L’école polytechnique publie pour la quatrième année consécutive un curieux document au sujet des HDVS (situations de harcèlement, de discriminations et de violences à caractère sexuel ou sexiste). Un questionnaire a été envoyé à 3 167 élèves. 2 068 réponses partielles et 1 520 réponses complètes ont été reçues, ce qui fait un total de 3 588 réponses, soit plus que le nombre de questionnaires… Sans doute certains questionnaires ont circulé auprès de plusieurs élèves. Les réponses ont été apportées à 25% par des femmes, 74% par des hommes et 1% par des non-binaires.
Il y a eu 1 039 HDVS déclarées (contre 788 en 2023) dont 16 viols (contre 24 en 2023). La surprise vient du fait que 54% des personnes déclarant avoir fait l’objet d’atteintes sexuelles en 2024 sont des hommes et que 70% des auteurs désignés sont des hommes. Si l’on compte correctement : 562 hommes ont donc été agressés de façon « sexuelle ou sexiste » et, en moyenne, 70% de leurs agresseurs seraient des hommes, les 30% restant se répartissant entre femmes et non-binaires.
On ne sait pas bien ce que recouvrent les « atteintes » à caractère sexiste ou sexuel ? Des insultes, de l’ironie, des frôlements, des attouchements ? On n’apprend guère plus sur la réalité et la gravité de ces incidents. On croyait les élèves de cette école militaire, de jeunes adultes, plus préoccupés par les algorithmes et le drapeau de la République que par la gaudriole. Espérons qu’en cas de nécessité ils se montreront plus aptes à repousser les envahisseurs qu’ils ne le sont aujourd’hui pour éconduire leurs agresseurs « sexistes ou sexuels »
On reste quand même un peu étonné par la transparence donnée à cet exercice d’autoflagellation, surtout venant d’une institution militaire, et dubitatifs sur sa nécessité.