Les bons, et moins bons, résultats des élections municipales

Le deuxième tour des élections municipales ce 28 juin a permis de sortir, le plus souvent contre leur gré, un certain nombre de personnels politiques âgés en fin de course. C’est un bon résultat.

A Lyon, Gérard Collomb, 73 ans, on ne sait plus bien de quelle tendance politique, qui visait la mairie, et malgré sons alliance de dernière minute avec la droite conservatrice, est certes élu conseiller municipal mais a perdu tout pouvoir dans cette ville désormais dirigée par un écologiste, succès plutôt inattendu qui marque la fatigue des électeurs devant les arrangements habituels des partis traditionnels.

A Marseille, Jean-Claude Gaudin, 80 ans, conservateur, ne se représentait plus après 25 ans au poste de maire. C’est une écologiste qui est élue.

A Lille, Martine Aubry, 69 ans dont déjà 19 ans comme maire de la ville, socialiste aux cheveux sévèrement teints, est réélue de justesse après un final haletant. On peut espérer qu’elle ne se représentera la prochaine fois (elle aura alors 75 ans), mais elle aura alors dirigé cette ville 24 ans durant.

A Bordeaux c’est aussi un écologiste qui balaye les partis en place.

A Paris…

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Tous ces hommes et femmes politiques ont en commun de rester persuadés qu’ils sont indispensables et ne peuvent pas être remplacés avantageusement à la tête de villes qu’ils gouvernent depuis des années. Gaudin, 80 ans aux fraises, a tout de même admis de ne pas se représenter mais son simple état physique suffisait à marquer son incapacité à assurer un nouveau mandat. Cette incapacité à passer la main est assez caractéristique du monde politique français. Il doit bien y avoir quelques questions matérielles qui se posent et un maire est sans doute mieux rémunéré qu’un retraité de la politique, mais la plupart de ces seniors++ bénéficient certainement tous de retraites confortables compte tenu des multiples postes électifs et administratifs qu’ils ont cumulés et additionnés tout au long de leurs vies. Non, la vraie motivation est que ces hommes et femmes politiques âgés sont simplement persuadés qu’ils sont irremplaçables et que tout va s’effondrer s’ils s’en vont.

Les écologistes, bien plus jeunes que leurs prédécesseurs, qui vont maintenant gouverner pour les six prochaines années les villes de Lyon, Marseille, Bordeaux, Grenoble (et d’autres plus modestes) vont devoir faire maintenant la preuve qu’ils savent aussi bien gérer leurs villes que les partis classiques, même en appliquant des options politiques différentes. On peut compter sur ces derniers pour leur mettre tous les bâtons dans les roues possibles et surtout ne pas coopérer, mais c’est le jeu politique, tout du moins en France.