Jacques Chirac, politicien français longue durée, ancien président de la République, est mort cette semaine à 86 ans. Il était sévèrement malade depuis plusieurs années et sa fin avait déjà été annoncée prématurément en 2016 par l’ineffable Christine Boutin :
Comme à chaque disparition d’un président de la République, la France entière se recueille devant le souvenir d’un de ceux qui l’a dirigée. Les chaînes de médias d’information affichent leurs logos « édition spéciale » et glosent jusqu’à l’écœurement sur les grands moments et la petite histoire du disparu. Mme. Michu pleurniche devant les caméras, oubliant qu’elle a voté Mitterrand en 1981. Les stades de fouteballe respectent une minute de silence. La mise en scène est de rigueur. Ce sont les règles de la communication de masse.
En l’occurrence le coté simple de Chirac est loué par tous, sa maladie neurodégénérative ainsi que le handicap de sa fille qui s’est suicidée il y a quelques années emportent l’affection des citoyens, même ceux qui se sont opposés à lui. Quelques convictions rivées à l’âme, d’autres beaucoup plus mouvantes, ont marqué une carrière politique qui aura plus brillé par sa longueur que par son brio. L’heure est au recueillement et à la nostalgie. On dirait que les français apprécient ces évènements morbides pour se réunir. En tout cas c’est aussi un passage obligé pour le président en titre de prononcer un hommage télévisé en l’honneur d’un de ses prédécesseurs décédés. Chirac lui-même avait marqué les esprits en 1996 par son beau discours à l’occasion de la mort de François Mitterrand. Macron s’est acquitté de cette tâche, plutôt bien, jeudi dernier.
En vérité, Jacques Chirac fut un garçon sympatoche, un politicien madré, un homme du XXème siècle, auteur de certaines fulgurances en politique internationale (les guerres en ex-Yougoslavie ou en Irak, l’écologie) et de beaucoup d’immobilisme dans le domaine national. Ce légitime hommage unanime sur sa personnalité est de circonstance, l’heure du bilan politique viendra plus tard. Il se dit que Chirac préférait les vins d’honneur au Café du commerce aux cérémonies officielles sous les dorures des palais de la République. Là où il se trouve, il pense peut-être que la France en fait un peu trop…
Notons qu’à cette heure Christine Boutin n’a pas twitté sur cette disparition mais s’est contentée de retwitter une annonce du site https://twitter.com/InfosFrancaises.