A l’occasion d’une visite à Madagascar le président de la République française a visité une des cinq Iles Eparses sous souveraineté française et qui sont revendiquées par Madagascar, Maurice et les Comores. Ce sont de minuscules territoires non peuplés, sauf par des équipes scientifiques et militaires sur certaines d’entre elles, perdus dans le canal du Mozambique et dans l’océan indien au nord de la Réunion. Ces iles faisaient partie du territoire colonial de la France de Madagascar et ont été conservées par la métropole lorsque l’indépendance fut octroyée à la grande ile en 1960 et sont, depuis, un sujet de friction diplomatique d’autant plus aigüe que la zone écologiquement fragile serait riche en ressources pétrolières.
C’est une habitude bien française de ne décoloniser qu’une partie des territoires autrefois colonisés. C’est un peu comme si le jour où l’indépendance sera octroyée à la Guadeloupe, la France gardait l’ile de Marie-Galante… C’est ce qui fut fait dans le cas des Comores et l’on sait aujourd’hui l’inextricable imbroglio humain et financier dans lequel se retrouve Paris avec Mayotte dont on se sait que faire. Il n’y a évidemment aucune justification politique à ce que la France reste souveraine sur ces Iles Eparses. Au-delà il y a des intérêts économiques et il y a des forts et des faibles. Le rapport de forces ne va pas rester indéfiniment en faveur de Paris d’autant plus que l’ONU demande à corps et à cris, mais pour le moment ce rapport est en faveur de la France.
Des discussions seraient en cours avec les pays locaux sur le principe d’une exploitation commune de ces iles sans remettre en cause la souveraineté française, une espèce d’usufruit donné à ces pays, la nue-propriété restant française. Les Iles Eparses : une mine de problèmes à venir qui viendront s’ajouter à ceux préexistant générés par les confettis de l’Empire…