Le dernier rapport de Cuomo, du nom du ministre de la Justice de l’Etat de New-York est titré :
« No rhyme or reason: the ‘heads I win Tails you lose’ Bank Bonus Culture » (Sans rime ni raison : ‘pile je gagne, face tu perds’ la culture bancaire du bonus).
Dans ce rapport sorti en juillet 2009, Cuomo passe en revue les bonus distribués en 2008 par les banques américaines ayant été sauvées de la faillite par le contribuable américain. Le thème principal est de démontrer par les chiffres que les rémunérations du secteur financier sont déliées (unmoored) des résultats de ces institutions :
« Quand les banques vont bien les employés sont bien payés. Quand les banques vont moins bien les employés sont bien payés. Et quand les banques vont très mal, elles sont sauvées par les contribuables et leurs employés sont toujours bien payés. Les bonus et diverses compensations ne varient pas significativement lorsque les profits diminuent. »
Suit une analyse des chiffres publiées par les neuf banques ayant bénéficié de fonds publics en 2008 (Troubled Asset Relief Programm – TARP) avec comparaison des bonus distribués en comparaison des résultats affichés et des fonds de sauvetage reçus. Intéressant !
Intéressant également le fait de savoir que Andrew M. Cuomo (Attorney general de l’Etat de New-York) depuis 2007 était auparavant chef de la Housing and Urban Development (HUD) assurant la tutelle de Freddy Mac et Fanny May les deux institutions de refinancement des crédits hypothécaires qui ont dû être nationalisées en 2008 par l’Etat américain pour éviter leur faillite qui aurait eu un effet systémique dévastateur. Ces deux banques ont eu une responsabilité non négligeable dans l’aveuglement général sur le marché des crédits subprime ayant mené à la crise financière mondiale actuelle. Leurs dirigeants de l’époque ont eu des comptes à rendre à la justice américaine pour pratiques comptables douteuses, sans parler de bonus gigantesques dont ils ont eu à reverser une partie.