Anne de Bretagne (1477-1514) a hanté et aménagé ce château nantais, recyclé en musée de la ville de Nantes. Anne y tient sa place bien entendu, elle qui fut à l’origine de l’union de la Bretagne à la France en 1532, bien que son personnage soit aussi mis en avant pour illustrer la défense du duché face aux appétits de la France. Querelle d’historiens et de politiques ! Après moulte fiançailles et mariages avec les cours d’Europe, elle devient deux fois reine de France et, aux termes de contrats de mariage complexes avec Charles VIII, puis Louis XII, la Bretagne devient française ce que très peu de gens contestent aujourd’hui. Anne est enterrée à la cathédrale Saint-Denis avec Louis XII, où elle fut la première reine de France à y être couronnée.
Les salles du château retracent la chronologie de la ville de Nantes, d’Anne à l’époque contemporaine. Une place significative est réservée à la période où la ville était le premier port négrier français lors du commerce « triangulaire » des esclaves au XVIII et XIXème siècles. Des rappels historiques qui méritent d’être faits. Compte tenu de ce passé nauséabond, un mémorial de l’abolition de l’esclavage a été érigé en 2012.
Dans les espaces consacrés au développement industriel au XIXème, on se souvient que les biscuits « LU » furent une magnifique aventure industrielle nantaise avant de passer sous pavillon américain dans les années 2000. Il y a aussi la période révolutionnaire, les guerres du XXème siècle, le rapport à et l’aménagement de la Loire, de la construction navale, bref, une ville française à travers les siècles.