AC/DC au Stade de France. Ambiance chaleureuse et bon enfant au Stadium : 80% de mecs et le reste de nanas. On est quand même à un show d’AC/DC et pas dans un salon de thé. 70% de la population porte les cornes rouges clignotantes de circonstance, effet arbre de Noël garanti lorsque la nuit sera tombée.
Le concert démarre à 21 h pile sur un dessin animé montrant une locomotive emballée, Angus chargeant la chaudière à grandes pelletées de charbon malgré les distractions salaces délivrées par deux créatures de rêve en mini-jupettes qui jouent avec sa fourche de diablotin.
Une loco factice de taille réelle crève alors l’écran et restera de guingois au-dessus de la scène durant tout le concert, servant même de cheval d’acier à une énorme poupée gonflable à la gargantuesque poitrine, vêtue d’un panty rose, sur Whole Lotta Rosie.
La bande déboule sur scène sur Rock ‘n’ Roll Train, grimée des costumes de circonstance, sans surprise mais avec, 30 années plus tard, l’énergie des premiers jours. Des casquettes variées masquent les calvities plus que naissantes d’Angus et de Brian qui font le spectacle. Ce dernier à l’élégance majestueuse d’un pachyderme, une sorte de clone croisé de Coluche et Bernard Lavilliers, déambule en veste débardeur, une flamme imprimée dans le dos, roule ses gros biscoteaux rapidement recouvert de sueur et chante la tête rentrée dans les épaules d’une si voix stridente qu’on lui croirait deux doigts branchées dans la prise de courant alternatif. Angus arbore son éternel costume d’écolier en velours noir et s’accroche à sa guitare dont il joue avec une virtuosité qui égale son classicisme hard-rockeux. Assez vite il nous gratifie de son striptease ordinaire sur The Jack jusqu’à finir en bermuda après avoir montré son postérieur serti du caleçon AC/DC retransmis sur grand écran de 10 mètres de haut. Le Stade de France exulte et reprend en chœur She’s got the jack, jack, jack et on imagine sans peine la nature turgescente du jack.
Le reste de la bande australienne assure la rythmique en fond de scène caché sous de longues chevelures non atteintes par l’usure du temps.
Les classiques du groupe sont passées en revue plus une incursion dans le dernier CD Black Ice sortie (avec succès) fin 2008 : Hell’s Bells en intro de laquelle Brian déplace son double-quintal dans une course folle pour finir suspendu au carillon de la cloche AC/DC descendu au-dessus de la scène, War Game avec un nouveau dessin animé et Angus aux commandes d’une forteresse volante déversant des flots de guitares rouges tels les B52 bombardant les plaines du Mékong d’agent orange, et bien d’autres.
La fin du show est annoncée lorsque qu’Angus apparaît seul sur une Bstage posée au milieu du stade pour nous vriller les tympans une dernière fois en nous gratifiant d’un interminable solo.
La horde revient pour un rappel avec Highway to Hell et For those about to rock (we salute you) et ses traditionnels 21 coups de canons. Trois générations de fans repartent sagement vers le RER avec leurs casques à cornes clignotantes, sans oublier un stop merchandising pour ramener un T-shirt Black Ice.
Le rideau tombe sur l’un des plus gros groupes de rock de la planète. AC/DC vous salue et vous souhaite de retrouver rapidement votre capacité auditive légèrement embrumée après deux heures de martellement sonique.