Sortie : 1933, Chez : Editions Bernard Grasset / Le Livre de Poche 251.
François Mauriac (1885-1970), prix Nobel de littérature en 1952, écrivain bordelais humaniste et engagé, a médité sa vie durant sur le bien, le mal et la rédemption, sans doute influencé par l’éducation très catholique reçue du côté de sa mère.
Le roman « Le nœud de vipères » illustre ce tiraillement existentiel en la personne d’un avocat riche, avare et célèbre, en froid avec sa femme et leurs deux enfants qu’il cherche par tous les moyens à déshériter afin qu’ils ne bénéficient pas de sa fortune accumulée et jalousement gardée. Il rédige une longue lettre (qui compose le texte du roman) qu’il veut déposer dans son coffre pour qu’à sa mort, sa famille n’y trouve aucune valeur mais ce simple règlement de comptes. La vie en décidera autrement et, finalement, le vieil acariâtre libérera sa tendresse (et ses biens) avant la fin.
Le style de Mauriac nous ramène à celui de cette génération d’écrivains du début du XXème siècle : élégant, précis, fluide, un peu morne ; celui du temps qui s’écoule dans ces grandes familles bourgeoises de l’époque, empesées dans leur statut et leurs convenances, mais où le feu des sentiments peut dévaster les âmes. « Le nœud de vipères » est souvent considéré comme le chef d’œuvre romanesque de Mauriac.