L’OPA de Sarkozy sur l’UMP

Ça y est, M. Sarkozy est promu candidat de la droite aux présidentielles de 2007, devant un parterre de retraités amenés porte de Versailles à grands coups de TGV et car spéciaux, une mise en scène bleu-blanc-rouge digne de l’entrée des Rolling Stones au Stade de France. Michèle Alliot-Marie (MAM), Juppé et quelques autres après avoir avalé leurs chapeaux applaudissent au premier rang. Galouzeau de Villepin et Debré, derniers loyaux remparts d’un Chirac finissant n’ont pas fini de digérer leurs couvre-chefs. Ils font un passage éclair le matin Porte de Versailles et s’en vont.

Sarkozy a lancé une OPA victorieuse sur l’UMP, les dirigeants de l’entreprise étaient contre, les actionnaires/militants ont applaudi des deux mains et apporté leurs actions/suffrages à l’attaquant. L’OPA hostile est devenue « amicale ». Devant l’absence de projet rentable du management Chirac, les porteurs d’actions ont reporté leurs espoirs sur l’annonce du projet sarkosien et de ses futurs dividendes. Comme toujours, le patron vainqueur annonce qu’il y aura de la place pour tout le monde et qu’il a besoin de toutes les bonnes volontés pour atteindre les objectifs du nouveau business-plan.

Comme toujours les couteaux sont en train d’être aiguisés et les règlements de compte seront féroces si le projet « présidentiel » rencontre l’aval du marché des électeurs. Les tenants de l’ancien régime qui croient pouvoir continuer à manger de la nouvelle soupe seront massacrés sauvagement, seuls survivront ceux qui peuvent nuire. A cet égard, l’attitude de Galouzeau de Villepin est plutôt noble, il ne s’abaisse pas à quémander un parachute doré, il sauve ses abattis en fuyant. Il évitera ainsi d’être découpé sur place si Sarkozy rejoint l’Elysée. De toute façon la position qu’il prend, pour ou contre l’OPA, est parfaitement neutre en termes de voix puisque tout le monde se fout de son choix, ce n’est donc pas la peine de lui distribuer des stock-options pour le faire pencher du bon côté.

Sarko pousse le vice jusqu’à embrasser MAM au pied de l’estrade, tel le pédégé opéeur vainqueur serrant la main du vaincu devant la presse après l’annonce de la transformation de l’OPA d’hostile en amicale ! Le business politique n’est pas un long fleuve tranquille.