a pas peut-être pas fait soutenir avec la dernière énergie.
Tous ces politicards vont et viennent au hasard des alliances, des défaites et des élections. Les idées n’ont plus grande importance. Wauquiez-Brutus critiquait le bilan de Sarkozy et le voici maintenant dirigeants de l’UMP sous la férule de celui dont il remettait l’action en cause. Galouzeau de Villepin, n’en parlons même pas ! Tout le monde se souvient de ses sorties grandiloquentes au palais de Justice de Paris expliquant qu’il était ici « par la volonté d’un homme, Nicolas Sarkozy », et le voici maintenant réembarqué avec celui qui avait promis de « le pendre à un croc de boucher ». NKM qui fumait des clopes avec les clodos en montrant son image détendue et ouverte lors de la campagne des municipales à Paris se retrouve maintenant dans l’équipe Sarkozy.
On pourrait craindre pour elle qu’elle ne soit tondue à la libération si Juppé est élu, mais ces gens rebondissent, se tiennent les uns les autres, se fâchent et se retrouvent au hasard de leurs intérêts. Ainsi va le monde de la politique française du XXIème siècle. Sans doute ni mieux ni plus mal que dans d’autres démocraties, mais avec moins de résultats pour le moment.
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