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  • Une indépendance des confettis de l’Empire toujours à l’horizon politique lointain

    A l’occasion de la visite du président Sarkozy aux Antilles, la République propose aux élus martiniquais l’organisation d’un référendum sur l’autonomie comme le prévoit la constitution.

    En 2003 un référendum pour une évolution du statut de la Guadeloupe et de la Martinique avait posé la question suivante :

    « Approuvez-vous le projet de création en Guadeloupe/Martinique d’une collectivité territoriale demeurant régie par l’article 73 de la Constitution, et donc par le principe de l’identité législative avec possibilité d’adaptations, et se substituant au département et à la région dans les conditions prévues par cet article ? »

    La réponse avait été « NON » à 73% en Guadeloupe et à 50,48% en Martinique. A Saint-Barthélemy et Saint-Martin le « OUI » l’avait emporté à respectivement 96% et 76%, avec référence à l’article 74 de la Constitution.

    Rappelons comment ce document aborde le statut de ces territoires issus de la colonisation :

    Art. 73. – Dans les départements et les régions d’outre-mer, les lois et règlements sont applicables de plein droit. Ils peuvent faire l’objet d’adaptations tenant aux caractéristiques et contraintes particulières de ces collectivités.

    Ces adaptations peuvent être décidées par ces collectivités dans les matières où s’exercent leurs compétences et si elles y ont été habilitées, selon le cas, par la loi ou par le règlement.

    Par dérogation au premier alinéa et pour tenir compte de leurs spécificités, les collectivités régies par le présent article peuvent être habilitées, selon le cas, par la loi ou par le règlement à fixer elles-mêmes les règles applicables sur leur territoire, dans un nombre limité de matières pouvant relever du domaine de la loi ou du règlement.  [Entrée en vigueur dans les conditions fixées par les lois et lois organiques nécessaires à leur application (article 46-I de la loi constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet 2008)]

    Ces règles ne peuvent porter sur la nationalité, les droits civiques, les garanties des libertés publiques, l’état et la capacité des personnes, l’organisation de la justice, le droit pénal, la procédure pénale, la politique étrangère, la défense, la sécurité et l’ordre publics, la monnaie, le crédit et les changes, ainsi que le droit électoral. Cette énumération pourra être précisée et complétée par une loi organique.

    La disposition prévue aux deux précédents alinéas n’est pas applicable au département et à la région de La Réunion.

    Les habilitations prévues aux deuxième et troisième alinéas sont décidées, à la demande de la collectivité concernée, dans les conditions et sous les réserves prévues par une loi organique. Elles ne peuvent intervenir lorsque sont en cause les conditions essentielles d’exercice d’une liberté publique ou d’un droit constitutionnellement garanti.

    La création par la loi d’une collectivité se substituant à un département et une région d’outre-mer ou l’institution d’une assemblée délibérante unique pour ces deux collectivités ne peut intervenir sans qu’ait été recueilli, selon les formes prévues au second alinéa de l’article 72-4, le consentement des électeurs inscrits dans le ressort de ces collectivités.

    Art. 74.  – Les collectivités d’outre-mer régies par le présent article ont un statut qui tient compte des intérêts propres de chacune d’elles au sein de la République.
    Ce statut est défini par une loi organique, adoptée après avis de l’assemblée délibérante, qui fixe :
      – les conditions dans lesquelles les lois et règlements y sont applicables ;
      – les compétences de cette collectivité ; sous réserve de celles déjà exercées par elle, le transfert de compétences de l’Etat ne peut porter sur les matières énumérées au quatrième alinéa de l’article 73, précisées et complétées, le cas échéant, par la loi organique ;
      – les règles d’organisation et de fonctionnement des institutions de la collectivité et le régime électoral de son assemblée délibérante ;
      – les conditions dans lesquelles ses institutions sont consultées sur les projets et propositions de loi et les projets d’ordonnance ou de décret comportant des dispositions particulières à la collectivité, ainsi que sur la ratification ou l’approbation d’engagements internationaux conclus dans les matières relevant de sa compétence.

    La loi organique peut également déterminer, pour celles de ces collectivités qui sont dotées de l’autonomie, les conditions dans lesquelles :
     – le Conseil d’Etat exerce un contrôle juridictionnel spécifique sur certaines catégories d’actes de l’assemblée délibérante intervenant au titre des compétences qu’elle exerce dans le domaine de la loi ;
     – l’assemblée délibérante peut modifier une loi promulguée postérieurement à l’entrée en vigueur du statut de la collectivité, lorsque le Conseil constitutionnel, saisi notamment par les autorités de la collectivité, a constaté que la loi était intervenue dans le domaine de compétence de cette collectivité ;
     – des mesures justifiées par les nécessités locales peuvent être prises par la collectivité en faveur de sa population, en matière d’accès à l’emploi, de droit d’établissement pour l’exercice d’une activité professionnelle ou de protection du patrimoine foncier ;
     – la collectivité peut participer, sous le contrôle de l’Etat, à l’exercice des compétences qu’il conserve, dans le respect des garanties accordées sur l’ensemble du territoire national pour l’exercice des libertés publiques.

    Les autres modalités de l’organisation particulière des collectivités relevant du présent article sont définies et modifiées par la loi après consultation de leur assemblée délibérante.

    Art. 74-1. – Dans les collectivités d’outre-mer visées à l’article 74 et en Nouvelle-Calédonie, le Gouvernement peut, par ordonnances, dans les matières qui demeurent de la compétence de l’État, étendre, avec les adaptations nécessaires, les dispositions de nature législative en vigueur en métropole ou adapter les dispositions de nature législative en vigueur à l’organisation particulière de la collectivité concernée, sous réserve que la loi n’ait pas expressément exclu, pour les dispositions en cause, le recours à cette procédure.

    Les ordonnances sont prises en conseil des ministres après avis des assemblées délibérantes intéressées et du Conseil d’Etat. Elles entrent en vigueur dès leur publication. Elles deviennent caduques en l’absence de ratification par le Parlement dans le délai de dix-huit mois suivant cette publication.

    On peut espérer que cette fois-ci la consultation pour la Martinique aura été mieux préparée, en tous cas les élus locaux semblaient ravis de cette bonne initiative. Un « OUI » semble plus probable et ce serait alors une étape vers plus de responsabilités locales, voire une marche vers une indépendance qui si elle ne peut être que lointaine n’en n’est pas moins souhaitable. Qui sait si une île antillaise ne pourrait pas être indépendante avant la Nouvelle-Calédonie qui à force de repousser l’échéance du plan dit « Rocard » semble hésiter au bord de la falaise avant le grand saut ?

    On devrait pouvoir éviter le renouvellement d’accords du type de celui signé en Guadeloupe début 2009 (cf. ci-dessous) dans lequel 165 points représentent un incroyable galimatias d’engagements de l’Etat, des collectivités locales et de différents syndicats et collectifs, souvent imprécises, difficilement mesurables, parfois démagogiques et très certainement chronique de nouvelles contestations annoncées ! On crée des observatoires divers, un bureau d’études ouvrières, on gèle le prix de la baguette de 250 g, on baisse les prix du carburant… et on se donne rendez-vous pour le prochain conflit.

  • La réclame sur la télévision de service public supposée sans pub

    Ce soir vers 22h, en attendant le début de Mots Croisés sur France 2 avec son plateau-repas le téléspectateur ébahi voit défiler successivement :

    • Une pub FR2 pour la série Urgences, sponsorisées par une marque X
    • Une pub FR2 pour une émission de théâtre le mercredi, sponsorisée par une marque Y
    • Le tirage du loto présenté par un présentateur bêtifiant et pathétique
    • Une pub FR2 pour l’émission Envoyé Spécial, non sponsorisée
    • Une auto-pub sur les 5 chaînes de France Télévisions
    • Une auto-pub pour FR2

    Le tout dure environ 15 mn, ce qui pour une chaîne sans pub après 20h est déjà pas mal.

  • 150 ans de prison pour le trader-fraudeur américain

    Maddoff condamné à 150 de prison aux Etats-Unis par suite d’une escroquerie estimée (pour le moment) entre 50 et 65 milliards de dollars. Coup de semonce pour la finance internationale qui va peut-être devoir réviser certaines de ses frontières. Maddoff a avoué qu’il n’avait pas investi un seul cent de tous les sous reçus de la part des investisseurs qui lui ont fait confiance et qu’il avait agi seul. Il a plaidé coupable ce qui a pour effet, si l’on comprend bien, d’arrêter les enquêtes. Si 0 dollar a été investi, on se demande alors ce que faisaient tous ces traders qui posent derrière l’escroc du siècle devant leurs écrans ? Ils devaient chatter sur Facebook sans doute.

  • La France dans l’abime de la dette

    Réuni en « séminaire dominical » le gouvernement constate que les ressources manquent pour financer des dépenses supplémentaires d’où l’opportunité de lancer un « grand emprunt national » ! On se demande s’il était bien nécessaire de réunir une palanquée de ministres et sous-ministres en ce dimanche ensoleillé sous les ors de Matignon pour arriver à une si brillante conclusion ? Cela doit faire plus de 30 ans que le budget de l’Etat est déficitaire et que la République dépense plus qu’elle ne gagne. Cela doit donc faire plus de 30 ans que des fonctionnaires du Trésor empruntent tous les matins en arrivant au bureau les sous nécessaires pour combler l’insuffisance des recettes encaissées par rapport aux dépenses décaissées. Donc rien de nouveau sous le soleil et qu’on arrête ce lavage de cerveaux pour arriver à démontrer au contribuable assailli que ce « grand emprunt national » est un concept pour relancer la France alors qu’il n’est qu’un outil parmi d’autres pour combler les trous.

  • Pas très gaie la Gay Pride

    Je me laisse surprendre ce soir à la Bastille par la fin de la Gay Pride ou plus exactement la Marche des Fiertés LGBT (lesbiennes-gay-bi & trans). Je suis en retard à mon dîner mais, retard pour retard, je reste 10 mn sur la place pour observer. C’est tout de même assez particulier. Je vois le char des Ginettes Armées avec une bande de lesbiennes musclées-tatouées-rasées qui se déhanchent aux rythmes d’une techno inaudible, je vois un gay bedonnant torse nu-poilu en slip paillettes embrasser à pleine bouche son ami, je vois des drag-queens chercher à séduire des CRS, je vois un monde assez incroyable, très saturé de bière, j’entends le maire de Paris et quelques politicards de service à la pêche aux voix et je ne suis pas bien sûr que tout ceci fasse du bien à la cause. Le risque est sans doute que si notre parlement vote une loi antiburqa quelques conservateurs rajoutent subrepticement un article pour interdire à ces zozos de parader ainsi. A 1h du matin, la Bastille est un immense champ de bataille et un cimetière de bouteilles cassées, une très forte et aigre odeur d’urine pèse sur tout le quartier.

  • A quoi peut donc bien servir un ministre des Sports ?

    A l’occasion de la nomination d’un nouveau gouvernement on se sluvient qu’il existe un ministre des Sports dans notre République. Soit ! Mais à quoi peut servir un ministre des Sports dans une démocratie ? Que fait-il le matin en arrivant à son bureau ? Les enjeux en matière de sport sont-ils si importants qu’ils doivent être réglés à l’échelon politique ministériel ? Est-ce qu’un bon fonctionnaire (voire haut-fonctionnaire) ne serait-il pas capable de gérer correctement le budget affecté aux sportifs ?

  • La France dépensière

    Sarkozy, le président hyper-agité présente le principe d’un emprunt national comme une grande avancée conceptuelle et le fruit d’une politique subtile. Bon, en fait, c’est juste un moyen de financement qui tombera dans le trou du déficit de la République. Il est étonnant qu’il n’y ait pas un journaliste ou un économiste pour rappeler aux citoyens que la trésorerie de l’Etat est fongible et quelle que soit l’origine de ses ressources : impôts, bons du trésor, emprunts sur les marchés financiers ou chez les particuliers, ces ressources ne sont pas affectées à des dépenses particulières mais financent les besoins de l’Etat.

    Il vaudrait donc mieux expliquer les tenants et aboutissants du plan de survie/relance de l’économie française, ainsi que ses coûts, plutôt que de citer les outils techniques mis en œuvre pour payer ces coûts. Ce ne sont que des outils au service d’une politique, sans grand intérêt à détailler.

    En réalité se cache derrière cette communication tonitruante une illusion : la volonté de l’Etat de montrer le soutien du peuple qui souscrira à cet emprunt. Pour remporter ce succès, il consentira des conditions attractives pour le particulier et sans doute plus coûteuses que pour une émission de bons du trésor sur les marchés financiers qui sont plutôt gourmands ces derniers temps de la signature française.

    Beaucoup plus grave, l’affirmation présidentielle que les impôts n’augmenteront pas. C’est un mensonge lourd de conséquence car il est clair que les montagnes de dettes accumulées ces derniers mois (et le pire reste à venir) vont évidemment générer un accroissement de la pression fiscale. Ce n’est pas le retour d’une molle croissance qui permettra de rembourser les créanciers de la République. Les enfants de nos enfants continueront à payer pour les errements financiers de notre génération. On ne réduit pas un déficit en lançant un emprunt mais en diminuant l’écart entre les dépenses et les recettes. On ne règle pas une crise de l’endettement en empruntant.

  • A la soupe

    Ça commence : Hortefeux élu député européen semble devoir renoncer à ce poste pour rester ministre. S’il est plus utile à la République qu’à l’Union européenne il eut été plus honnête de ne pas se présenter aux élections pour une place de député européen… Comme l’on parle également de Barnier comme commissaire français, ce qui l’amènerait également à renoncer à son poste tout frais de député européen, il ne faut pas trop s’étonner que l’électeur communautaire pris pour un gogo se désintéresse du sujet !

  • Un drame franchouillard

    Un soir de cette semaine en rentrant chez lui le cadre besogneux branche négligemment France Info à la radio en enlevant sa cravate pour entendre au lancement du journal un journaliste annoncer avec une voix d’enterrement : « Nous venons de l’apprendre… », on s’attend à entendre qu’un nouvel Airbus s’est écrasé, voire que Obama s’est fait assassiner. Fébrile il écoute la suite et découvre qu’il s’agit du licenciement du président de l’olympique de Marseille, un club de fouteballe franchouillard et excité. Ouf, nous l’avons échappé belle !

  • Marianne Faithfull – 2009/06/18 – Paris la Cité de la Musique

    Paris rend hommage à Marianne Faithfull en ce mois de juin et lui offre l’occasion de dévoiler son Domaine privé à l’occasion d’une série de manifestations dans le cadre de la généreuse et inventive Cité de la Musique : elle chante Kurt Weil (Salle Pleyel) le 6, invite Rufus Wainwright le 16, introduit les Shakespeare Songs le 17, chante Easy Come Easy Go le 18, présente les poètes de la beat generation le 19 et passe à l’écran le 20 avec quatre des films dans lesquels elle a joué.

    Pour le show Easy come Easy go ce 18 juin Marianne est entourée d’un remarquable ensemble cordes, cuivres, claviers et électricité, dont l’excellent Marc Ribot à la guitare. Elle est habillée avec élégance d’une veste à galons digne de Nelson et de talons hauts, d’un bustier et de longs gants. Ce soir elle nous délivre son message underground d’une incroyable voix rauque et grave, d’une touchante présence dans cette salle policée peuplée de quinqua amoureux et conquis. Son dernier album Easy Time Easy Go est un double CD de reprises de notes et de mots qui l’ont touchée (Dolly Parton, Duke Ellington mais aussi Brian Eno, Morrissey, Black Rebel Motorcycle Club). Elle en jouera une grande partie sans oublier le retour sur les classiques Broken English, la troublante Ballad of Lucy Jordan (At the age of thirty-seven she realised shed never/ Ride through Paris in a sports car with the warm wind in her hair) et les incontournables références stoniennes As Tears Go by et Sister Morphine.

    Au milieu du show elle fait valser des talons aiguilles, ajuste son micro pour redevenir la chanteuse aux pieds nus que nous connaissons, la troublante égérie d’un univers rock presqu’aujourd’hui disparu. Elle continue à nous en restituer le parfum amer avec une sereine nostalgie. Pas une artiste, mais la passagère du temps à la barre d’un esquif musical qui a affronté bien des tempêtes, l’interprète subtile d’un monde à la dérive qui se rattrape aux branches de la création artistique. Avec beaucoup de gentillesse elle salue ses musiciens et avec autant de simplicité, seule sur le bord de la scène, elle serre les mains d’un public attendri qui ne se résout pas à la laisser partir.

    All I hear is the sound
    Of rain falling on the ground
    I sit and watch
    As tears go by.

  • Contestations de rue en Iran

    L’Iran s’agite par suite de la réélection du président islamiste Ahmaninejad. Des manifestations urbaines dénoncent la fraude électorale et se frottent aux nervis du pouvoir. L’Occident hésite à se prononcer avant de savoir de quel côté va tourner le vent. Après tout le perdant est un ancien premier ministre de Khomeiny et n’apparaît pas comme un libéral de première catégorie. Et puis on ne peut pas exclure totalement que même sans fraude le vainqueur M. Ahmaninejad n’ait pas remporté ces élections. La plupart des pays de confession islamique où sont organisées de libres élections vont généralement vers les extrêmes plutôt que dans la modération.

  • Saint Hervé

    C’est la Saint Hervé : à part saint Yves de Tréguier, il n’est pas de saint aussi populaire que lui en Bretagne. Il était né dans une famille de bardes. Aveugle depuis son jeune âge, guidé par un loup, selon la légende, il mena une vie de pèlerin. Un jour cependant, il se fixa à Plouvien, puis à Lan-Houarneau (Herwan ou Hervé en breton) où il se consacra à Dieu pour en chanter les louanges dans le monastère qu’il y fonda. Certains avancent qu’il vivait avec ses loups à l’endroit qui s’appelle actuellement l’ermitage Saint-Hervé à Tréouergat. Il s’agit d’un petit bois où on peut encore trouver les traces une ancienne chapelle, d’un abri (sans doute celui de Saint Hervé), ainsi qu’une fontaine qui laisse toujours couler de l’eau.

  • La Francafrique en route vers le cimetière

    MM. Sarkozy et Chirac assistent aux obsèques du président gabonais Omar Bongo (1935-2009). Le premier est copieusement sifflé lorsqu’il arrive au palais présidentiel pour se recueillir sur la dépouille du défunt par de jeunes excités du parti au pouvoir qui lui reprochent d’avoir accéléré sa mort en ne bloquant pas l’instruction judiciaire en cours en France sur les biens mal acquis des dirigeants africains (hôtels particuliers dans le VIIème arrondissement, Mercédès et autres babioles). Il est peu probable que ce genre de tracas n’ait jamais causé la moindre insomnie à Bongo ni à ses pairs, encore moins précipité sa fin.

  • Exposition « Le grand monde d’Andy Warhol » au Grand Palais

    Expo Andy Warhol au Grand Palais : une galerie de ces portraits si chers à l’artiste. Un monde de couleurs éblouissantes et de superficialité new-yorkaise. Un artiste captivant qui entre autres exploits a initié le Velvet Undergound qui rôde au-dessus de cette exposition.

  • Exposition Guy Peelleart « Bye bye, bye baby, bye bye » au Musée Maillol

    Expo Guy Peelleart au Musée Maillol : six mois après la mort de l’artiste belge, le musée présente un choix de planches extraites de son célèbre album Rock Dreams sur l’univers de la musique. Une vision vraiment personnelle du rock mais tendant à l’universel pour ceux d’entre nous qui ont été biberonnés avec Diamond Dogs ou It’s Only Rock’n’roll.

    Lire aussi : Guy Peellaert est mort

  • Le Gabon malin

    Giscard dit d’Estaing accuse Chirac de s’être fait financer sa campagne présidentielle de 1981 par l’argent de Bongo, feu le président du Gabon décédé il y a quelques jours. Outragé celui-ci jure ses grands dieux qu’il n’en fut rien. Il semble que malheureusement une partie de l’argent injecté dans les économies africaines par la coopération ou les entreprises françaises ait été récupérée par les mécanismes de financement occulte de la politique hexagonale durant des années, d’où les affaires diverses et variées qui ont émaillé l’actualité judiciaire de la Françafrique ces dernières décennies. Ce n’est pas brillant, c’est même carrément déplorable, la responsabilité des corrompus se mélange à celle des corrupteurs. Il y a deux choses qui sont certaines : (i) la politique française ne ressort pas grandie de tels agissements qui sans doute perdurent encore sous une forme ou sous une autre, (ii) tous les partis français ont mangé dans cette soupe au fumet nauséabond et sont donc mal placés pour se rejeter la balle.

    Dernière certitude, le Gabon qui est un équivalent émirat pétrolier continue à se traîner dans les bas-fonds du sous-développement pour sa population.

    Quant à Bongo, outre le financement de la démocratie française, il prenait un malin plaisir à afficher sur les murs de son bureau les photos de ses rencontres avec tous les présidents de la Vème République et leurs affidés, les Foccart, Le Floch Prigent, Tarallo et autres soldats perdus de la Françafrique. La stabilité de ce président gabonais fut sa force. Il en a joué avec subtilité pour obtenir ce qu’il voulait, notamment de l’annulation de dettes à répétition ce qui relève du tour de force (et du scandale financier) vu la richesse de son émirat, mais il a été bien plus fort en toutes occasions que l’ex-colonisateur empêtré dans les affres de la démocratie.

  • AC/DC – 2009/06/12 – Paris Stade de France


    AC/DC au Stade de France. Ambiance chaleureuse et bon enfant au Stadium : 80% de mecs et le reste de nanas. On est quand même à un show d’AC/DC et pas dans un salon de thé. 70% de la population porte les cornes rouges clignotantes de circonstance, effet arbre de Noël garanti lorsque la nuit sera tombée.

    Le concert démarre à 21 h pile sur un dessin animé montrant une locomotive emballée, Angus chargeant la chaudière à grandes pelletées de charbon malgré les distractions salaces délivrées par deux créatures de rêve en mini-jupettes qui jouent avec sa fourche de diablotin.

    Une loco factice de taille réelle crève alors l’écran et restera de guingois au-dessus de la scène durant tout le concert, servant même de cheval d’acier à une énorme poupée gonflable à la gargantuesque poitrine, vêtue d’un panty rose, sur Whole Lotta Rosie.

    La bande déboule sur scène sur Rock ‘n’ Roll Train, grimée des costumes de circonstance, sans surprise mais avec, 30 années plus tard, l’énergie des premiers jours. Des casquettes variées masquent les calvities plus que naissantes d’Angus et de Brian qui font le spectacle. Ce dernier à l’élégance majestueuse d’un pachyderme, une sorte de clone croisé de Coluche et Bernard Lavilliers, déambule en veste débardeur, une flamme imprimée dans le dos, roule ses gros biscoteaux rapidement recouvert de sueur et chante la tête rentrée dans les épaules d’une si voix stridente qu’on lui croirait deux doigts branchées dans la prise de courant alternatif. Angus arbore son éternel costume d’écolier en velours noir et s’accroche à sa guitare dont il joue avec une virtuosité qui égale son classicisme hard-rockeux. Assez vite il nous gratifie de son striptease ordinaire sur The Jack jusqu’à finir en bermuda après avoir montré son postérieur serti du caleçon AC/DC retransmis sur grand écran de 10 mètres de haut. Le Stade de France exulte et reprend en chœur She’s got the jack, jack, jack et on imagine sans peine la nature turgescente du jack.

    Le reste de la bande australienne assure la rythmique en fond de scène caché sous de longues chevelures non atteintes par l’usure du temps.

    Les classiques du groupe sont passées en revue plus une incursion dans le dernier CD Black Ice sortie (avec succès) fin 2008 : Hell’s Bells en intro de laquelle Brian déplace son double-quintal dans une course folle pour finir suspendu au carillon de la cloche AC/DC descendu au-dessus de la scène, War Game avec un nouveau dessin animé et Angus aux commandes d’une forteresse volante déversant des flots de guitares rouges tels les B52 bombardant les plaines du Mékong d’agent orange, et bien d’autres.
    La fin du show est annoncée lorsque qu’Angus apparaît seul sur une Bstage posée au milieu du stade pour nous vriller les tympans une dernière fois en nous gratifiant d’un interminable solo.

    La horde revient pour un rappel avec Highway to Hell et For those about to rock (we salute you) et ses traditionnels 21 coups de canons. Trois générations de fans repartent sagement vers le RER avec leurs casques à cornes clignotantes, sans oublier un stop merchandising pour ramener un T-shirt Black Ice.

    Le rideau tombe sur l’un des plus gros groupes de rock de la planète. AC/DC vous salue et vous souhaite de retrouver rapidement votre capacité auditive légèrement embrumée après deux heures de martellement sonique.

  • Miss Tic

    Miss Tic expose à Saint-Germain-des-Près : Go Homme, galerie Lélia Murdich. Il s’agit de couples cette fois-ci et non plus de pinups rêveuses. Les pensées sont toujours percutantes, les prix très… Saint-Germain-des-Près.

  • Tactique gagnante

    Sondage de la Revue du Web publié par les Inrocks : comment pecho une girl ? « L’ignorer » est la réponse majoritaire.