Un Etat-actionnaire qui n’a plus de sous

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Le nouveau débat philosophique du jour : la Poste va se transformer d’une classique administration en société anonyme, sans doute une première étape vers une privatisation rampante. Le plus drôle dans cette affaire est qu’il n’est nulle question de débat idéologique mais simplement d’une histoire de gros sous. Personne, ni Bruxelles, ni l’organisation mondiale du commerce, ni la droite, ni la gauche n’oblige à cette évolution mais l’Etat actionnaire n’est plus capable d’investir à hauteur des besoins de cette institution qui va bientôt se colleter à l’ouverture du marché du courrier. Il manque 2 ou 3 milliards d’euros, une goutte d’eau au regard de l’océan de dettes dans lequel sombre notre budget, alors comme il n’est pas envisagé d’augmenter le prix du timbre ou de créer une taxe supplémentaire, on se prépare à faire appel au marché, juste car l’Etat impécunieux n’a plus les moyens d’entretenir les bijoux de famille. Le vrai sujet idéologique est là : comment expliquer au contribuable grincheux que pour garder une poste service public il faille soit augmenter ses impôts de 2 à 3 milliards, soit faire une économie équivalente sur d’autres lignes ? Généralement le grincheux contribuable a toujours une idée ou deux pour faire des économies budgétaires… chez son voisin. A défaut, on fourgue La Poste en bourse.