Il faut restituer les confettis de l’Empire

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Quelques milliers de migrants marocains ont envahi l’enclave espagnol de Ceuta en territoire marocain. Il semble que les autorités marocaines reprochent à l’Espagne d’avoir accueilli pour raisons sanitaires le chef du front POLISARION, le mouvement indépendantiste du Sahara dit « espagnol » sur lequel le Maroc affirme sa souveraineté. L’impétrant aurait la Covid.

On connaît le cynisme de certains Etats qui n’hésite pas à utiliser les flux migratoires pour des raisons politiques. La Turquie à cet égard a montré de quoi elle était capable en incitant les réfugiés syriens sur son territoire à entrer en Grèce par la frontière terrestre. Dans le cas du Maroc on franchit une étape supplémentaire puisque ce pays envoie sa propre population comme immigrés illégaux à Ceuta. L’Espagne a déployé son armée sur place et aurait expulsé immédiatement la moitié des 8 000 migrants ayant pris d’assaut Ceuta.

La manipulation des flux de migrants est devenue une arme à la disposition des Etats les plus cyniques, il faut s’y faire. Les Etats agressés de la sorte, généralement plus « occidentaux », hésitent à employer des armes similaires en retour, comme celle des visas par exemple. C’est la comédie humaine rapportée à la géopolitique !

Plus important, ces incidents de Ceuta soulignent une nouvelle fois l’aberration de ces confettis d’empires répartis un peu partout sur la planète. Citons également Melilla, toujours espagnole, au Maroc, mais aussi le britannique Gibraltar en Espagne, les territoires français à Jérusalem-est, la française Mayotte dans l’archipel des Comores, etc. A l’exemple de Hong-Kong qui a été restitué par le Royaume-Uni à la Chine, la raison voudrait que l’on profite de ces évènements pour lancer les négociations de rétrocession des enclaves de Ceuta et Melilla au Maroc. Ces verrues espagnoles en territoire étranger n’ont plus aucun sens et sont source de problèmes sans fin. Les populations sont estimées à 78 000 pour la première et 72 000 pour la seconde. Même si la totalité de cette population souhaitait être rapatriée, l’Espagne devrait pouvoir le faire sans trop de difficultés en regard des bienfaits que représenteraient la restitution de ces territoires qui semble une évidence géographique lorsqu’on regarde une carte de la région.