Les banquiers devraient relire La Fontaine

Les banques mondiales font la manche et recapitalisent à coups de dizaines de milliards d’euros pour couvrir leurs pertes insensées de ces derniers mois durant lesquels elles ont joué aux apprenti-sorciers en laissant des divas surpayées manipuler des produits auxquels plus personne ne comprenait rien pour générer des taux de croissance artificiels de leurs bénéfices, en oubliant leur fonction sociale de base qui est toute de même de financer la vraie vie ! Maintenant que la fête semble terminée pour un petit moment il faut remettre des sous dans la caisse pour reconstituer tous ceux qui ont été absorbés par les pertes, rachats d’actions, bonus des divas et autres dividendes. C’est peut-être ça le capitalisme d’aujourd’hui : on rase la bête tant qu’on peut et quand il y a besoin on repasse à la caisse, plutôt que le principe du bas de laine ? Après-tout c’est la fable de la cigale et la fourmi. D’ailleurs, relisons La Fontaine, que nous pouvons dédier aux divas de la banque :

La Cigale, ayant chanté
Tout l’été
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue:
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l’août, foi d’animal,
Intérêt et principal.
La Fourmi n’est pas prêteuse:
C’est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venantJe chantais, ne vous déplaise.
Vous chantiez? j’en suis fort aise:
Eh bien! dansez maintenant.

Peut-être un jour n’y aura-t-il plus rien à remettre dans la caisse.