A la caisse !

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Nous assistons à un débat proprement surréaliste au sujet du « grand emprunt » qui va consister à tondre encore un peu plus le contribuable. La politicaillerie et les analystes mondains glosent sur le montant idéal de cet emprunt qualifié de « grand ». Fitoussi dans Les Echos nous assène : « Je verrais bien 100 milliards d’euros et même plus », Rocard veut le limiter à 30, Sarkozy parle de 30 à 50, Fillon est sur une autre partition, 63 députés UMP écrivent une tribune dans Le Monde que le bon montant pour eux se situe entre 50 et 100 milliards. Bref, tout le monde y va de son paquet de milliards et on ne parle quasiment plus de l’affectation de ces fonds et encore moins de la rentabilité attendue de ces investissements pour la collectivité. C’est… indicible. La basse-cour caquète en remuant les plumes de son derrière et le gogo qui paiera l’addition à la fin n’en croit pas ses yeux ni ses oreilles. Ce n’est pas étonnant que la France soit en quasi-faillite avec de telles méthodes de gestion.

Au milieu d’une logorrhée communicante où l’on parle de lisibilité, de défi environnemental, d’ancrage territorial, de dynamique nouvelle, etc. les 63 félons écrivent tout de même que les investissements financés par cet emprunt devront concerner des programmes « …rentables, susceptibles de générer des retours sur investissement sous forme de croissance, d’emploi et de [incontournable !] développement durable, à un horizon raisonnable. » C’est déjà bien de le dire même si l’on oublie au passage de rappeler que la trésorerie de l’Etat est fongible et ne peut être affectée à des dépenses particulières. Les fonds levés par la République, soit forme de grand emprunt ou d’emprunt journalier viennent financer un panier de dépenses et en l’occurrence un grand trou qui sépare le niveau des recettes de celui des dépenses. Si ces dépenses sont effectivement plus orientées sur les investissements productifs que des dépenses de fonctionnement on ne pourrait que s’en réjouir mais il faut être bien optimistes pour espérer que nous ferons aujourd’hui ce que nous avons été incapables de faire depuis 35 ans (le dernier budget équilibré remonte en France à 1974).

Parmi les 63 signataires on retrouve les sportifs du Palais Bourbon : Jean-François Lamour et David Douillet ainsi qu’un revenant : Jean Tibéri.