La presse britannique montre ses dessous : des journaux de caniveau à fort tirage appartenant au magnat australo-américain Murdoch se font prendre la main dans le sac après avoir pratiqué des écoutes illégales pour inspirer leurs gros titres, dont notamment des messageries vocales de familles de soldats tués en Afghanistan, histoire de bien faire pleurer dans les chaumières.
La police serait impliquée pour avoir facilité l’accès à ces données. La politique n’est pas en reste où l’actuel premier ministre avait recruté comme directeur de la communication un ancien rédacteur en chef de News Of The World, journal atteignant des sommets de cynisme, de vulgarité, de tape-à-l’œil et de bassesse. C’est un peu comme si Matignon recrutait le rédacteur en chef de Détective.
Et l’on découvre que le pouvoir à Londres couchait avec cette presse qui porte si mal son nom. Tout ce petit monde s’auto-congratulait, se recevait, se soutenait, coté travailliste comme conservateur d’ailleurs.
Le Royaume-Uni est en émoi, New Of The World a mis fin à sa parution, Murdoch qui détient 40% de la presse britannique présente ses excuses et licencie quelques lampistes. Il n’est pas bien sûr que ce scandale amène le monde journalistique à une autocritique. Il risque de continuer à se draper derrière son sacro-saint devoir d’informer pour justifier ses errements.