Résultat d’étape dans la guerre Azerbaïdjan-Arménie

Un simple coup d’œil sur cette carte suffit à comprendre que le cessez-le-feu signé il y a quelques jours entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie n’est pas durable et que la prochaine guerre est sans doute déjà programmée. Cette situation géopolitique paraît aussi « stable » que celle de la Cisjordanie enclavée en Israël…

Cette région dite du Haut-Karabagh est peuplée d’arméniens depuis bien longtemps et est donc d’essence chrétienne. Géographiquement cernée par des pays musulmans elle se retrouve à l’intérieur de l’Azerbaïdjan devenu indépendante après la chute de l’Union soviétique qui lui reconnaissait une certaine autonomie. Elle prononce unilatéralement son indépendance en espérant son rattachement à l’Arménie dont elle est séparée par une portion de territoire azerbaïdjanais, ce qui agace le pouvoir de Bakou qui n’a qu’une idée en tête : rétablir sa souveraineté sur cette portion de son territoire. Une situation évidemment invivable !

Entre 1992-1994 blocus, escarmouches et massacres animent les relations entre l’Azerbaïdjan et cette région séparatiste. Un cessez-le-feu est signé en 1994 et une partie du territoire azerbaïdjanais séparant l’Arménie et le Karabagh est occupée par les habitants d’origine arménienne qui en chassent les azéris. Vingt-cinq ans plus tard l’Azerbaïdjan attaque le Haut-Karabagh avec le soutien de la Turquie, gagne la guerre en quelques semaines, récupère une partie des territoires perdus en 1994 et y réinstalle ses populations en chassant les précédentes.

S’agissant d’une guerre ethnique à tendance religieuse il y a de la haine et de l’esprit de vengeance sur un champs de bataille encore fumant. Depuis le cessez-le-feu, les habitants d’origine arménienne ayant occupé en 1994 les territoires azerbaïdjanais les rendent après avoir brûlé les maisons, abattus le bétail et détruit ce qui pouvait l’être. Le Haut Karabagh lui-même a vu son territoire initial amputé. Politique de la terre brûlée et haines recuites, l’affaire est loin d’être close et les quelques 150 mille habitants chrétiens de ce confetti ont probablement encore du souci à se faire.

A défaut de dirigeants visionnaires convaincus de paix et de fraternité à la manière d’Adenauer-de Gaulle ou de Mandela-de Klerck, et nous en sommes loin, la guerre va reprendre. Le mieux serait sans doute de négocier dès maintenant des modifications de frontières pour limiter les transferts de population qui risquent d’être… sanglants un jour ou l’autre.