Une presse audiovisuelle en-dessous de tout

On pourrait penser que nous en voulons aux médias, mais c’est un véritable feu d’artifice de leur part en ce moment ! Et puis, oui, nous en voulons aux médias qui dans leur grande majorité jouent un rôle non négligeable dans l’abêtissement des masses.

La grippe A occupent les grands titres depuis maintenant plusieurs mois. Comme chacun sait la presse est supposée indépendante dans notre pays on peut donc imaginer que les rédactions des jités décident à leur niveau, et sans pression aucune, de passer 15 mn chaque soir à faire pleurer les chaumières sur le H1N1. A chaque fois que l’on ferme une maternelle au fin fond de la Corrèze par souci de non-prolifération du virus, les journaux télévisés font l’ouverture sur le sujet à grand renfort d’envoyés spéciaux qui interrogent les parents, le maire et la crémière du village sur ce sujet majeur. Généralement le point suivant est de demander à un ministre ou à un politique si « nous n’en faisons pas un peu trop ». Devoir d’informer et bla-bla-bla.

Mais bougre de butors, qui en fait trop ou pas assez sinon la presse elle-même ? L’Etat se prépare au pire, principe de précaution oblige, et essaye d’être en mesure de soigner le peuple si jamais la situation l’exigeait. Et qui tomberait à bras raccourcis sur le gouvernement s’il se retrouvait impuissant face au virus ? La presse elle-même bien sûr qui ainsi inventé une espèce de mouvement perpétuel : j’agite le bocal des peurs populaires et je harcèle les politiques qui frémissent d’horreur au souvenir des scandales du sang contaminé et autres hormones de croissance. Les ministres interviennent, se contredisent, et la vente des journaux est assurées pour plusieurs mois.

Vous verrez que le sujet suivant concernera les 95 millions de vaccins commandés par l’Etat. Si on ne les utilise pas le gouvernement sera accusé de gabegie, si on en a besoin et qu’il n’y en a pas assez, les accusations porteront sur l’imprévoyance étatique et s’ils correspondent au besoin, pas un de ces plumitifs de circonstance n’admettra que « finalement on n’en a pas fait trop. » Grandeur et décadence de la démocratie !