Il semble que les comptes de la sécurité sociale de notre vieux pays soient lourdement déficitaires depuis des années, voire des décennies. Il semble que les multiples plans de redressement élaborés par les gouvernements successifs de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel n’aient été que des cautères sur une jambe de bois et chaque fois la course folle des dépenses a repris sans commune mesure avec l’augmentation des recettes. Tout ceci est pour la bonne cause puisqu’est c’est pour soigner le peuple !
Mais il semble également que la réalité comptable soit aussi incontournable que la croissance des charges. On a beau essayer de passer les chiffres sous le tapis de divers artifices budgétaires, quand on dépense plus qu’on ne gagne, l’exercice a ses limites. La presse se croit maligne en annonçant une augmentation probable du forfait hospitalier journalier restant à la charge des patients de 16 à 20 EUR/j, la politicaille s’emmêle les pinceaux devant cette affaire et ladite presse revient à la charge en se réjouissant de voir bafouiller les hommes politiques et les harcèle sur le thème « allez-vous continuer à tondre les pauvres malades ? »
C’est du niveau école maternelle ! Il n’est quand même pas indécent que les décideurs en charge des finances sociales s’interrogent sur les voies et moyens de redresser celles-ci. Quand Libération ou le Monde ont frôlé le dépôt de bilan, les managements de ces quotidiens ont réfléchi à des plans de restructuration qu’ils ont mis en œuvre pour sauver ces journaux. Il y a eu des réductions drastiques de coûts et des suppressions de postes.
Il est probable que l’augmentation éventuelle du forfait hospitalier n’est qu’un des éléments d’un plan de redressement global de la sécurité sociale mais les médias se focalisent dessus car il est vendeur auprès du bon peuple qui s’en émeut. D’une façon ou d’une autre il va bien falloir trouver un cocktail avec augmentation des recettes et diminution des dépenses sociales. Le vrai sujet est de savoir comment le poids de ces mesures sera réparti entre les contribuables et les consommateurs de services hospitaliers, mais de ceci personne ne parle sur les plateaux télévisés.
Peut-être pouvons-nous espérer un jour équilibrer les comptes sociaux français, mais pour arriver à ce que les médias hexagonaux soient un peu plus pédagogues et moins concierges, la route sera certainement encore très longue.