Henri Proglio, ex-pédégé de Veolia, ex-pédégé d’EDF, multi-administrateur de toute une palanquée de groupes du CAC40 et d’ailleurs, est un habitué des polémiques. Il avait fait les grands titres lors de sa nomination comme pédégé EDF en 2009 en voulant garder un poste non-exécutif chez Veolia (et la rémunération allant avec) avant finalement d’être obligé d’y renoncer sous l’étonnement même de ses pairs qui voyaient mal comment justifier une telle exigence. Il avait ensuite été soupçonné de connivences lorsqu’EDF avait subventionné le spectacle de sa femme, une comédienne-comique. Plus fondamentalement il avait animé un combat terrible contre la pédégère d’Areva, cherchant à régler des comptes personnels sur le dos de la filière électronucléaire française qui en a souffert.
Toujours à la tête d’EDF il avait accepté sans broncher la baisse de son salaire lorsque le gouvernement socialiste en 2012 avait limité celui-ci à 450 000,00 EUR pour les patrons d’entreprises publiques.
Henri Proglio était supposé être désigné cette semaine président non-exécutif de Thales, un groupe d’électronique majoritairement centré sur la défense, détenu à 27% par les contribuables représentés par l’Etat, 26% par l’avionneur Dassault, lui aussi plutôt tourné vers l’armement. Pour ce faire l’Etat lui a demandé de démissionner des mandats de conseiller et administrateur qu’il détient dans des groupes russes, publics et privés, liées à l’industrie nucléaire. Agacé, le garçon accuse l’Etat de se comporter comme un hedge fund. Il refuse de se plier à cette exigence d’un de ses actionnaires et, finalement, renonce à ce poste.
Nous sommes en économie libérale. L’actionnaire est roi. M. Proglio devrait le savoir, qu’il s’agisse du secteur public ou privé, l’actionnaire décide et le salarié ou mandataire social s’exécute. C’est ainsi. Henri Proglio a 66 ans, l’âge de la retraite, voilà suffisamment longtemps qu’il dirige des entreprises du capitalisme français, il n’a pas démérité mais il est temps qu’il laisse la place aux plus jeunes qui sont légion. Shootez sur un lampadaire de l’avenue Marceau et il tombera un chapelet de candidats tout aussi compétents et moins colériques.
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