Mayotte… encore et toujours

Le président de la République française passe à Mayotte pour parler dans le vide. Près d’un habitant sur deux de ce département français d’outre-mer est un étranger en situation illégale, le plus généralement issu des Comores. Il n’y a pas de solution technique pour endiguer ce flux. La France ne va pas tirer sur les bateaux et les Comores n’ont ni les moyens, ni sans doute la volonté d’empêcher leurs citoyens d’émigrer vers ce bout de France au milieu de l’océan indien et à seulement 70 km de ses côtes. Il n’y a juste pas de solution durable autre que rendre aux Comores la souveraineté sur Mayotte pour en supprimer l’avantage comparatif.

C’est la logique géographique et l’évidence politique. C’est un projet qui sera difficile et complexe à mettre en œuvre. Les Comores ne respecteront évidemment pas les engagements qu’elles pourraient prendre dans le cadre d’une négociation d’indépendance et chercheront au maximum à tirer la couverture à elles. Il faudra proposer aux mahorais en situation légale au jour dit de pouvoir choisir entre rester et devenir comoriens ou émigrer en France métropolitaine. Les contribuables nationaux seront mis à contribution. Il y aura des cas tragiques, des manifestations, de la répression, sans doute des morts. La France sera accusée de lâchage et de traitrise à court terme mais sur la durée c’est une voie qui est inévitable.

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Alors les promesses d’un président de passage n’y changeront pas grand-chose et ne seront suivies que très peu d’effets, comme celles faites par ses prédécesseurs. Il faut négocier avec les Comores pour une rétrocession de Mayotte dans les moins mauvaises conditions possibles pour les citoyens français qui y sont présents, comme le demandent d’ailleurs les Nations Unies de façon régulière.

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