Au Bar du Port, un panel de citoyens détaille ses petits arrangements avec les règles de la fiscalité ou les procédures de l’entreprise, tout en se plaignant de l’état des services publics et de l’inefficacité de leurs élus…
Chaque organisation ou individu qui fraude sans réduire pour autant les prestations dont il bénéficie transfère les charges qui lui reviennent sur le voisin. C’est le syndrome français qui pousse les citoyens à croire que les services publics fonctionnent avec l’argent des autres ou que les élus ne seraient pas à l’image de leurs électeurs. Et ceux qui se plient aux règles de la vie en société sont gentiment traités de naïfs ou, pire, d’êtres bêtement disciplinés sur le modèle de certains qui, en d’autres temps, ont amené le nazisme au pouvoir.
Au-delà de la comparaison avec l’Allemagne des années 30’, tellement excessive qu’elle touche au néant, on a là le drame français qui explique au moins en partie comment notre République se révèle moins efficace que les pays avoisinants du fait de l’incohérence de ses citoyens. On ne peut pas à la fois contester les charges sociales et se plaindre du faible niveau des prestations, crier haro sur l’impôt et se plaindre des services publics, pleurer sur le chômage et refuser d’essayer de réformer le code du travail, vouloir constitutionaliser la déchéance de nationalité et voir le sénat et l’assemblée nationale incapables de se mettre d’accord sur un texte de 3 lignes, etc… Notre époque est marquée par l’égoïsme de chacun et l’oubli de l’intérêt général. Il est plus facile d’asséner « c’est la faute à Taubira-laxiste » que de remettre en cause ses propres comportements. La France n’évolue pas beaucoup sur ce point, hélas…
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