Sémantique guerrière, toujours

On ne dit plus une guerre « préventive » mais on parle maintenant de guerre « préemptive ». Là on touche vraiment à la querelle de mots pour noyer le gogo.

Dans les deux cas il s’agit de lancer une guerre pour éviter un évènement qui ne s’est pas encore produit et dont on veut justement éviter qu’il ne se produise. Le « préemptif » concerne surtout le champ juridique ou fiscal. Lors d’une transaction immobilière par exemple l’Etat peut « préempter » le bien vendu et se substituer à l’acheteur dans certaines conditions.

Lorsqu’il s’agit de guerre, la logique suivie est d’attaquer le premier pour éviter d’être attaqué soi-même. D’après les « spécialistes » de plateaux télévisés il semble que si l’attaque redoutée est vraiment imminente et documentée le droit international serait plus conciliant avec l’attaque « préemptive » que la guerre « préventive » qui est, elle, se réfèrerait à une menace plus générale et moins précise.

Dans tous les cas on se fait plaisir en jouant sur les mots dans les enceintes médiatiques. Dans les deux cas on lance une guerre le premier, on plonge dans l’incertitude et advienne que pourra ! Les exemples récents de guerres « préventives » ou « préemptives » menées par l’Occident n’ont pas été couronnées de succès et l’après-guerre a réservé de très mauvaises surprises.