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« Manipulations, une histoire française » de Jean-Robert Viallet 4/6
Ce quatrième épisode de la saga Clearstream nous emmène sur les ventes d’armes françaises, notamment à Taïwan avec le désormais très fameux contrat dit des « frégates de Taïwan » mené par Thomson CSF, entreprise d’électronique de défense, nationalisée en 1981, et son patron Alain Gomez, dans les années 1990’. Ce contrat engage également d’autres fournisseurs comme la DCN (Direction des constructions navales, société publique) et Lagardère (missiles, groupe privé). Grand patron « de gauche », Gomez s’oppose en tout à Jean-Luc Lagardère, dont le groupe est également partie à ce contrat pour la partie des missiles devant équiper les navires de combat et dont les amitiés sont plutôt à droite. Le premier n’hésite pas à corrompre les acheteurs pour emporter les marchés, le second a plus de prévenance sur le principe. Dans le contrat taïwanais c’est Gomez qui va l’emporter et le montant exceptionnel de plus d’un demi-milliard d’euros est budgété pour les commissions à payer aux intermédiaires et aigrefins de tous genre qui rôdent autour de l’affaire d’une quinzaine de milliards au total. Le versement de commission est à l’époque légal. Ce qui l‘est beaucoup moins c’est le concept de rétrocommission qui apparaît à cette occasion, c’est-à-dire qu’une partie des commissions versées aux intermédiaires étrangers sont ensuite repayées en France à d’autres aigrefins. Il s’agit sans doute d’une nouvelle manière de financer les partis politiques qui n’ont plus la possibilité d’utiliser le système simpliste de la fausse facture utilisé durant des décennies mais la justice française ne parvint jamais à identifier qui encaissa ces rétrocommissions.
Et le lien avec Clearstream ? Eh bien il n’y en a pas sinon que le fonctionnaire Gergorin aimerait en voir un et que le repris de justice Lahoud (employé par le premier) va introduire le nom de Gomez dans les listings. Il n’en faut pas de plus pour rendre Gergorin définitivement fébrile à l’idée de pouvoir compromettre l’ennemi intime de son ex-patron déifié : Jean-Luc Lagardère, décédé depuis. Il va alors faire jouer tout son carnet d’adresses pour faire cheminer ses délires à travers ce qu’il lui reste de correspondants dans la haute administration et les ministères. Son employé, le voyou Lahoud, lui sert sur un plateau tout ce qu’il attend pour renforcer sa tactique de pied nickelé.
Lire aussi : « Manipulations, une histoire française » de Jean-Robert Viallet 1/6
« Manipulations, une histoire française » de Jean-Robert Viallet 2et3/6 -
« Manipulations, une histoire française » de Jean-Robert Viallet 2et3/6
Les épisodes 2 et 3 de l’affaire Clearstream font apparaître la Justice et le Parlement français qui, intéressés par les reportages du journaliste Denis Robert sur le fonctionnement de l’organisme de compensation bancaire Clearstream, vont mener informations judiciaires et commission d’enquête sur ce sujet techniquement complexe donc propice aux phantasmes des uns et des autres. Chambre de compensation classique entre banques et établissements financiers, dont l’utilité a été renforcée dans le contexte de mondialisation financière, le journaliste soupçonne Clearstream d’abriter en plus des comptes d’entreprises et de particuliers « non publiés » permettant de procéder à des opérations frauduleuses et opaques.
Cela donnera lieu à « L’Appel de Genève » émis en 1996 par les grands juges européens anti-corruption (dont le français Renaud Van Ruymbeke) plus ou moins initié par Denis Robert et qui fera le sujet de l’un de ses livres « La justice ou le chaos ». Il est question de lutte contre les paradis fiscaux, les opérations financières opaques et autres dérives de la finance en voie de mondialisation qui aboutiront à l’apothéose de la crise financière des « subprimes » en 2008. Un rapport d’information parlementaire « sur les obstacles au contrôle et à la répression de la délinquance financière et du blanchiment des capitaux en Europe » est également publié par les députés socialiste Peillon et Montebourg qui semblent découvrir (avec une naïveté sans doute simulée) que les arcanes de la finance mondialisée peuvent aussi abriter de la fraude et du blanchiment… Ils entendent Denis Robert qui, entre temps, est l’objet de multiples procédures judiciaires initiées par Clearstream qui n’apprécie sans doute pas d’être mise en pleine lumière !
Le fil du documentaire quitte ensuite dans l’épisode 3 le cours ordinaire de Clearstream pour en venir au « complexe militaro-industriel » français. Le point d’entrée est Jean-Luc Lagardère, ingénieur flamboyant et visionnaire, qui est à l’origine du groupe portant son nom qui va réussir dans la production et la vente d’armes, et les médias, jusqu’à devenir l’un des actionnaires de référence du groupe européen EADS regroupant les activités aéronautiques (Airbus), militaires et spatiales de certains grands pays européens dont la France et l’Allemagne. C’est là qu’apparaît l’un des personnages clés de l’affaire : le fonctionnaire Jean-Louis Gergorin, ancien diplomate recyclé dans la vente d’armes, débauché du Quai d’Orsay par le groupe Lagardère puis recyclé chez EADS, et développant une espèce d’admiration amoureuse envers Jean-Luc Lagardère lequel va décéder en 2003 d’une infection nosocomiale à la suite d’une intervention chirurgicale bénigne à l’hôpital.
Il n’en faut pas plus à Gergorin pour théoriser l’assassinat de Lagardère. Dans le même temps le repris de justice Lahoud continue à vendre ses rêves aux services plus ou moins secrets de la République et à Gergorin qui l’emploie chez EADS ce qu’il veut entendre, il présente des listings de comptes tenus chez Clearstream obtenus par Denis Robert qui les avait lui-même reçus d’anciens employés de cette société dans le cadre de son enquête journalistique. Gergorin qui a priori n’est pas suremployé chez EADS monte des histoires abracadabrantesques sur ces comptes et les informations fantasmagoriques de Lahoud auxquelles il va donner une impulsion politique qui va déboucher sur l’une des plus incroyables affaires de la République.
Il reste encore trois épisodes…
Lire aussi : « Manipulations, une histoire française » de Jean-Robert Viallet 1/6
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La France éternelle
De tous temps les citoyens français ont marqué une certaine défiance à l’encontre du vaccin, soutenus par quelques « vedettes » du calibre d’Isabelle Adjani expliquant sur les ondes qu’elle n’a jamais vacciné ses enfants qui s’en portent très bien, ou le professeur Joyeux qui a même eu des problèmes avec l’ordre des médecins pour ses positions contre vaccins. Vouloir convaincre un antivaccin de devenir pro-vaccin est juste inutile, c’est un peu comme essayer de faire admettre à un israélien membre du Likoud qu’une solution à « deux Etats » amènera la réconciliation entre Israël et les palestiniens… autant dire que c’est sans espoir !
On a le droit en France d’être contre le vaccin. En principe la loi en prévoit 11 obligatoires pour les enfants. On peut aussi contrevenir à cette loi et, probablement, ne pas risquer grand-chose sinon le refus par certaines crèches ou écoles d’accueillir vos enfants s’ils ne sont pas vaccinés, à moins que vous puissiez bénéficier de faux certificats de vaccination ce qui ne doit pas être très compliqué à obtenir.
Alors que des vaccins contre le coronavirus commencent à être mis sur le marché, le plus notable en ce moment est que la population française, à la différence de nombre de pays voisins, continue à afficher dans les sondages sa volonté majoritaire de ne pas se faire injecter ces vaccins… tout en critiquant le gouvernement pour défaillance dans sa politique vaccinale qui ne vaccine pas assez vite les citoyens. Certes, ce ne sont sans doute pas toujours les mêmes mais on peut être sûrs qu’il y a des recouvrements entre les citoyens qui refusent le principe du vaccin et qui, dans le même temps, accusent leurs dirigeants d’incompétence dans la distribution du vaccin.
On se fait ainsi doublement plaisir : on marque sa rébellion antivaccin et on critique le pouvoir exécutif qui n’est pas capable de vous vacciner dans les temps car c’est tellement jouissif ! La France ne change pas…
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Bon plan
Une réforme politique est passée un peu inaperçue en 2020, celle de la réactivation d’un Haut-commissariat au Plan. Le dernier datait du premier gouvernement Mauroy en 1981 sous la présidence Mitterrand. Michel Rocard avait été nommé ministre d’État, ministre du Plan et de l’Aménagement du territoire.
Le texte fondateur du présent Haut-commissariat stipule :
[qu’il est] chargé d’animer et de coordonner les travaux de planification et de réflexion prospective conduits pour le compte de l’Etat et d’éclairer les choix des pouvoirs publics au regard des enjeux démographiques, économiques, sociaux, environnementaux, sanitaires, technologiques et culturels.
Décret n° 2020-1101 du 1er septembre 2020 instituant un haut-commissaire au plan.Le poste a été confié à François Bayrou (70 ans) « à titre gratuit ».
La simple évocation d’un « plan » fait généralement immédiatement défaillir les idéologues du libéralisme qui, en principe, font immédiatement référence à l’Union soviétique et à son « Gosplan » aux résultats mitigés. Pendant longtemps l’idée de planification était associée à la bureaucratie d’Etat, lourde et inutile, dictatoriale et invasive, inefficace et couteuse. Bref, un désastre à leurs yeux !
La mauvaise foi qui caractérisent ces vendeurs de libéralisme et ces chantres de l’économie privée les amenaient à passer sous le tapis le fait que les entreprises privées qu’ils déifiaient passent une bonne partie de leur temps à… planifier parce que la bourse le demande, parce que les banques veulent anticiper le futur de leurs emprunteurs, parce que les nécessités du management l’exigent, parce que les investissements engagent les entreprises pour des années, parce que tout simplement c’est une question de bon sens que d’essayer de prévoir l’avenir quand on y investit des ressources !
Aujourd’hui, en temps de pandémie, ces parangons de la liberté économique sont plutôt aux abonnés absents et ont ravalé leurs certitudes. Nos Etats, donc nous les contribuables, subventionnent l’économie et les entreprises privées à coups de dizaines de milliards d’euros et pas grand monde n’y trouve à redire ! La théorie est balayée par la réalité et l’économie privée est bien heureuse de se reposer sur les contribuables.
Alors, la réactivation d’un commissariat au plan n’est que bien peu de choses au regard des révisions déchirantes que doit mener la théorie libérale qui n’a pas fini d’avaler des couleuvres. Le célèbre slogan lancé par Ronald Reagan : « l’Etat n’est pas la solution mais le problème » atteint aujourd’hui ses limites. Il serait bon de s’en souvenir. Comme souvent la vraie vie économique demande modération et réflexion quand beaucoup ne savent nous servir qu’excès et idées toutes faites.
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Retour à la violence en Nouvelle Calédonie
Le nickel en Nouvelle Calédonie c’est un peu comme le pétrole en Ecosse : lorsque les cours sont élevés, l’idée d’indépendance est majoritaire, à l’inverse, lorsqu’ils baissent, on apprécie la dépendance à un Etat central qui compense les pertes de revenus… Il y a trois usines d’extraction du nickel dans ce territoire, celle du sud est détenue très majoritairement par le groupe brésilien Vale et à 10% par administrations locales. Elle exploite le nickel et le cobalt et elle est à vendre. Une négociation exclusive est en cours avec le consortium Prony Ressources composé notamment de l’actuel management et du personnel, mais aussi du groupe suisse Trafigura, spécialisé dans les matières premières, pour 25%.
Les partis indépendantistes s’opposent à cette vente, qui contrevient à leur objectif de contrôler les ressources minières locales, et le manifestent violemment depuis plusieurs semaines, s’en prenant directement à l’usine dans laquelle ils ont commis des dégâts importants, obligeant les forces de l’ordre à ouvrir le feu à balles réelles, sans toutefois faire de blessés. Comme les indépendantistes n’ont pas de solutions alternatives à proposer à cette vente qu’ils n’aiment pas, ils en appellent… à l’Etat français pour une nationalisation de l’usine du sud. On croit rêver !
En parallèle, le volet politique de l’indépendance calédonienne est au point mort et alors que les parties impliquées pour l’organisation du troisième référendum s’étaient coordonnés à peu près calmement en octobre dernier sous l’égide du ministre français de l’outre-mer, ils ne se parlent désormais plus et l’organisation du référendum qui doit se tenir au plus tard en octobre 2022 a du plomb dans l’aile. Une solution serait peut-être effectivement de nationaliser l’usine puis de la céder immédiatement aux partis indépendantistes pour l’euro symbolique afin qu’ils l’administrent selon leur bon vouloir. Ce serait évidement couteux pour les contribuables français mais cela montrerait la bonne volonté de la République pour accompagner ce territoire vers son indépendance méritée et attendue.
Lire aussi : La dépendance de la Nouvelle-Calédonie reste légèrement majoritaire à l’issue du référendum du 4 octobre
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La Centrafrique toujours à la pointe de la dévastation
Alors que se profilent des élections présidentielles en République centrafricaine demain 27 décembre, cette perspective démocratique a réussi à liguer contre elle tous les mouvements d’opposition, ce qui est une performance jamais vue auparavant. Même les mouvements qui se sont massacrés ces dernières années comme les « Balaka » (musulmans) et « anti-Balaka » (non-musulmans) sont maintenant dans le même camp pour refuser l’élection. Opposition dans ce pays veut dire « kalachnikovs plus pillages », et elle s’en donne à cœur joie depuis quelques semaines, d’où un sérieux regain de violence. Trois casques bleus de la force des Nations Unies viennent de le payer de leur vie au centre du pays.
L’opposition accuse le président actuel de se préparer à frauder l’élection pour être réélu au premier tour. C’est sans doute vrai tant la notion même d’élection est surréaliste dans un pays qui est si loin de valeurs que l’on appelle « démocratiques ». Hélas, la communauté internationale qui porte à bout de bras la Centrafrique ne sait pas proposer autre chose. Une simple tentative d’accès aux sites Internet de la présidence et de la primature suffit à comprendre l’ambition démesurée de vouloir instaurer la « démocratie » : ils ne sont plus actualisés depuis 2016…
La seule alternative serait de laisser parler les armes mais chaque fois que cette solution a commencé à être mise en œuvre par les « forces vives » du pays, elle a été interrompue par l’extérieur : la France, la Russie, l’ONU, les ONG ou toutes sortes d’organisations voulant préserver les populations civiles. On ne sait donc pas ce qu’elle pourrait donner à long terme, sans doute un pays sans plus d’Etat, comme la Somalie aujourd’hui ou le Liban lors de la guerre civile dans les années 1970’.
Alors, à défaut, on pousse le pays à organiser des élections, pour singer l’occident, dans un pays désertique habité d’une population grandement analphabète, ballotée entre des chefs de guerre qui mettent le pays à sac depuis des décennies et où des troupes étrangères essayent de faire régner l’ordre avec un succès très limité. On ne sait pas faire autre chose malgré les échecs répétés. L’évolution récente est l’apparition de mercenaires russes sur le terrain en soutien à l’actuel président. Au moins Moscou n’a pas à porter le poids et la responsabilité de l’ancienne puissance colonisatrice comme Paris. Une solution serait de laisser la Russie appliquer ses propres méthodes qui ne sont que modérément démocratiques mais pourquoi ne pas essayer, pour une fois ? Que la France ou l’ONU ne sache promouvoir que de la démocratie on peut le comprendre, mais alors laissons faire la Russie ou la Chine et faisons le bilan dans dix ans.
Lire aussi : Les russes en Centrafrique
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Ça y est, c’est fait, passons maintenant à autre chose
Ça y est : l’Union européenne et le Royaume-Uni se sont entendus sur 1 500 pages d’un traité de séparation qui va entrer en vigueur plus ou moins au 1er janvier 2021. C’est bien, c’était attendu, chacun va désormais vivre sa vie et assumer ses propres responsabilités. Il fallait en finir ! Nous y sommes.
Il arrive un moment où lorsque qu’un individu ou un pays ne peut plus s’intégrer dans une organisation, il convient de l’en extraire sous peine de mettre à terre ladite organisation. Les conditions des relations futures sont encadrées par cet accord qu’il faudra maintenant décliner dans les détails ce qui ne manquera pas de provoquer encore nombre de difficultés que l’on résoudra entre gens intelligents et de bonne compagnie, par la négociation. On peut entrer dans l’Union européenne, on peut aussi en sortir, Londres vient de le démontrer. Rendez-vous dans dix ans pour tenter de mesurer les premiers effets de cette séparation dont personne ne peut aujourd’hui raisonnablement anticiper s’ils seront positifs, négatifs ou neutres.
Le Royaume-Uni quitte le navire pour, globalement, « take back control », recouvrer sa souveraineté. C’est un mot à la mode et nombre de démocraties occidentales sont tentées par le repli sur elles-mêmes, à commencer par les Etats-Unis qui ont quitté plusieurs d’accord multilatéraux et affichent leur souverain mépris vis-à-vis des différentes organisations des Nations- Unies. C’est une tentation rampante des citoyens et de leurs dirigeants : toutes les mauvaises choses sont le fait de l’étranger, revenons dans nos frontières et tout ira mieux. Ce discours est largement relayé en France par les courants intellectuels et politiques souverainistes, et commenté favorablement par Mme. Michu au Café du Commerce.
Le XXème siècle aura été marqué pour la multilatéralisation de la politique et la mondialisation de l’économie, avec tout de même quelques réalisations. Peut-être le XXIème sera celui de la démultilatéralisation et de la démondialisation ? Il suffit d’en décider. Londres et l’Union européenne viennent de montrer qu’on peut se séparer en faisant preuve d’un peu de constance et de beaucoup de courage face à l’incertitude de l’avenir. Ce n’est pas la première fois dans l’Histoire que Londres affiche de la détermination… A bon entendeur, salut !
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Liquidation totale avant fermeture
Sans avoir admis officiellement sa défaite en téléphonant à son concurrent élu pour le féliciter, le toujours président républicain des Etats-Unis d’Amérique « liquide son stock » avant fermeture ! Il est en train de gracier à tours de bras tous ses proches, politiquement et familialement, qui ont été condamnés pour différentes affaires durant son mandat, voire même avant. On voit notamment graciés un grand nombre de condamnés de l’affaire des implications russes dans la campagne présidentielle de 2016. On met ainsi à l’abri les copains et les coquins qui seront toujours redevables de quelque chose envers leur bienfaiteur qui n’a sans doute pas dit son dernier mot.
Par ailleurs, le président en exercice accélère les exécutions de prisonniers fédéraux et continue à licencier ses ministres sur Twitter. Après le ministre de la défense, débarqué début novembre, c’est tour de son collègue de la justice d’être renvoyé dans ses pénates avec un bonnet d’âne, semble-t-il pour avoir entériné le fait qu’il n’y a pas eu de fraudes électorales dans le processus qui a conduit à la victoire du camp démocrate.
Le mandat Trump se termine comme il avait commencé, celui d’un président mufle, désordonné, égocentrique et provocateur, qui a gouverné son pays comme le Café du Commerce. Il n’a pas fait que de mauvaises choses et a notamment respecté une partie des objectifs fixés par ses électeurs « red neck » mais la manière avec laquelle il les a réalisées fut pour le moins hétérodoxe… Après tout c’est ce que voulaient ses soutiens qui continuent à l’en remercier. Il fut un temps où les dirigeants de grandes nations démocratiques cherchaient à tirer leurs populations vers le haut mais cette méthode a été en partie désavouée par les « masses populaires » et le retour à la réalité est sévère, aux Etats-Unis comme ailleurs.
Lire aussi : Le crépuscule des bobos, l’envol des ploucs !
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« Manipulations, une histoire française » de Jean-Robert Viallet 1/6
L’affaire Clearstream est le sujet de cette série documentaire en six épisodes. Ce scandale politique du début des années 2000 a impliqué, entre autres, les ministres Sarkozy et Galouzeau de Villepin ainsi que l’établissement financier Clearstream. Il a surtout été à l’origine de phantasmes sans fin, de Madame Michu au personnel politique, en passant par des journalistes, des hauts fonctionnaires et des aigrefins.
Ce premier épisode commence fort en posant la personnalité des exécutants de cette triste affaire, à commencer par Iman Lahoud et Jean-Louis Gergorin. Le premier est un repris de justice, ex-trader dans une banque américaine à Londres, qui, immédiatement à sa sortie de la prison de la Santé, va se faire recruter par les services secrets français avec une couverture fournie par EADS (prédécesseur d’Airbus, fabricant d’armes, d’avions et de spatial) en faisant valoir sa connaissance (hypothétique) des circuits financiers du groupe Ben Laden. Gergorin, ancien diplomate, plus ou moins en liaison avec le renseignement français, nommé vice-président d’EADS après être passé chez Matra (ancêtre du groupe Lagardère, fabricant d’armes), et qui consacre une partie de ses fonctions à grenouiller avec d’anciennes relations dans les services secrets. On ne sait pas s’il le fait de sa propre initiative ou s’il est investi d’une mission officieuse, toujours est-il qu’au lieu de faire le boulot pour lequel il est payé, il réseaute, grenouille, magouille et il va croire sans le moindre doute le galimatias servi par le repris de justice Lahoud dont le frère, Marwan, travaille sous ses ordres chez EADS. Bien sûr apparaît également dans ce tableau le général Rondeau, le « maître espion » français dont les carnets allaient devenir fameux.
On a du mal à croire que ces corneculs incompétents et haut placés aient pu à ce point mener les organisations régaliennes dans lesquelles ils exerçaient un pouvoir immérité dans les dérives que les épisodes suivants vont nous détailler. C’est un dysfonctionnement majeur de la République des copains et des coquins dont on espère qu’elle s’est depuis corrigée !
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« Chambre 2806 : l’affaire DSK » de Jalil Lespert
Un documentaire de quatre épisodes (3h30) sur la sexualité de Dominique Strauss-Kahn (DSK), centré sur « l’affaire » du Sofitel qui défraya la chronique en mai 2011 et empêcha l’impétrant de se présenter à l’élection présidentielle française en 2012.
Le spectateur bien informé n’y apprend pas grand-chose de nouveau mais recharge son effarement en revoyant combien cet homme, dominé par ses pulsions sexuelles, pouvait être malfaisant. Tout y passe (si l’on ose dire) : ses maîtresses lorsqu’il dirigeait le Fonds monétaire international (FMI, il se faisait prendre en photo avec elles dans le bureau présidentiel), ses agressions parisiennes, ses soirées échangistes à Lille, ses habitudes new-yorkaises (il a fait monter une femme dans sa chambre la nuit précédant son agression matinale contre la femme de chambre, Nafissatou Diallo), etc.
L’exploit judiciaire de ses avocats américains, de très grosses pointures du barreau local, fut d’arriver à faire annuler les poursuites à son encontre dans l’affaire Diallo à la suite des contradictions de celles-ci (il s’est avéré, notamment, qu’elle avait menti pour pouvoir obtenir un statut de réfugié aux Etats-Unis d’Amérique). Dans l’affaire des soirées échangistes de Lille où il était accusé de proxénétisme, sa défense a argué du fait qu’il n’était pas au courant que les femmes participantes étaient rémunérées par des entreprises pour le prix de leurs faveurs…
Le visionnage d’interviews de ses « amis » du parti socialiste est également édifiant. Certaines datent de l’époque, d’autres du tournage du documentaire. Et tous (l’inénarrable Jack Lang [81 ans aujourd’hui, les cheveux dégoulinant de teinture], Elisabeth Guigou, Jean-Christophe Cambadélis, …) de vanter le pouvoir de séduction, d’intelligence et de compétence du personnage !
La bonne nouvelle c’est que ces « évènements » ont empêché la France d’élire un président déviant. La moins bonne c’est qu’une classe politique de gauche, quasi unanime, et dont il est à peu près acquis que « tout le monde savait », soutenait sans vergogne un candidat pervers. La droite, elle, aurait peut-être ébruité les habitudes du candidat si celui-ci s’était approché du pouvoir de trop près, ou échangé son silence contre autre chose. Qui sait ! Quant à l’image de la France donnée par un directeur du FMI tout autant préoccupé par des aventures avec ses employées que par la dette du Sénégal, pas grand monde ne semble en avoir cure. Triste époque !
DSK, 71 ans et remarié, vit désormais au Maroc de la profession de consultant financier pour les dirigeants de nombre de pays qui font appel à lui. Il ne culpabilise pas excessivement de ce qui s’est passé et comprend difficilement ce qu’on lui reproche. Il a publié un tweet le 4 décembre annonçant pour 2021 un documentaire dans lequel il a accepté de « revenir sur l’ensemble de [son] histoire personnelle et professionnelle de la politique française aux sphères internationales. »
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La fiction de l’internet « gratuit »
Dans leur grande mansuétude et leur infinie bonté les propriétaires de sites web vous proposent, parfois, de paramétrer les cookies qu’ils vont implanter dans votre ordinateur. La plupart de ceux-ci sont destinés à pister votre comportement de consommateur pour revendre ensuite ces données à des marchands. Il y a encore quelques années cette introduction subreptice de cookies était faîte sans en informer la propriétaire de l’ordinateur. Désormais il est proposé aux visiteurs de sites sur Internet de choisir d’accepter ou non cette invasion de cookies. Bien entendu, le choix de refuser est bien plus long à exprimer que celui de tout accepter.
Lorsque malgré tout le consommateur exprime son refus en cliquant sur une multitude de boutons « Refuser », les sites arrivent généralement à lui compliquer la vie en bloquant son accès à certains contenus ou en barrant la moitié de son écran par une annonce rendant le reste peu lisible.
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Cette communication a au moins le mérite de la transparence. Oui, l’invasion de cookies commerciaux sur votre machine a une valeur marchande et permet au propriétaire du site d’en tirer des revenus, en l’occurrence, participer au financement de la rédaction du journal. Pour ceux qui avaient encore quelques doutes sur la fiction de la « gratuité du net »…
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GROSSMAN David, ‘Tombé hors du temps – récit pour voix’.
Sortie : 2012, Chez : Editions du Seuil.
Un livre étrange centré sur le traumatisme vécu par David Grossman dû à la mort de son fils, Uri, soldat dans l’armée israélienne, tué à 20 ans lors de la guerre contre le Liban en 2006. Une grand partie de son œuvre tourne autour de ce drame. Son engagement pour la paix entre Israël et la Palestine a probablement été renforcé par cette perte.
« Tombé hors du temps » est écrit dans un style entre théâtre, poésie et récit. Un père quitte son domicile un jour sur les traces de son fils absent. Il rencontre sur la route d’autres personnages souffrant également du deuil d’un enfant et chacun chemine en développant son propre monologue retranscrit sur les pages sous forme de simili vers, ou plus exactement de phrases comme coupées par des renvois à la ligne aléatoires.
Et tous reviennent sur la souffrance de parents à la suite de la mort d’un enfant, jusqu’à s’enfouir dans la terre qui accueillit leur progéniture, pour la retrouver et lui demander son agrément pour continuer à vivre. Grossman place dans les pensées de ses personnages toutes celles qui l’assaillent depuis 2006 et la mort de son fils. C’est irréel et diffus, sans doute une sorte de tentative désespérée de thérapie face à un mal dont il ne se remettra jamais. Roman, théâtre, poésie, engagement politique… toute sa vie et son œuvre tournent autour de l’absence, qu’il partage avec ses lecteurs sans espoir d’en guérir mais peut-être juste avec la tentative d’y survivre.
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Les Etats-Unis d’Amérique dirigés par des personnes âgées
A l’issue d’une élection présidentielle mouvementée, il se dessine que le trio au pouvoir dans ce pays sera très âgé. Joe Biden, président, 78 ans, Nancy Pelosi, présidente de la chambre de représentants, 80 ans, Mitch McConnell, chef de la majorité au sénat, 78 ans. Si l’on compte bien cela doit faire une moyenne de 78,6 années. Tout ça n’est guère brillant pour ce pays leader du monde occidental et de l’innovation planétaire qui nous avait habitué à mieux. Si le président sortant avait été réélu la situation n’aurait guère été différente puisque Donald Trump affiche 74 ans au compteur.
C’est étonnant que ce pays si actif et énergique n’arrive pas à renouveler son personnel politique. Peut-être est-ce le résultat du blocage de ceux qui sont en place qui ne veulent pas céder leurs maroquins ou le désintérêt des nouvelles générations pour l’engagement politique ? Gageons que le gel actuel n’empêchera pas ce pays de manifester son habituelle dynamisme.
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Moins d’effusions ne nuira pas
Le coronavirus qui circule sur la planète pousse aux « gestes barrières » pour l’éviter, notamment mettre fin aux embrassades qui, ces dernières années, devenaient de plus en plus envahissantes. Il fut un temps où les hommes adultes ne s’embrassaient pas entre eux pour se saluer, du moins en France au nord de Valence. Mais progressivement depuis la fin du XXème siècle les hommes se sont mis à embrasser les hommes pour dire bonjour ou aurevoir.
On ne sait pas bien pourquoi cette coutume méditerranéenne est remontée vers le nord de l’hexagone jusqu’à s’y généraliser de façon indécente. Ne plus embrasser un homme pour dire bonjour lorsqu’on arrive dans un dîner en ville était considéré au mieux comme une originalité, au pire comme une hérésie jusqu’à… l’arrivée providentielle du virus.
Alors pour éviter sa transmission maintenant on ne se serre même plus la main. C’est une grande avancée dans la qualité des relations humaines. Espérons que la récente découverte d’un vaccin ne va pas pousser les citoyens (au nord de Valence) à replonger dans ces effusions inutiles.
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« Don’t stop the music » de Catherine Ulmer Lopez (2019)
Un joli documentaire Arte sur Bryan Ferry qui retrace les grandes étapes d’une vie dédiée à la musique, et quelle musique. Issu d’une famille modeste du nord du Royaume-Uni (Washington dans la banlieue de Newcastle), né en 1945, étudiant en art, créateur du groupe Roxy Music, initiateur du glamrock avec David Bowie puis crooner inégalé, auteur-compositeur-interprète de quelques-uns des tubes les plus romantiques du rock britannique, il nous charme et nous enchante depuis si longtemps !
Ferry commente les images en off, de sa voix un peu brumeuse et lassée, celle d’aujourd’hui, d’une voix un peu plus ferme, celle d’y a vingt ans, mais toujours avec le regard so british d’un homme élevé dans le froid glacial d’un rivage de la mer du nord.
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La revanche des minorités
On voit ces dernières années un renforcement considérable des actions et pressions menées par des communautés autrefois maltraitées qui veulent prendre leur revanche sur leur passé et leurs oppresseurs. Les féministes, les LGBTI+ (lesbiennes-gays-bisexuels-transsexuels-intersexe + [d’autres catégories à définir ultérieurement]), les « décolonialistes », les racialistes, les « différentialistes », les « intersectionnalistes »… tout un petit monde assis sur des passés parfois tragiques, parfois folkloriques, s’est mis en tête de faire ravaler à la population mainstream ce dont elle est déclarée coupable, consciemment ou non, que l’oppression soit contemporaine ou le fait de générations plus anciennes. Dans tous les cas les oppresseurs ou leurs descendants doivent payer et, accessoirement, changer les modes de fonctionnement de leur société.
Cela est plutôt anecdotique lorsqu’il s’agit de minorités sexuelles qui acquièrent progressivement, au moins dans les démocraties occidentales, des droits équivalents à la majorité : mariage, adoption d’enfants, procréation médicalement assistée, gestation pour autrui, etc. à force de militantisme, parfois violent, et d’agitprop habilement menée.
C’est autre chose s’agissant de la colonisation et de l’esclavage qui furent de vrais fléaux commis par les pays occidentaux à l’encontre de continents entiers comme l’Afrique ou l’Amérique du sud, parfois accompagnés de véritables entreprises de destruction de populations entières. La question de la reconnaissance, voire de réparations, tourne en boucle depuis des siècles sans vraiment trouver de solution satisfaisante. Il n’est d’ailleurs pas sûr qu’il y en ait, mais qu’importe, la revendication est vive !
La France coche toutes cases. Ancien empire colonial, sis majoritairement en Afrique, ses commerçants ont largement participé à la traite négrière atlantique jusqu’à l’abolition définitive de l’esclavage en 1848, ses territoires ultramarins ont employé sans compter des esclaves dans les plantations de cannes à sucre, elle n’a commencé à décoloniser qu’au début des années 1960’ parfois en perdant des guerres (Indochine, Algérie), elle a accueilli des flux importants originaires de ces pays pour peupler ses armées durant les deux guerres mondiales, puis ses usines durant les trente glorieuses. Souvent ces populations ont fait souche charriant avec elles un cortège de traumatismes familiaux, raciaux ou historiques, utilisés avec bonne ou mauvaise foi pour accuser, exiger ou justifier.
La France est donc le terreau idéal sur lequel prospèrent toutes sortes de mouvements qui utilisent les outils démocratiques de la République pour se retourner contre elle, souvent à force d’excès et de provocations, mais parfois avec de bons sentiments. Les partis politiques se croient obligés de prendre position et chacun le fait à l’aune de son idéologie. La société civile est plutôt passive et lassée. La démocratie, vilipendée par certains, permet à tous de s’exprimer et de lutter pour faire reconnaître des droits, fussent-ils phantasmagoriques. Il est évidemment plus facile de vouloir faire valoir les droits de minorités en France qu’en Turquie … Il en ressort du bon, parfois, et du moins bon, souvent. Il faut faire avec, ce sont les conséquences de l’Histoire et d’un peuple de râleurs. C’est la revanche des minorités.
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GALLO Max, ‘Dictionnaire amoureux de l’Histoire de France’.
Sortie : 2011, Chez : Plon
Max Gallo (1932-2017), historien-journaliste-homme politique, survole dans cet ouvrage des hommes et des lieux de l’Histoire de France : Alésia, Austerlitz, Bir Hakeim… François 1er, Jean Jaurès, Charles Péguy, Simone Weil… C’est léger, un peu superficiel, parfois lyrique; bref, c’est la loi du genre de ces « Dictionnaires amoureux » dont la rédaction est confiée à des personnalités plus ou moins connues : ils sont là pour attiser l’attention et l’intérêt du lecteur sur des sujets donnés, cela ressemble un peu à l’épreuve de composition du baccalauréat dont Gallo conclut la rubrique éponyme par :
Le baccalauréat ou le miroir de la France. Elle s’y regarde sans illusion mais avec une complaisance amoureuse. Malheur à celui qui brise le miroir !
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Restons calmes
A peine quelques laboratoires pharmaceutiques ont-ils annoncé de bons résultats médicaux sur leurs candidats vaccins que tout le monde, et d’abord les marchés financiers, respire et croit la crise terminée. Ces vaccins il va falloir maintenant les approuver, les produire, les payer, les transporter, les stocker et les injecter pour quelques milliards d’individus. On n’en a pas fini… sans parler d’éventuels effets secondaires qui ne manqueront pas d’apparaître, voire d’être fantasmés, ce qui promet d’animer encore longtemps les plateaux médiatiques de commentateurs mondains.
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Mort de Giscard
La mort de l’ex-président de la République Valéry Giscard d’Estaing le 2 décembre a été annoncée. Il avait 94 ans et est décédé des suites du covid-19. Aussitôt, et suivant une ancestrale et mauvaise habitude, l’ensemble des commentateurs le couvre de louanges, oubliant les torrents de boue dans lequel certains essayèrent de le noyer du temps de sa splendeur.
Giscard n’a pas été un mauvais bougre. Durant son septennat 1974-1981 il a tenté de secouer une France post-soixantuitarde engourdie par quinze années de gaullisme puis de pompidolisme. Sous son empire les finances publiques de l’Etat ont été gérées avant les graves dérives entamées sous la présidence Mitterrand qui suivit et qui sont allées s’aggravant depuis. Plus notable, cette présidence de sept ans aura été marquée par la bataille féroce et les haines recuites entre la droite conservatrice (représentée par le clan Chirac) et le centre droit (représenté par le clan Giscard). Chirac, premier ministre de Giscard démissionna avec fracas en 1976 après deux ans d’exercice, avant d’utiliser son parti UDR, futur RPR, pour abattre Giscard d’Estaing et lui bloquer l’accès à un deuxième mandat présidentiel.
Il est maintenant acquis que Chirac a appelé discrètement ses partisans à voter et faire voter pour Mitterrand en mai 1981 en pensant que ce dernier n’arriverait pas à faire plus d’un mandat et que Chirac serait élu triomphalement en 1988 pour relever la France de la « faillite socialo-communiste ». L’Histoire, et les électeurs, en ont décidé autrement… et Chirac dut attendre quatorze ans après son infamie pour s’installer à l’Elysée.
Mais Giscard est malin et tint son éclatante revanche en l’an 2000 en imposant une modification de la constitution pour passer du septennat présidentiel au quinquennat, contre la volonté du président Chirac, celle-ci étant plutôt molle et affaiblie à l’époque par la cohabitation avec le parti socialiste. Ce quinquennat a durablement déréglé le fonctionnement de la République comme résultat d’une vendetta personnelle.
La politique française a montré à cette occasion son nombrilisme dévastateur quand un responsable de droite préféra favoriser l’élection d’un président de gauche par haine d’un président de centre-droit. La droite française ne s’est d’ailleurs toujours pas remise de cette hérésie. Ainsi va la vie politique hexagonale… pas joli-joli tout ça.