Le pré carré de Rachida Dati

La Dati se met en colère car l’actuel premier ministre Fillon songerait à se présenter à la députation dans une circonscription du VIIème arrondissement qu’elle vise également, plutôt que de rester dans la Sarthe-des rillettes, son département d’origine.

Impayable la Dati ! Elle a sans doute oublié que dans une élection il y a les candidats, certes, mais qu’il existe aussi une race étrange que l’on appelle « les électeurs ». Eh oui, nous avons bien dit les électeurs. L’électeur est un bipède qui évolue en troupeau comme les gnous dans les plaines de Ngorongoro, qui ingurgite à longueur d’année l’herbe fraîche de la promesse électorale diffusée par du communiquant-surpayé-qui-roule-en-Porsche, qui se reproduit, qui suit le chef de troupeau en principe aveuglément et qui migre au gré de la saison des pluies.

Donc en principe l’électeur de Paris VIIème arrondissement aurait dû voter Rachida-en-robe-Dior comme un seul homme et sans se poser plus de question, investissant ainsi la Rachida de toute la légitimité nécessaire pour aller faire ses courses dans le quartier des Invalides.

Mais ne voilà-t’y-pas qu’un nouveau gnou ambitieux (et probablement fatigué des rillettes du Mans) s’aviserait de vouloir conduire le troupeau à sa place. Quelle outrecuidance ! Quoi ? Donner le choix aux électeurs de désigner un gagnant, et donc un perdant ! Et à ce petit jeu on ne sait pas bien qui de l’un ou de l’autre aurait emporté le morceau. Et puis, de vous a moi, peut-on considérer que le gnou a développé assez de neurones pour choisir entre Dati et Fillon ?

Comme a priori le risque de voir Mélenchon s’emparer de la place est assez faible, nous aurions bien laissé combattre ces deux pieds-nickelés sur le bitume de la rue de Grenelle histoire de voir qui est le plus fort. Sur le Ngorongoro, en cas de combat des chefs, il revient au gnou qui l’emporte de mener la harde et de bénéficier des plaisirs du harem. Le perdant part dans la brousse, blessé, triste et solitaire, et finit généralement dévoré par les lions.

Hélas ! Hélas ! Hélas ! Trois mille fois hélas ! Ce combat de titans n’aura pas lieu car l’escroquerie intellectuelle des investitures partisanes devrait faire qu’l n’y aura qu’un seul candidat de l’UMP dans cette circonscription dorée. On ne va tout de même pas donner le choix au gnou, il risquerait de s’émanciper du confort moutonnier du troupeau.