Du rififi dans l’industrie automobile allemande

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Dénouement de l’affaire Porsche / Volkswagen (VW), ou comment le capitalisme allemand se déchire et l’arroseur se retrouve arrosé. Les deux groupes dirigés par deux familles aux intérêts entrecroisés (c’est le fils de Ferdinand Porsche, le créateur de la première Volkswagen, qui a fondé Porsche) vont finalement fusionner mais c’est clairement VW qui absorbe Porsche et non l’inverse comme l’histoire avait commencé.

Cette affaire avait déjà entraîné indirectement le chute de l’empire Merckle : Adolph Merckle a la tête d’un groupe industriel d’importance (pharmacie et construction), une espèce de Bouygues outre-rhénan, dans le top 10 des plus grosses fortunes allemandes, au lieu de mener tranquillement son business, avait spéculé très lourdement sur la baisse du titre VW fin 2008 au moment où la rumeur de la montée de Porsche dans le capital de VW avait fait exploser le cours en bourse. Du coup, le groupe est ruiné (on parle de 800 MEUR de pertes à couvrir), les banques démantèlent l’empire à vendre par appartements, et Adolphe se suicide en se jetant sous un train le 7 janvier 2009, à 74 ans. Triste fin.

Pendant ce temps, Porsche qui veut devenir majoritaire au capital de VW s’endette à coups de milliards d’euros pour acheter des actions, la conjoncture se retourne, le constructeur le plus rentable du monde affronte la mévente et ne peut plus supporter son endettement, sans parler des batailles d’égos surdimensionnés qui agitent les conseils d’administration des deux groupes, et qui influent considérablement décisions et stratégies. Fin de l’histoire, Porsche doit avaler son chapeau et pour respecter ses engagements (en clair, payer ses dettes) accepter l’arrivée d’un fonds souverain du Qatar et devenir la 10ème marque du groupe Volkswagen… Les égos surdimensionnés ont du mal à digérer le chapeau.