Le Palais de la Porte Dorée retrace, rapidement, l’histoire des migrations est-asiatiques vers la France à travers deux salles. La première relate l’histoire de ces flux depuis 1860 jusqu’à nos jours : colonisation/décolonisation, guerres, communisme, dictatures. La seconde permet de revenir sur quelques faits divers qui ont touché la communauté asiatique en France dans les années 1990-2000, notamment la mort violente d’un des leurs lors d’une « bavure policière ». Ces évènements avaient déclenché à l’époque des manifestations de la communauté asiatique réclamant le droit de pouvoir vivre en paix en France sans être l’objet de discriminations racistes. Une petite dizaine d’écrans diffusent des interviews de citoyens d’origine asiatique parlant de leurs propres expériences en France, présentées comme plutôt bénéfiques d’ailleurs.
L’exposition insiste sur les « stéréotypes » qui collent à la diaspora asiatique, positifs comme négatifs. L’épisode de la pandémie du Covid19 a aussi marqué la communauté, les « Chinois » étant parfois qualifiés de virus lors de cette pandémie qui a démarré en Chine. Mais globalement, ces stéréotypes sont généralement plutôt favorables ; on parle d’une bonne intégration, des succès scolaires des enfants, d’un ascenseur social qui fonctionne encore, alors faut-il vraiment s’ingénier à voir des problèmes migratoires là où il y en a finalement peu pour le moment ?
On voit d’ailleurs dans les étages supérieures l’exposition « J’ai une famille » proposant aux visiteurs les œuvres contemporaines de dix artistes d’origine chinoise installés en France, dont celles de Yan Pei-Ming :
Figure 1 – Yan Pei-Ming (sa mère)
D’autres installations sont un peu plus obscures mais le thème général de la famille évoque celle que ces artistes ont constituée en France, poussés vers l’exil par des convictions et des talents communs.
Transexpérience : un mot qui résume de manière vivante et profonde les expériences complexes que l’on vit quand on quitte son pays natal et que l’on va de pays en pays.
Chen Zen