Evidemment ce qui ouvre les yeux et terrifie les français (comme d’ailleurs d’autres pays européens) c’est que le mal vient maintenant de l’intérieur. Il y a 40 ans lorsque Carlos balançait des grenades dans les drugstores ou sur les TGV c’était dans le cadre d’une vision d’extrême gauche pro-palestinienne, souvent relayée en Europe par une intelligentsia mondaine, les choses étaient relativement plus faciles à comprendre, plus matérialistes et moins mystiques, et l’ennemi venait de l’étranger, c’est plus simple. Aujourd’hui les trois terroristes religieux qui ont laissé 17 morts sur le carreau en 48 heures sont français et véhiculent un galimatias idéologique promu au Moyen-Orient au lieu d’un maoïsme de comptoir appris dans les bonnes universités françaises.
Les deux terroristes religieux qui ont tué douze personnes lors de l’attaque de Charlie-Hebdo se sont réfugiés ce matin dans une zone industrielle au nord de Paris. Localisés, ils ont été assiégés par la gendarmerie une bonne partie de la journée, puis ont tenté une sortie suicidaire et ont été abattus.
Dans le même temps un de leur associé après avoir tué une policière hier soir prenait en otage une quinzaine de personnes dans une épicerie casher, en tuait quatre avant d’être à son tour abattu par la police.
En deux jours le bilan est de 17 morts, 10 blessés, plus les 3 terroristes religieux abattus. Tout ceci au nom d’un des multiples Dieux auxquels croient les hommes.
Hier soir des professeurs de retour de leur journée d’enseignement ont rapporté les dialogues partagés avec leurs élèves sur l’assassinat des 12 personnes de Charlie-Hebdo hier. Ils expliquent que tous ces mômes n’avaient que ce sujet en tête et qu’ils l’ont bien sûr mis sur la table pour expliquer et décortiquer cette situation. Certains d’entre eux ont asséné à leurs professeurs : « ils [Charlie-Hebdo] ont blasphémé, ils ont eu ce qu’ils méritent, ce n’est pas mon problème ».
Et c’est sans doute là l’incroyable efficacité de cet extrémisme religieux qui rentre dans les consciences et manipule déconnecte les neurones. On en revient vraiment aux méthodes du maoïsme où durant la révolution culturelle on a vu des élèves dénoncer leurs professeurs, des enfants dénoncer leurs parents, le tout aboutissant à des millions de morts au nom d’un petit livre rouge et des ambitions démesurées d’une clique voulant garder le pouvoir. Aujourd’hui on voit des gamins, issus de l’immigration ou pas, partir combattre en Syrie pour Dieu ou abattre des journalistes dans une rédaction parisienne sans le moindre état d’âme.
C’est le vrai problème de nos démocraties occidentales et aussi leur échec : comment des gamins élevés dans le système éducatif de Jules Ferry peuvent ainsi se transformer en fous de Dieu d’un autre âge ? Il faudra sans doute plusieurs générations pour inverser le mouvement à supposer que l’on trouve la voie à emprunter pour ce faire.
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