Ayo – 2025/06/25 – Paris L’Olympia

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Ayo c’est la coolitude totale, et encore plus depuis la crise sanitaire de la covid où elle s’est retrouvée confinée à Tahiti. Elle a aimé les charmes de la Polynésie alors elle y a posé son sac et y vit depuis 2020. Elle fait du surf et a adopté les tatouages tribaux, dont deux bandes noires sur ses omoplates qui apparaissent ce soir au-dessus du décolleté de la longue robe moulante beige qu’elle porte pour ce concert.

Comme elle le raconte elle a commencé sa carrière il y a vingt ans avec sa guitare dans le métro parisien, en sautant les portillons car elle n’avait pas de sous pour acheter des tickets. Aujourd’hui elle remplit régulièrement l’Olympia, a sorti sept albums studio et continue à séduire avec une musique soul-jazz-reggae aux intonations tropicales et une personnalité attachante.

Elle est cool Ayo lorsqu’elle entre en scène avec ses deux musiciens (contrebasse et claviers) et son grand et désarmant sourire. Elle démarre le show en frappant un djembé, histoire de rappeler ses origines nigérianes, pour Mami wata. Grande tige, elle ondule sur les rythmes doux et tropicaux et déjà sa voix stylée, un peu fluette dans les aigues, nous envoute de son vibrato délicieux.

Elle est trop cool Ayo quand elle dédie Beautiful à Nina, une jeune femme de Tahiti dont on comprend qu’elle affronte une maladie mentale et qu’elle nous explique dans son français joyeux que « nous sommes parfaits de nos imperfections, nous sommes beaux », qu’il ne faut pas se laisser pervertir par le show des apparences. Et de nous expliquer qu’elle-même, cédant à une mode africaine, a cherché à faire défriser ses cheveux à force de produits chimiques avant de revenir à une coupe naturelle afro, qu’elle porte en chignon ce soir…

Elle est coolisisme Ayo quand elle entame Ghandi, une nouvelle chanson sur la paix, et rend hommage au sage indien qui fut raciste à ses débuts lorsqu’il travailla en Afrique du Sud avant de devenir l’homme de paix que tout le monde connaît ! Elle chante cette chanson en s’aidant d’un papier pour se souvenir des mots en précisant qu’à « 44 ans on a plus sa mémoire d’antan… » Et à la fin de cette longue ode à Ghandi, Ayo descend au milieu des spectateurs, en continuant à chanter, pour échanger de long hugs avec certains d’entre eux.

Un peu trop bavarde, un peu trop naïve, Ayo enchante un public familial et bon enfant. Mais un peu d’innocence ne peut pas faire de mal dans un monde de brutes.

Warmup : Badie, un auteur-compositeur-interprète français au look rasta qui chante un folk-assuré, en jouant de la guitare et un peu d’électronique.

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