Le fouteballe dans son élément

CH_20100500_FouteLe chef de la Fédération internationale de fouteballe (FIFA), un suisse de 79 ans, qui venait de se faire réélire pour un cinquième mandat, annonce sa démission. On ne sait pas bien à quoi sert la FIFA dans la vie de tous les jours mais on comprend qu’elle est chargée d’organiser la Coupe du monde de fouteballe tous les quatre ans, une espèce de jeux du cirque qui permet à la population mondiale de vivre heureux en attendant la prochaine coupe quatre ans plus tard. Il semble que ces jeux génèrent des flux d’argent, et donc de corruption, très significatifs et même indécents.

En organisant cet évènement dans un pays ou un autre la FIFA crée des jalousies et des envies. Elle encaisse aussi des sommes considérables qui se chiffrent en milliards d’euros. Du fait de son pouvoir exorbitant elle bénéficie d’un statut de quasi-Etat, se payant même le luxe de se faire exonérer d’impôt par les pays où elle organise cette compétition-graal.

La FIFA est un monopole qui ne respecte aucun des principes de l’économie libérale. Ou plus exactement elle en applique un seul : celui d’afficher fièrement un code d’éthique de 60 pages qui commence par cette assertion de légende :

FIFA bears a special responsibility to safeguard the integrity and reputation of football worldwide. FIFA is constantly striving to protect the image of football, and especially that of FIFA, from jeopardy or harm as a result of illegal, immoral or unethical methods and practices.

La FIFA impose sa puissance à des Etats plus ou moins démocratiques. Elle est dirigée par des individus moyennement intelligents, (mal) conseillés par des agences de marketing et de communication. Après avoir décidé d’organiser la Coupe 2022 en été au Qatar, il leur a fallu plusieurs années pour réaliser que l’été est une période (très) chaude dans le Golfe Persique et qu’il était plus raisonnable de déplacer cette compétition, toujours au Qatar, mais en hiver !

Comme souvent avec les monopoles, ces organisations ne savent pas s’arrêter et poussent leur voracité jusqu’à en tomber. Dans le cas d’espèce, la justice américaine s’est saisie d’un dossier de corruption dont serait coupable le top-management de cette organisation qui a déclenché l’arrestation d’une dizaine de personnes et la démission du président, un vieillard de 79 ans. L’évènement est présenté comme un cataclysme mondial mais tous les spécialistes affirment avec un bel ensemble que tout le monde était au courant. On savait donc, mais on laissait faire, tout en prônant généralement les mérites de l’économie libérale et de la libre concurrence dont la FIFA est un contre-exemple tellement flagrant qu’il en est caricatural… La justice, américaine pour l’instant, va passer, laissons la faire.

Comment s’en sortir ? A défaut de pouvoir supprimer le fouteballe qui est coupable d’un abrutissement des masses considérable, il faudrait créer les conditions de la saine concurrence si chère à Guillaume Roquette (le patron du FigMag). La planète capitaliste a réussi à créer des marchés de droits d’émission de carbone, ou de crédits immobiliers non remboursables (subprimes), alors faisons preuve de créativité et créons un marché des émissions de droits d’organisation de compétitions de fouteballe. Ce ne sera pas la panacée bien sûr, mais cela devrait permettre d’assainir (un peu) les écuries d’Augias que sont devenues les fédérations sportives.

En attendant on peut lire la chronique de Charlie Hebdo sur à Sepp Blatter au Panthéon

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