La cathédrale de Strasbourg

La cathédrale gothique Notre-Dame de Strasbourg a fêté son millénaire en 2015. Elle est toujours solidement et merveilleusement en place au centre de la capitale alsacienne avec son clocher unique, laissant l’une de ses deux tours orpheline de clocher. Au cœur d’une région qui appartint au Saint Empire germanique et d’une culture protestante depuis la réforme au XVIe siècle elle a accueilli le culte protestant avant de redevenir complètement catholique après l’annexion de Strasbourg par Louis XIV en 1681. Elle affronta aussi les affres de la Révolution française et de ses fanatiques, les canons prussiens en 1870, la visite d’Hitler après la nouvelle annexion de l’Alsace par l’Allemagne en 1940, puis les bombes alliées en 1944. Heureusement ses vitraux avaient été mis à l’abri au début de la seconde guerre mondiale et ont pu être remis en place après celle-ci.

Elle est restée debout face à ces avanies et a même été un élément clé de la réconciliation franco-allemande. En 1941 le colonel Philippe Leclerc et ses troupes emportent la bataille de Koufra contre les Italiens dans le désert de Libye. Ils prêtent ensuite serment au milieu des sables de poursuivre le combat jusqu’à la victoire finale, soit la libération de Strasbourg.

Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg.

serment de Koufra

Ce sera chose faîte le 23/11/1944 lorsque les « saphis » de Leclerc hisseront le drapeau tricolore au sommet de la flèche de la cathédrale. La France est libérée de l’occupant allemand. La guerre va se terminer quelques mois plus tard et Leclerc poursuivra jusqu’à Berlin à la tête de la 2e division blindée au cœur du dispositif allié sous commandement américain.

En 1967, le Général de Gaulle célèbre en grande pompe le 17e anniversaire de la libération de la ville. Il est entouré d’une ribambelle de ministres et prononce un discours célèbre devant un parterre de militaires servant pour la plupart dans la guerre d’Algérie qui fait rage et à laquelle il fait aussi référence :

Il est en France, des lieux où la conscience nationale parle plus haut qu’ailleurs. D’après une sorte de décret de la nature et de l’histoire, Strasbourg est un de ces lieux-là, pour deux motifs qui s’appellent l’Alsace et le Rhin.

Gn de Gaulle – 23/11/1961

Il assiste également en grand uniforme à une messe dans la cathédrale à cette occasion.

Plus léger, la pimpante guide de l’office du tourisme nous apprend que des cigognes alsaciennes de la légende, porteuses des bébés, viennent chercher leur « chargement » dans la crypte de la cathédrale où les âmes des enfants attendaient de venir au monde. Elle nous détaille ensuite l’horloge astronomique et son mécanisme extrêmement sophistiqué datant du XVIe qui déclenche une ronde de personnages animés tous les quarts d’heure, ainsi que le Grand orgue flamboyant qui subit de multiples destructions et rénovations dont l’une menée au XVIIIe par l’alsacien André Silbermann, facteur d’orgue internationalement connu à l’époque.

La cathédrale est enchâssée dans une place de dimensions modestes entourée de bâtisses alsaciennes typiques, dont celle de la Maison Kammerzell, spécialiste renommé de la choucroute alsacienne. On est au cœur de la Grande Ile, entourée du fleuve L’Ill et du canal du Faux-Rempart : une belle image de la ville