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  • « Oskar Kokoschka – Un fauve à Vienne » au Musée d’Art Moderne de Paris

    « Oskar Kokoschka – Un fauve à Vienne » au Musée d’Art Moderne de Paris

    Oscar Kokoschka (1886-1980) est un artiste autrichien qui a traversé le siècle et fait l’objet d’une vaste et profitable rétrospective au Musée d’Art Moderne. Une bonne occasion de le découvrir pour ceux, sans doute nombreux, qui l’ignoraient. Peintre, écrivain, dramaturge et poète, il s’est surtout fait connaître pour son œuvre picturale.

    Ses portraits (et autoportraits) sur des fonds sombres montrent des personnages torturés, rares sont ceux qui sourient. Ils sont présentés avec des traits accentués, un peu à la façon de Lucian Freud, peints à grands coups de brosses, souvent avec des mains surdimensionnées aux articulations noueuses et osseuses (on dirait des mains de squelettes).

    Engagé dans l’armée austro-hongroise en 1914, il est blessé grièvement durant cette guerre qui le laissera profondément déprimé. Une petite salle est consacrée aux dessins et peintures que lui inspira ce conflit, des embrouillaminis confus de traits de peinture pour des paysages et des ombres de personnages évoquant ce chaos. Sa famille étant d’origine juive il va affronter la montée du nazisme dans les années 1930 et sera qualifié d’artiste « dégénéré » par le pouvoir allemand. Il fuit l’oppression nazie en se réfugiant en Grande-Bretagne. Après la guerre il poursuit son œuvre et voyage à travers en Europe et en Afrique du Nord dont il revient avec de nouvelles inspirations, parfois plus bucoliques mais toujours troublantes.

    Kokoschka mène une idylle passionnée et chaotique avec Alma Malher, veuve de l’immense musicien Gustav Malher, elle-même compositrice, entre 1912 et 1915 avant qu’elle ne le quitte. Cet amour fou et sa triste fin vont lui inspirer des œuvres et des dérives : il se fait composer une poupée grandeur réelle à l’image d’Alma avec laquelle il va vivre quelques temps avant de lui trancher la tête un soir de beuverie…

    Avec Kokoschka, Alma Malher, Klimt… c’est une histoire de géants au cœur de notre vieille Europe dévastée par la barbarie qu’elle n’a pas su éviter durant la XXème siècle. L’œuvre de Kokoschka illustre ce parcours d’un temps de violence mais aussi de création où l’amour, les guerres, la dépression ont inspiré cet artiste dont la peinture, moderne sans être trop contemporaine, reste accessible et profonde, même pour le néophyte. Elle marque avec talent la tragédie d’une époque et l’ampleur de son auteur. Il est décédé en 1980 à 93 ans après avoir traversé le pire d’un siècle de dévastation mais aussi participé au meilleur de sa créativité.

  • « Radio Metronom » d’Alexandru Belc

    « Radio Metronom » d’Alexandru Belc

    Ce film roumain revient sur la période communiste dans une Roumanie tenue sous le joug de la famille Ceausescu et de sa police politique, la Securitate. Une bande de lycéens volètent entre leurs cours, leurs histoires d’amour adolescentes et l’émission de rock « Metronom » de Radio Free Europe qui diffuse la propagande occidentale sur les pays communistes, déjà exsangues à l’époque. Entre deux morceaux des Doors et de Led Zeppelin, nos jeunes veulent écrire une lettre à la radio « capitaliste » mais ils sont trahis par l’un d’entre eux et la Securitate entre dans la danse.

    Les fonctionnaires de cette police de sinistre réputation appliquent alors leurs méthodes habituelles en se limitant avec ces gamins à la violence psychologique. Ils arrivent à les faire se trahir les uns les autres en rédigeant des « aveux » circonstanciés et, au besoin, en faisant pression sur leurs parents. Cette jeunesse idéaliste est facilement broyée par le système. Certains essayent de ne pas abdiquer avant de compromettre.

    Ce film intimiste pose la question éternelle de la résistance face à la dictature et des risques que chacun est prêt à prendre pour s’opposer. On imagine qu’actuellement dans les villages occupés par les armes par les Russes en Ukraine doit se reposer cette lancinante question de l’attitude à adopter face à l’oppression.

    On se souvient qu’après la chute du Mur en 1989 et l’ouverture des archives des polices politiques communistes, nombre de citoyens ont pu découvrir qu’ils étaient dénoncés par leur voisin, leur épicier, parfois même par leurs enfants… La dictature génère souvent la guerre civile même si elle est le plus souvent justifiée comme le moyen d’y mettre fin.

  • La dette française en passe d’être dégradée

    La dette française en passe d’être dégradée

    La société de notation Standard & Poor’s (S&P) a assorti la note de la dette française d’une perspective « négative » en décembre dernier. L’agence Fitch avait déjà fait de même. Cela veut dire que dans six mois la note elle-même sera sans doute aggravée, la dette française serait alors considérée comme plus risquée. Toutes choses égales par ailleurs, le taux d’intérêt demandé sera donc augmenté pour couvrir ce risque, indépendamment des hausses de taux actuellement générées sur les marchés par les banques centrales pour lutter contre l’inflation.

    Le ralentissement de la croissance annoncé en France, et surtout la mauvaise gestion des finances publiques générant des déficits significatifs hors de contrôle inquiètent les prêteurs potentiels qui vont donc demander des intérêts supérieurs. On les comprend.

  • Faillite frauduleuse d’une boutique de cryptomonnaies aux Etats-Unis

    Faillite frauduleuse d’une boutique de cryptomonnaies aux Etats-Unis

    La boutique américaine à cryptomonnaies FTX domiciliée aux Bahamas a fait faillite. Son patron, Sam Bankman-Fried dit « SBF », un fringuant trentenaire diplômé en mathématique et en physique, aurait utilisé les avoirs en cryptomonnaies des clients de FTX pour financer des opérations risquées de sa société sœur Alameda Research. Les risques se sont réalisés, FTX n’a pas pu rembourser ses déposants et a été placée en cessation des paiements le 11/12/2022, d’autant plus violemment qu’un mouvement de panique s’est évidement emparé des clients de FTX qui ont tous voulu retirer leurs sous en même temps. C’est un classique de la débâcle financière !

    FTX a essayé de se revendre à un partenaire qui aurait pu le sauver du désastre mais il a échoué, d’où la faillite. Il vient d’être extradé des Bahamas vers les Etats-Unis où il est emprisonné pour le moment.

    Le liquidateur qui a pris les commandes de FTX et Alameda, John Ray III (ex-liquidateur de Enron) est comparu devant le sénat américain où il a expliqué qu’il avait rarement découvert une telle défaillance de contrôle interne dans une société financière qui gérait plusieurs milliards de dépôts ce qui, même constitués en cryptomonnaies, nécessitait une rigueur a priori totalement absente de la gestion de SBF.

    Nous avons manifestement affaire à un échec d’une proportion incroyable, mais je ne veux pas le caractériser plus en avant.

    John Ray III

    Cette boutique à cryptomonnaies n’étant pas considérée comme une banque elle était donc soumise à beaucoup moins de contrôles de l’administration et de la profession Mise dans les mains de forbans de la finance, inexpérimentés et avides, comme SBF et les siens, le résultat est ce que l’on constate. La faillite devrait se solder par plusieurs milliards de dollars de perte pour les déposants. Certains sont français et n’ont plus que leurs yeux pour pleurer puisque personne ne semble prêt à renflouer FTX, l’Etat américain encore moins que les autres.

    Après le krach du cours de cryptomonnaies (le bitcoin est aujourd’hui de 16 000 USD après être monté à près de 65 000 USD fin 2021), les investisseurs ont à affronter la faillite de FTX, la deuxième plateforme d’échange de cryptomonnaies. Certains sont de simples particuliers qui ont investi les économies de la famille dans ces instruments spéculatifs. Ils ont perdu par défaut de clairvoyance et de réflexion. Faire un dépôt dans une banque ou une boutique du style de FTX cela équivaut financièrement à faire un prêt à cette institution. Si l’emprunteur tombe, le prêt n’est pas remboursé et le déposant est spolié. Il faut bien mesurer le degré de risque de défaut que présente la banque avant de lui prêter. En Europe il existe un « parapluie public » qui garantit les dépôts jusqu’à 100 000 EUR en cas de défaillance de la banque. Dans un tel cas cela veut dire que le contribuable se substitue à la banque pour rembourser le déposant jusqu’au plafond de 100 000 EUR, au-dessus la mise est perdue. Cette garantie ne joue pas pour les boutiques spéculatives, et c’est heureux.

    L’investisseur, particulier-amateur ou professionnel, doit choisir où il met ses sous en fonction du risque qu’il est prêt à prendre et de la rentabilité attendue.

    En gros : mettre ses sous à la Caisse d’Epargne est potentiellement moins rentable mais plus sécurisé, investir dans les cryptomonnaies est beaucoup plus risqué mais parfois plus rentable. Entre les deux il faut choisir.

    C’est le b-a-ba de l’investissement qui devrait être enseigné aux enfants dès l’école primaire ce qui leur éviterait quelques déconvenues une fois adulte.

  • Vivienne Westwood est morte

    Vivienne Westwood est morte

    Vivienne Westwood (1941-2022) est morte en décembre dernier. Styliste iconoclaste elle fut l’égérie du mouvement punk dans les années 1970. Compagne de Malcom McLaren, le sulfureux manager des Sex Pistols elle a « habillé » les membres de ce groupe phare provocateur de l’époque. Sa boutique « Sex » sur King’s Road à Londres servait de quartier général aux punks naissants. Chrissie Hynde (The Pretenders) ou Glen Matlock (premier bassiste des Sex Pitols) y étaient vendeurs. Il se dit que McLaren fit passer leur première audition à Johnny Rotten et Sid Vicious du Sex Pistols dans le magasin. Les « créations » vestimentaires de Westwood ne sont pas d’un goût particulièrement subtil comme les fameux T-shirts déchirés ornés de croix gammées ou de représentations de Karl Marx, du cuir, des zip… C’était le style punk.

    Les Sex Pistols et Vivienne se sont promus les uns les autres. Les premiers connurent une carrière éphémère mais leur influence fut décisive pour les décennies suivantes. La seconde a duré à coups de provocations et présentait encore des collections à la veille de son décès à 81 ans.

    Elle avait rebaptisé sa première boutique : Too Fast to Live, Too Young to Die, mais tout à une fin !

  • Bonne stratégie diplomatique au Burkina Faso

    Bonne stratégie diplomatique au Burkina Faso

    Alors que Burkina Faso est l’objet d’attaques religieuses régulières faisant des dizaines de morts dans les populations locales, le gouvernement burkinabé est en train de suivre la voie déjà empruntée par le Mali du rejet de la France et du tapis rouge déployé pour accueillir la Russie en remplacement. Une lettre adressée par le ministre burkinabé à son collègue français du Quai d’Orsay qui a « fuité » demanderait le remplacement de l’ambassadeur de France qui n’a plus l’heur de plaire au gouvernement local.

    Il faut étudier avec soin cette demande qui va dans le bon sens et rapatrier l’ambassadeur de France sans le remplacer. Un simple chargé d’affaires suffira amplement à gérer la relation franco-burkinabé qui ne représente qu’un intérêt limité pour la France dont le statut d’ancienne puissance coloniale rend vain et inutile toute tentative d’améliorer la relation entre ces deux pays. Le Burkina-Faso lorgne vers la Russie et c’est une bonne chose.

    Les intérêts économiques français au Burkina sont minimes, il reste cependant quelques français installés dans le pays, avec un statut de résident permanent ou temporaire, qui seront moins en sécurité si l’ambassade de France réduit son activité et si l’armée française quitte ce pays comme elle a déserté le Mali, poussée dehors par les autorités maliennes. Il y a de nombreux citoyens burkinabés installés en France, avec un statut de résident permanent ou temporaire, légalement ou pas, et leur vie administrative sera certainement rendue plus compliquée par une baisse du niveau des relations diplomatiques entre Paris et Ouagadougou.

    L’heure des révisions déchirantes entre la France et ses anciennes colonies a sonné depuis longtemps. Suivons la voie déjà empruntée par la Mali : réduisons les relations diplomatiques avec le Burkina-Faso au minimum vital, résilions les accords de coopération militaires et donnons rendez-vous dans 50 ans pour voir s’il y a lieu de réduire encore ces relations. Les populations respectives de l’un chez l’autre devront prendre en compte ce nouveau contexte qui est désormais incontournable, et souhaitons un avenir fructueux à la coopération entre la Russie d’une part, le Mali et le Burkina-Faso d’autre part.

    Lire aussi : Au Burkina Faso : un capitaine putschiste remplace un lieutenant-colonel putschiste

  • « Vivre » d’Oliver Hermanus

    « Vivre » d’Oliver Hermanus

    Un film intimiste, doux et un peu triste dont le scénario est tiré du livre « Vivre » (1952) d’Akira Kurosawa. C’est l’histoire d’un fonctionnaire britannique de la mairie de Londres (chef du bureau des travaux publics) au début des années 1950, magnifiquement joué par Bill Nighy, qui mène sa vie professionnelle comme personnelle, de façon morne et bien réglée. Apprenant que la maladie va rétrécir son futur, il décide alors de sortir de sa routine. Il le fait avec succès et bouleverse ses habitudes et celles de son environnement.

    La description du petit monde de ces fonctionnaires en chapeau melon est désopilante. Leur froideur toute britannique est sans doute un peu caricaturale mais si proche des idées reçues que la vision de leurs discussions dans le train de banlieue tous les matins et tous les soirs est réjouissante. Mais l’espoir a ses limites et une fois leur chef enterré, les rigidités de l’administration et de ses fonctionnaires reprennent le dessus, jeunes et vieux du bureau des travaux publics replongent dans un quotidien sans aspérité.

    Une fable triste sur les bonnes résolutions que l’on ne tient pas malgré leur évidence et sur l’habitude qui ronge créativité et originalité.

  • « Füssli, entre rêve et fantastique » au Musée Jacquemart-André

    « Füssli, entre rêve et fantastique » au Musée Jacquemart-André

    Johann Heidrich Füssli (1741-1825) est un peintre suisse présenté par le Musée Jacquemart-André, auteur de tableaux et dessins inspirés par les légendes antiques, les tragédies shakespeariennes et le fantastique. Le résultat est assez sombre et révèle un imaginaire torturé. Freud fut d’ailleurs un grand admirateur du tableau « Le Cauchemar » et de tout l’inconscient trouble et mystérieux qu’il évoque. L’artiste est manifestement imprégné de toute la culture européenne qu’il relate dans son imagerie très variée. Le visiteur en ressort troublé plus qu’ému.

  • « Les huit montagnes » de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen

    « Les huit montagnes » de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen

    Un joli film sur l’amitié entre deux gamins qui se retrouvent à l’âge adulte, l’un toujours accroché à sa montagne et son mode de vie paysan, l’autre plutôt urbain et attiré par le grand large. On découvre que le père de l’urbain est resté en contact avec le montagnard pendant que son propre fils volait de ses propres ailes. Après le décès du père, les deux vont se retrouver pour réaliser le rêve de ce père et ami. Et puis la vie continue autour de ce chalet perdu dans les alpages, avec ses aléas, les deux jeunes en quête d’absolu connaîtront des destins différents et leur amitié ne leur permettra d’éviter les drames.

  • Le martyr de Moscou

    Le martyr de Moscou

    Le président russe a présenté ses vœux à son pays devant un parterre de militaires sous la forme d’une litanie auto-justificatrice de la guerre d’Ukraine entamée par la Russie le 24/02/2022. Il s’étend sur l’agression dont la Russie serait victime de la part de l’Occident qui « encourage les néo-nazis ukrainiens » et rend hommage à l’héroïsme des combattants russes qui aurait la morale de leur côté :

    L’essentiel est le sort de la Russie. La défense de la patrie est notre devoir sacré envers nos ancêtres et nos descendants. La droiture morale et historique est de notre côté.

    Cette envolée venant du premier dirigeant du plus grand pays de la planète Terre qui a déclaré une guerre pour envahir son voisin, a déjà annexé unilatéralement une partie du territoire de ce dernier et dont l’armée et ses supplétifs se distinguent depuis lors par ses actes de violence et de barbarie dans les territoires qu’ils occupent et via les bombardements réguliers sur des infrastructures du reste de l’Ukraine, ne manque pas d’ironie.

    Probablement croit-il sincèrement à ce qu’il assène. Sans doute le peuple russe qui n’a guère de considération pour ses « frères » ukrainiens est tout prêt à avaler cette fable de la « droiture morale ». Le mieux aurait été sans aucun doute pour la Russie, l’Ukraine et le reste de la planète, que Moscou reste tranquillement à l’intérieur de ses frontières reconnues par le droit international et consacre toute sa belle énergie à développer son pays plutôt que d’aller chercher noise à ses voisins.

    TRADUCTION Microsoft

    Poutine a prononcé un discours du Nouvel An :

    • « Ce fut une année de décisions difficiles et nécessaires, les étapes les plus importantes vers l’acquisition de la pleine souveraineté de la Russie et la puissante consolidation de notre société. Ce fut une année qui a beaucoup mis à sa place, séparant clairement le courage et l’héroïsme de la trahison et de la lâcheté. Il a montré qu’il n’y a pas de pouvoir plus élevé que l’amour pour ses parents et amis, la loyauté envers les amis et les compagnons d’armes, le dévouement à sa patrie.

    • « Ce fut une année d’événements vraiment cruciaux et fatidiques. Ils sont devenus la frontière qui jette les bases de notre avenir commun, de notre véritable indépendance. C’est ce pour quoi nous nous battons aujourd’hui, en protégeant notre peuple dans nos propres territoires historiques, les nouvelles régions de la Fédération de Russie.

    • « L’essentiel est le sort de la Russie. La défense de la patrie est notre devoir sacré envers nos ancêtres et nos descendants. La droiture morale et historique est de notre côté. »

    Pendant des années, les élites occidentales nous ont hypocritement assurés de leurs intentions pacifiques, y compris la résolution du grave conflit dans le Donbass. En fait, ils ont encouragé les néo-nazis de toutes les manières possibles, qui ont continué à mener des actions militaires ouvertement terroristes contre des citoyens pacifiques des républiques populaires du Donbass. L’Occident a menti sur la paix et se préparait à l’agression. »

    « Ils [les combattants morts] ont donné leur vie pour protéger la vie des autres. Je comprends à quel point il est difficile maintenant le soir du Nouvel An pour leurs femmes, leurs fils, leurs filles, leurs parents, qui ont élevé de vrais héros. Nous ferons tout notre possible pour aider les familles de nos camarades tombés au combat, élever leurs enfants, leur donner une éducation décente, trouver un métier. De tout mon cœur, je partage votre douleur et je vous demande d’accepter des paroles sincères de soutien. »

    • « Ensemble, nous surmonterons toutes les difficultés et garderons notre pays grand et indépendant, nous n’irons qu’à l’avant, à gagner pour le bien de nos familles et pour le bien de la Russie, pour le bien de l’avenir de notre seule patrie bien-aimée. Bonne année, chers amis. »

  • La dernière mode présidentielle

    La dernière mode présidentielle

    C’est la dernière mode des présidents « populistes » : ne pas assister à la passation de services en faveur de leurs successeurs. Déjà en 2020 le président Trump avait séché la cérémonie d’intronisation de Joe Biden qu’il estimait lui avoir « volé » l’élection et s’était réfugié dans son palace de Floride avec des archives classifiées de la présidence que les services américains ont dû aller récupérer de force. Demain c’est le président brésilien Bolsonaro qui, parti aux Etats-Unis, fuira l’investiture de son successeur qu’il aurait dû ceindre de l’écharpe aux couleurs nationales.

    Ces manifestations d’humeur n’ont guère d’importance légale et n’ont pas empêché les présidents Biden et Lula de prendre leurs postes présidentiels mais marquent le caractère irrémédiablement anti-démocratique et « plouc » des sortants. La bonne nouvelle est qu’ils n’ont pas réussi à démolir les institutions qu’ils combattaient. La moins bonne est qu’il n’est pas exclu qu’ils reviennent un jour puisqu’ils disposent toujours de solides bataillons d’électeurs !

  • « FELA ANIKULAPO-KUTI – Rébellion afrobeat » à la Cité de la Musique

    « FELA ANIKULAPO-KUTI – Rébellion afrobeat » à la Cité de la Musique

    La Cité de la Musique consacre une exposition au musicien nigérian, d’ethnie yoruba, Fela-Kuti (1938-1997). Fils d’une militante des droits de la femme à une époque où l’Afrique n’était pas vraiment éveillée au féminisme, et d’un pasteur, il se forme à la musique à Londres et éveille sa conscience politique au contact des militants des droits civiques aux Etats-Unis. Il revient au pays armé de ce double cursus pour y mener son combat politique contre une dictature galonnée qui ne lui fait pas de cadeaux. Ses concerts sont des messes qui durent des heures dans un chaos organisé où il s’affuble de costumes sophistiqués et bariolés au milieu de nombreux musiciens et danseuses. Il chante, joue du saxophone et dirige sa bande en fumant sans cesse des joints XXL. Sa maison et son club à Lagos sont des colonies où se retrouve toute une faune d’artistes, de militants, de pique-assiettes et où l’armée nigériane aime venir faire des descentes plutôt violentes.

    Les slips de Fela…

    L’exposition détaille l’environnement créé par ce personnage un peu ubuesque avec photos, coupures de presse, vidéos d’interviews, références à ses guides (Kwame Nkrumah, Sandra Izsadore, Malcom X…), ses costumes flamboyants, les slips multicolores dans lesquels il aimait parader au milieu des siens, les messages politiques qu’il assénait avec pas de mal de simplisme. Il a créé des mouvements politiques aussi fumeux qu’éphémères : Movement of the People (MOP), Young African Pionneers (YOP).  De ses révoltes il n’est d’ailleurs pas resté grand-chose tant le Nigeria demeure un pays hors de contrôle et la pensée politique de Fela étaient idéaliste et peu structurée. On dirait aujourd’hui qu’il était un homme « déconstruit » …

    Mais Fela était avant tout un musicien et c’est dans ce domaine qu’il s’est le mieux exprimé en créant le mouvement « afrobeat », sorte de mix entre jazz et musique africaine, aux rythmes hallucinés marqués des cuivres et des percussions. C’est encore par ce média que l’artiste nigérian a été le plus performant. La Cité de la Musique offre aux visiteurs de longs extraits des incroyables concerts que dirigeait ce joyeux trublion.

    Lire aussi : « Finding Fella » d’Alex Gibney

  • A Madrid

    A Madrid

    Les ors de la monarchie espagnole, le Palais Royal de Madrid. Ah, la vieille Europe !

  • « Forces spéciales » au Musée de l’Armée

    « Forces spéciales » au Musée de l’Armée

    Le musée de l’Armée aux Invalides présente une exposition dédiée aux forces spéciales. Le visiteur espère en savoir plus sur ces mystérieuses opérations « spéciales » menées par des supermen adeptes de technologies modernes et de conditions de vie rudimentaires aux quatre coins de la planète. Hélas, tout ceci est un peu confidentiel et l’on défile devant des matériels divers et des témoignages vidéo des membres de ces unités depuis les commandos Kieffer de la seconde guerre mondiale jusqu’à la guerre au Sahel. Les militaires toujours en service témoignent anonymement et prennent bien soin de ne divulguer aucune information sur leurs activités.

    En revanche, de nombreux détails sont donnés sur les modes de recrutement et de formation, plutôt exigeants et rudes, des éléments de ces forces spéciales. En fait, cette exposition ressemble un peu à un bureau de recrutement. Depuis sa professionnalisation l’armée a besoin de convaincre pour recruter, c’est ce qu’elle tente de faire à travers cette exposition. D’ailleurs, nous sommes mercredi, c’est le jour des enfants qui se bousculent avec gourmandise devant les costumes et les images de ces robocop, peut-être quelques futures recrues parmi eux !

  • Terry Hall du groupe The Specials est mort

    Terry Hall du groupe The Specials est mort

    Terry au milieu sur le devant

    Terry Hall, le chanteur blanc leader du groupe multicolore de ska The Specials est mort ce 18 décembre. La musique militante de ce groupe a marqué l’Angleterre post-punk des années 1980. Ces artistes ont mixé des influences musicales reggae, ska et new-wave pour donner une musique riche et dansante partagée avec d’autres groupes comme Madness, The Beat, UB40, Dexys Midnight Runners. Les Specials, habillés mods, étaient sans doute un plus engagés que les autres en faveur des droits sociaux et contre le racisme dans un pays secoué par la politique dure menée par Mme. Thatcher à la tête d’un gouvernement conservateur.

    Le groupe s’était reformé ponctuellement en 2014 pour une tournée de concerts dont un à Paris, bien sûr.

    Lire aussi : The Specials – Paris Bataclan – 30 novembre 2014

    Toute une époque !

  • SMITH Patti, ‘L’année du singe’.

    SMITH Patti, ‘L’année du singe’.

    Sortie : 2020, Chez : Editions Gallimard

    L’année du singe (2016) est celle durant laquelle Patti Smith a 70 ans, celle aussi où Donald Trump est élu président des Etats-Unis d’Amérique. Mais c’est encore l’année où ses amis Sandy Pearlman (poète et producteur/manager des groupes Blue Oyster Cult, The Clash, Black Sabbath…) et Sam Shepard (acteur, scénariste, réalisateur, dramaturge, écrivain, musicien, n’en jetez plus…) ont rejoint le cortège des ombres où se pressent déjà le mari de Patti, son frère, ses parents et tant d’autres…

    Alors Patti Smith raconte ses pérégrinations entre les côtes Est et Ouest de son vaste pays, au hasard de ses rêves, de ses amitiés, de ses souvenirs. Dans un style poétique elle parle des épreuves de sa vie qui n’en a pas manqué, de l’écriture, de la musique, de ses enfants, de ses amis. Elle se promène dans cette année particulière, toujours avec son Polaroid dont les photos parsèment les chapitres de son livre, toujours des images décalées façon nature morte. Il n’y a personne sur ces photos, juste des objets rencontrés au hasard de ses voyages d’une côte à l’autre, ponctués de nuits dans de simples motels.

    Souriante et mélancolique, Patti Smith mène sa route et nous fait partager sa sérénité, celle d’une artiste de 70 ans, apaisée mais toujours enthousiaste, inquiète mais pas résignée. Quelle belle façon de vieillir et quelle noble attitude d’accompagner ainsi la fin de ses amis : pour les obsèques de Sandy, elle a chanté avec Lenny Kaye, son inséparable guitariste, « Pale blue eyes » (Lou Reed) et « Eight Miles High » (The Byrds) !

    Lire aussi : La France médaille d’or de la dépense publique – Total Blam Blam (rehve.fr)
    Lire aussi
  • « Frida Kahlo, au-delà des apparences » au Palais Galliera

    « Frida Kahlo, au-delà des apparences » au Palais Galliera

    Frida Kahlo (1907-1954), artiste-peintre mexicaine, créatrice inspirée, amie des surréalistes français (mais pas de Breton sur lequel elle écrit des mots amers), ayant partagé une liaison avec Trotski lors de l’exil de celui-ci à Mexico, elle est décédée en 1954 dans sa « Maison bleue [Casa azul] » à 47 ans après moulte traumatismes médicaux. Après sa mort, son mari, l’artiste en peintures murales Diego Riviera, a décidé de sceller la salle de bains et les placards de son épouse décédée. Il faudra attendre 2004, 50 ans après sa mort, pour que soit libérés ces biens, dévoilant 6 000 photos et 300 objets dont certaines des magnifiques robes portées par Frida, inspirées de la région de Oaxaca dont étaient originaires certains de ses ancêtres et où elle ne s’est jamais rendue.

    La Palais Galliera expose cette intéressante collection en commençant, au sous-sol, par les photos retraçant la vie de l’artiste, son enfance, ses voyages, on voit même une courte vidéo avec Trotski et on mesure l’engagement artistique et politique de Frida Kahlo à travers ses idées, ses rencontres, ses expositions. Et une vie toujours à l’ombre de la souffrance physique dues la poliomyélite attrapée à 6 ans et, surtout, le grave accident automobile qu’elle subit à 18 ans qui lui laissera des traces indélébiles sa vie durant, forgeant sans doute sa pugnacité et sa volonté de vivre.

    Dans la vaste salle du rez-de-chaussée sont exposées les robes portées par l’artiste et d’autres de couturiers plus contemporains, Jean-Paul Gaultier notamment, qui ont été inspirés par elle. On voit aussi la collection de corsets médicaux que son accident l’obligeât à porter toute sa vie et qu’elle a peints et décorés, l’un avec une faucille et un marteau.

    Cette exposition est centrée sur la vie de l’artiste plus que sur son œuvre, mais elle donne furieusement envie de revenir sur celle-ci tant la personnalité de Frida Kahlo présentée par le Palais Galliera paraît exceptionnelle et flamboyante. En cela l’exposition est une réussite !

    Les commentaires et explications muséales sont très « progressistes », comme par exemple :

    Adolescente, Frida Kahlo a soigneusement construit et exprimé différentes identités de genre devant la caméra. Le 7 février 1926, Guillermo Kahlo a photographié sa fille vêtue d’un costume trois pièces pour homme, arborant une canne ornée.

    Dans la terminologie moderne, nous pourrions dire qu’elle a rejeté les catégories binaires cisgenres, embrassant la fluidité des genres et une identité queer.

    Très Palais Galliera, plus intersectionnel, tu meures !

  • Des coiffures aux réminiscences troubles

    Des coiffures aux réminiscences troubles

    Avez-vous remarqué cette mode capillaire des joueurs de fouteballe rasés de près sur les tempes et avec des touffes de cheveux sur le haut du crâne, parfois teints, parfois naturels ? Cette tonsure inversée par rapport à celle des moines, qui rasaient au contraire la partie supérieure du crâne, doit sans doute être plus aérodynamique pour nos coureurs. Tous ces pousseurs de baballe fréquentent sans doute le même coiffeur.

    Que onze sportifs sur un terrain de foute se coiffent à l’identique des skinheads et leurs ancêtres du XXème siècle rasés de près derrière les oreilles n’est pas véritablement un problème en soi, mais le drame est qu’ils sont suivis dans cette mauvaise habitude par des millions de supporters à travers la planète donnant aux tribunes des stades et aux cours d’école une allure martiale parfois un peu troublante…

  • CHALAMOV Varlam, ‘Récits de la Kolyma’.

    CHALAMOV Varlam, ‘Récits de la Kolyma’.

    Sortie : 2003, Chez : Editions Verdier.

    Un classique de la littérature du goulag dans lequel Varlam Chalamov (1907-1982) fut enfermé à deux reprises sous Staline pour « activité trotskiste contre-révolutionnaire » pour une durée totale de plus d’une quinzaine d’années. Il ne doit sans doute son salut qu’à la mort du dictateur en 1953. Après sa libération il doit rester sur place dans l’attente de sa réhabilitation avant d’être autorisé à revenir à Moscou en 1956. Il découvre que sa femme a été poussée à divorcer pour pouvoir rester à Moscou…

    Journaliste et écrivain il va s’employer à son retour à décrire dans ses « Récits de la Kolyma » ce qu’il vécut dans cet univers concentrationnaire où lui étaient appliqués les traitements les plus rudes compte-tenu de ses « crimes ». L’édition de 2003 n’est composée que d’un choix de nouvelles qui sont bien plus nombreuses dans l’édition originale complète. Bien sûr, l’ouvrage fut censuré sous le régime de l’Union soviétique et n’a commencé à paraître localement que lors de la « perestroïka » à la fin des années 1980 après être déjà paru en Occident dès les années 1960.

    La Kolyma est une région de l’Extrême-Orient russe arctique, une zone d’extraction minière importante (particulièrement pour l’or) à laquelle étaient employés les prisonniers envoyés en nombre dans le goulag local dans des conditions climatiques dantesques. Les « Récits » sont une succession de nouvelles inspirées par ce qu’a vécu l’auteur qui réussit à survivre à ce si long enfer.

    Ces textes illustrent l’inhumanité des conditions de vie réservées aux détenus-travailleurs, destinés à mourir pour la plupart, surtout les prisonniers qualifiés de « politiques ». L’environnement n’est que froid, famine et mort par épuisement. Il n’y est finalement assez peu question de politique mais seulement de la manière dont la politique traite les hommes lorsqu’elle est menée par des dictateurs cyniques que rien n’arrête. Même si l’on sait aujourd’hui l’essentiel de ce qui s’est passé dans le Goulag, le relire sous la plume d’un de ceux qui en sont revenus et qui a trouvé le courage de l’écrire reste toujours un choc. Le style de Chalamov est parfois un peu ironique, malgré les circonstances et plutôt désabusé face à la machine concentrationnaire. Ses descriptions des sévices infligés aux travailleurs-prisonniers est effrayante et, en refermant l’ouvrage, le lecteur reste stupéfait de la capacité de résistance, de l’instinct de survie, de ceux qui en sont revenus. Pour certains, leur calvaire a duré plusieurs décennies, bien plus longtemps que celui des prisonniers des camps de concentration allemands durant la seconde guerre mondiale. La lecture de ces évènements terribles permet aussi de se rassurer sur les mérites de la démocratie contemporaine, pour ceux qui en douteraient.

    Chalamov est mort tristement en 1982, pauvre et malade, la santé brisée par sa longue détention, dans un hôpital psychiatrique de Moscou où il avait été transféré après avoir passé trois années dans une maison de retraite pour écrivains âgés où il écrivait toujours des poèmes.

    La destruction de l’homme avec l’aide de l’État n’est-elle pas la question principale de notre temps, de notre moralité, incluse dans la psychologie de chaque famille ?

    Chalamov
  • La Russie s’enfonce dans une logique guerrière sans retour

    La Russie s’enfonce dans une logique guerrière sans retour

    Pendant qu’une compétition mondiale de fouteballe bat son plein dans le Golfe Persique au point que le président de la République française estime nécessaire de se déplacer à Doha mercredi prochain aux frais des contribuables (n’a-t-il rien de mieux à faire à Paris ?), la guerre d’Ukraine dérive vers une nouvelle tactique russe visant à détruire les infrastructures publiques pour nuire à la vie quotidienne des civils en espérant qu’ils pousseront leur gouvernement à compromettre avec l’ennemi russe. A défaut de victoires militaires nettes sur le terrain, le conflit se transforme en guerre de tranchées sans issue nette prévisible à court terme. Les destructions causées par Moscou rendent difficiles la vie des civils ukrainiens, souvent privés d’alimentation électrique et d’eau potable alors que l’hiver, plutôt rude dans ces contrées, arrive. L’armée ukrainienne commence de son côté à bombarder le territoire russe, se limitant pour le moment aux cibles militaires, mais pour combien de temps ?

    A chaque fois que l’armée russe est poussée en dehors des territoires qu’elle a occupés depuis le déclenchement de cette « opération militaire spéciale » on découvre l’ampleur des exactions qu’elle a commises contre les populations civiles antirusses : salles de torture, viols, déplacements de populations… bref tous les sévices qui sont le lot habituel des armées de forbans dirigés par des dirigeants politiques sans états d’âme. Le président russe a même poussé le bouchon jusqu’à décorer les unités a priori exécutantes des crimes de guerre découverts à Boutcha qui fut la première ville reconquise par l’armée ukrainienne où fut révélé au grand jour le niveau de sauvagerie de l’occupation.

    Alors se pose toujours la lancinante question de savoir comment et pourquoi la Russie a pu en arriver à s’enferrer dans une situation guerrière désormais inextricable ? Les deux pays sont soi-disant « frères » mais Kiev lorgnait vers l’Ouest en voulant manifestement s’émanciper de Moscou et de ses pratiques soviétiques d’un autre âge. C’en était trop pour la Russie. L’Occident a évidemment sous-estimé la puissance de la haine et du rejet qu’il inspirait au plus grand pays de la planète. Malgré les exemples soviétiques d’invasions des « pays frères » au cours de la seconde moitié du XXème siècle : Allemagne de l’est (1953), Hongrie (1956), Tchécoslovaquie (1968), Afghanistan (1979), l’aide à la répression en Pologne lors de la contestation menée par Solidarnosc (1981) ; malgré les exemples d’invasion de la Fédération de Russie : Transnistrie (1990), Géorgie (2008), Crimée (2014), l’aide à la répression en Syrie depuis le déclenchement de la guerre civile en 2011, sans parler des guerres civiles de Tchétchénie interne à la Fédération en 1994 et 1999… malgré tous ces évènements violents et mortifères l’Occident a toujours espéré convaincre la Russie d’adopter le droit international et le mode de vie de ses démocraties, amadouer l’ours russe pour qu’il se concentre sur son développement intérieur plutôt que de vouloir encore agrandir son territoire qui est déjà le plus vaste de la planète. C’est un échec, incompréhensible vu de l’Ouest, mais un désastre bien réel.

    On s’est souvent demandé comment la patrie de Goethe et de Brahms a pu engendrer la barbarie nazie. On s’interroge de même aujourd’hui sur le pays de Dostoïevski et de Chostakovitch qui préfère envahir ses voisins à la recherche d’un illusoire retour à la puissance, plutôt que de gérer sa population répartie sur son vaste territoire en bon père de famille. L’affrontement militaire plutôt que la lutte par le développement économique et culturel, c’est un combat de géants dont l’issue est encore improbable mais qui, quelle qu’elle soit, laissera les combattants et leurs soutiens sur le flanc, face à des générations pétries de haines respectives qui devront payer pour reconstruire ce qui a été détruit par le fait de la bêtise des hommes et qui ne résoudra pas la question existentielle de la Russie : pourquoi la très grande majorité des « pays frères » cherche à s’éloigner d’elle pour se rapprocher de l’Occident ? Un peu d’introspection sur ce sujet serait probablement bienvenu à Moscou…